Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

La grâce accordée par Clinton - à un financier en fuite fait monter la polémique

La grâce accordée avant son départ de la Maison-Blanche par le président Bill Clinton au financier en fuite Marc Rich a suscité une vive polémique, certains estimant que cette mesure a pu être influencée par les dons importants de l’ex-épouse du financier au profit des démocrates. «La seule chose que je demanderais aux gens est de considérer les faits», a déclaré vendredi Bill Clinton interrogé par la presse devant sa résidence new-yorkaise de Chappaqua. «Je pense que quand les gens disposeront des faits, ils seront d’accord avec moi», a ajouté l’ancien président. Le multimillionnaire Marc Rich a fui les États-Unis pour se réfugier en Suisse en 1983 alors qu’il était accusé d’avoir omis de payer pour plus de 48 millions de dollars d’impôts. Il a aussi été inculpé d’avoir acheté pour plus de 200 millions de dollars de pétrole à l’Iran en violation d’un embargo commercial imposé par les États-Unis lors de la révolution islamique iranienne. La grâce accordée au financier, qui avait dans un premier temps provoqué de simples interrogations, a commencé à susciter une polémique quand il est apparu que l’ex-femme de Rich, Denise, avait été une généreuse bienfaitrice du Parti démocrate de New York et avait fait des cadeaux coûteux aux Clinton. Denise Rich a fait don aux démocrates de plus d’un million de dollars entre 1993 et 2000 et a aidé le parti à obtenir des fonds supplémentaires de 250 000 dollars, selon les médias américains. En outre, Denise Rich a envoyé l’an dernier au couple Clinton deux tables à café et deux chaises d’une valeur totale de 7 375 dollars pour leur nouvelle maison, selon une liste des cadeaux faits aux Clinton fournie par la Maison-Blanche. L’idée d’un lien entre la grâce présidentielle et ces dons a soulevé une tempête. Le maire de New York, Rudolph Giuliani, qui a traité l’affaire Rich en 1980 en tant que procureur, a déclaré être scandalisé par cette grâce et le président de la commission de Réforme du gouvernement de la Chambre des représentants a promis qu’il allait ouvrir une enquête sur cette affaire. «Nous voulons savoir si quelque chose d’injuste n’a pas été fait, et s’il n’y a pas eu usage injustifiable d’influence», a déclaré jeudi M. Burton. «La femme de cet homme a donné de l’argent pour la campagne d’Al Gore, des montants substantiels. Elle a donné de l’argent pour la campagne de Hillary Rodham Clinton, des montants substantiels», a-t-il ajouté. Le sénateur républicain John McCain a déclaré pour sa part que Hillary Clinton, le nouveau sénateur de New York, s’était assurée d’avoir reçu des cadeaux coûteux dans son État avant de prêter serment le 3 janvier pour éviter de se conformer aux règles éthiques du Sénat. «C’est une incroyable violation de l’esprit des règles éthiques», a déclaré M. McCain à la chaîne de télévision MSNBC. De nombreux critiques de la grâce présidentielle font également valoir que l’avocat du financier, Jack Quinn, a aussi été l’avocat de Bill Clinton. Cependant Jack Quinn n’a manifesté aucun regret sur son rôle ou celui de Bill Clinton dans cette affaire. «Je n’ai honte de rien. Ce que nous avons fait était juste», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision CNN. «Nous avons fait du bon travail. Et nous avons obtenu le résultat approprié», a-t-il ajouté. Jack Quinn a estimé que les accusations portées contre Rich par le maire de New York étaient «complètement sans valeur» et s’est déclaré prêt à témoigner devant le Congrès pour défendre cette grâce. Au total, 176 personnes ont été graciées par Bill Clinton samedi dernier.
La grâce accordée avant son départ de la Maison-Blanche par le président Bill Clinton au financier en fuite Marc Rich a suscité une vive polémique, certains estimant que cette mesure a pu être influencée par les dons importants de l’ex-épouse du financier au profit des démocrates. «La seule chose que je demanderais aux gens est de considérer les faits», a déclaré vendredi Bill...