Après l'initiative française visant à organiser une conférence internationale avec les Israéliens et les Palestiniens d'ici à la fin de l'année ; la publication en début de mois d'un rapport du Quartette exhortant Israël à renoncer à la colonisation et les Palestiniens à la violence ; les déclarations de hauts responsables américain et onusien sur l'urgence de sortir de l'impasse faute de quoi tout espoir de paix fondé sur une solution à deux États serait détruit... C'était au tour, hier, de l'Égypte de faire une entrée remarquée dans la danse.
Pour la première fois depuis neuf ans, un ministre égyptien des Affaires étrangères, en l'occurrence Sameh Choukry, s'est rendu en Israël afin de tenter de débloquer les négociations de paix. Une visite qui s'inscrit dans le cadre de la proposition faite en mai dernier par le président Abdel-Fattah Sissi d'aider à relancer le processus de paix israélo-palestinien.
L'Égypte, premier pays arabe à avoir signé un accord de paix avec Israël, occupe une place spéciale dans ce dossier. Et ce d'autant plus depuis l'arrivée au pouvoir du général Sissi dont l'élection avait été saluée par Israël, soulagé de la fermeture, manu militari, de la parenthèse Mohammad Morsi.
La relation spéciale entre Israël et l'Égypte de Sissi – qui déclarait en mars 2015 au Washington Post parler « beaucoup » avec Netanyahu – permettra-t-elle pour autant de débloquer le dossier ?
Ceci dépendra probablement des atouts dont disposent les uns et les autres dans ce jeu israélo-égyptien. Un jeu qui se décline sur plusieurs sujets.
Sécuritaire d'abord. Depuis 2013 et la destitution de Morsi, la coopération sécuritaire entre Israël et l'Égypte tourne à plein régime. Pour rappel, dès le 16 juillet 2013, soit 13 jours après la destitution du président issu des Frères musulmans, Israël autorisait l'Égypte à déployer des forces armées dans la zone démilitarisée du Sinaï, en proie à un regain d'activité terroriste.
Énergétique, ensuite. Un média israélien rapportait hier que des discussions sur une coopération régionale pour la construction d'infrastructures d'exportation de gaz étaient au menu de la visite de M. Choukry en Israël.
Hydraulique aussi peut-être, autour d'un dossier qui fâche Le Caire : la construction par l'Éthiopie du barrage de la Renaissance sur le Nil, dont l'Égypte craint qu'il ne la pénalise. Or Israël a signé un contrat avec Addis Abeba – où Netanyahu vient d'achever sa tournée africaine – pour le transport de l'électricité qui sera produite par ce barrage.
La visite de M. Choukry soulève également une autre question, celle de savoir si l'Égypte de Sissi, proche allié du monarque saoudien, est missionnée pour remettre à l'ordre du jour l'Initiative de paix arabe proposée en 2002 au Sommet de la Ligue par feu le roi Abdallah.
Quoi qu'il en soit, les fins de non-recevoir opposées ces derniers jours par M. Netanyahu au Quartette, à la France, à l'Initiative arabe « en l'état » ainsi que son feu vert à la construction de centaines de logements dans les colonies ne portent pas à l'optimisme.
Émilie SUEUR
SI L,AUBE POINTAIT... LE COQ RICAIN AURAIT CHANTE ! BIBI SE RIT DE TOUT CE MONDE... ET LE MALHEUR ILS N,ONT PAS COMPRIS OU NE VEULENT PAS COMPRENDRE SES VRAIES INTENTIONS...
18 h 57, le 11 juillet 2016