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À La Une - Révolte

Washington à l’armée syrienne : Attention, rappelez-vous de la Bosnie...

Plus de 100 morts à travers le pays hier ; rencontre russo-iranienne demain à Téhéran.

 

Les forces du régime syrien pilonnaient hier la ville de Homs à l’artillerie lourde.  Photo YouTube/AFP

Les États-Unis se sont dit inquiets hier que le régime de Bachar el-Assad ne prépare un nouveau massacre en Syrie, où la violence ne semble pas vouloir s’arrêter. « Nous tenons à rappeler aux gradés syriens une des leçons apprises en Bosnie : la communauté internationale peut découvrir quelles unités sont responsables de crimes contre l’humanité et vous serez tenus responsables de vos actions », a déclaré la porte-parole du département d’État Victoria Nuland, avant d’exclure de nouveau une intervention militaire américaine.

 

De son côté, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, pour sa part, « est particulièrement inquiet des récents bombardements à Homs ainsi que des informations faisant état de l’usage de mortiers, de chars et d’hélicoptères dans la localité de Haffé, dans la province de Lattaquié », a souligné son porte-parole Ahmad Fawzi dans un communiqué, avant d’ajouter qu’« il y a des indications qu’un grand nombre de civils sont pris au piège dans ces villes ».

 

Selon des militants, Haffé, dont M. Annan demande l’accès pour les observateurs de l’ONU, est bombardé depuis six jours par les forces du régime. La situation y est « terrible et les chars de l’armée sont aux portes de la ville », a déclaré la militante Sima Nassar. « Il n’y a qu’un seul médecin qui traite les blessés dans la ville », désertée selon elle par la majorité de ses 30 000 habitants. La mission d’observation de l’ONU a d’ailleurs exprimé son inquiétude concernant l’escalade de la violence dans la ville de Homs, soulignant qu’elle était en train de négocier l’évacuation des civils. L’armée a également bombardé à l’artillerie lourde et à l’aide d’hélicoptères la ville de Rastane, dans la province de Homs, des secteurs de la province d’Idleb et la localité d’el-Achara dans la province de Deir ez-Zor, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des combats violents ont en outre eu lieu dans ces provinces entre soldats et dissidents qui ont mené plusieurs attaques à la bombe, a précisé l’ONG. Selon l’OSDH, alors que la révolte entre cette semaine dans son 16e mois, la répression et les affrontements ont coûté la vie hier à 87 personnes, alors que la chaîne al-Arabiya avançait un bilan de 101 morts.

 

En outre, selon l’agence officielle SANA, qui a accusé « un groupuscule terroriste armé », un attentat a endommagé un gazoduc dans l’est du pays provoquant la fuite de 400 000 m3 de gaz.

 

Par ailleurs, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), le colonel Riad Assaad, a démenti que des Koweïtiens combattent aux côtés des rebelles syriens, dans une déclaration publiée par le journal koweïtien el-Qabas hier.

Sur le plan politique, le nouveau chef du Conseil national syrien (CNS), principal rassemblement de l’opposition, Abdel Basset Sayda, a appelé hier le président Assad à laisser la place au vice-président Farouk el-Chareh, selon l’agence de presse turque Anatolie. Dimanche, il avait appelé « tous les officiels du régime et dans les institutions à faire défection », tandis que l’Armée syrienne libre (ASL, formée principalement de militaires dissidents) pressait les militaires « qui n’ont pas de sang sur les mains » à quitter l’armée.

 

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se rendra demain en Iran, principal allié de Damas dans la région qui a été accusé de lui fournir armes et expertise pour la répression. La Russie avait en effet proposé la tenue d’une conférence internationale pour tenter de sauver le plan Annan, incluant l’Iran, mais les Occidentaux ont exprimé de profondes réserves. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que la France aurait « cette semaine de nouveaux contacts avec la Russie » sur cette conférence, tandis qu’Ankara déclarait étudier la proposition russe.

 

Entre-temps, Washington, Paris et Londres préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité incluant une menace de sanctions. Cependant, cette résolution risque d’être bloquée comme dans le passé par Pékin et Moscou. Les États-Unis et l’Union européenne imposent déjà des sanctions unilatérales à Damas.

Enfin, la France et l’Arabie saoudite « ont des analyses et des positions convergentes » sur la crise syrienne, a souligné l’Élysée hier soir après un entretien entre le président français François Hollande et le prince Mitaab ben Abdallah al-Saoud.

 

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