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Culture - Musique

Sandmoon, envoûteurs des foules

Sandmoon est l'histoire d'un exil, hors de Beyrouth puis à l'intérieur des ruelles de la ville; un exil sorti de soi qui se mue en extase de n'être finalement pas parti. Le groupe indie libanais est formé par Sandra Arslanian au chant et au piano, Sam Wehbi et Georgy Flouty à la guitare, Ribal Kallab au violoncelle et Maen Rajab (guitare) à distance. Son nouvel EP, In the End, sert d'écrin à cinq chansons qui font résonner la voix et les mots de Sandra Arslanian au-delà de la capitale libanaise. «Nous vivons dans un monde tellement bruyant qu'il est difficile de se faire entendre. C'est pour ça qu'on a choisi un petit format condensé et intime au lieu d'un album», explique la chanteuse, revenue à Beyrouth après des années d'exil en Belgique. Ses illusions perdues donnent sur la cour de l'immeuble aéré dans lequel elle évolue; ses textes et ses mélodies sont à l'image de la ville dans laquelle ils ont été composés, légèrement hypnotiques, saturés et aériens, insaisissables et toxiques. La chanson «This Mess» est elle-même une conversation avec les rues libanaises, où chacun reste malgré les menaces pressantes et le désir diffus de s'échapper. «Je ne me reconnais plus vraiment dans la ville. Les citoyens sont tous aliénés par une guerre latente», poursuit Sandra Arslanian. Au sein de ce chaos familier, elle a appris à planter des fleurs dans les trous laissés par les impacts de sons et de balles.
Dans une autre de ses multiples vies, Sandra Arslanian est réalisatrice; son univers musical est nourri d'images presque cinématographiques. «J'accorde une grande importance à la mélodie des mots et aux métaphores qu'ils portent en eux», confie-t-elle. Le premier single de In the End, intitulé Time has yet to come, est accompagné d'une vidéo éthérée dans laquelle le danseur expressionniste libanais Pierre Geagea évolue dans une maison abandonnée tandis que la chanteuse incante jusqu'à l'ivresse, «If I were you I'd lose my conscience». À propos du titre de l'EP, elle explique: «Je me suis demandé si c'était mon dernier album, mais j'avais encore à dire, à questionner.»
Ses textes mélancoliques éveillent des sentiments oubliés; sa voix vibre et résonne en elle, et hors de sa portée. «Sur scène, je me sens libre de moduler, de faire vivre les chansons différemment.» Elle a présenté son EP récemment sur le toit de Station à Jisr-el Wati, sous les yeux attentifs de couples enlacés, d'amateurs inconditionnels et de curieux nonchalants, tous troublés par la voix suave de Sandra Arslanian et ses mots célestes. Là est la sorcellerie de Sandmoon : le groupe chante, sur scène et dans ses albums, une mélodie à des milliers d'individus séparés, qui la fredonnent eux-mêmes en chœur pour des milliers de raisons différentes.

Sandmoon est l'histoire d'un exil, hors de Beyrouth puis à l'intérieur des ruelles de la ville; un exil sorti de soi qui se mue en extase de n'être finalement pas parti. Le groupe indie libanais est formé par Sandra Arslanian au chant et au piano, Sam Wehbi et Georgy Flouty à la guitare, Ribal Kallab au violoncelle et Maen Rajab (guitare) à distance. Son nouvel EP, In the End, sert d'écrin...

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