Cauchemar à Qaa : Huit kamikazes en moins de 24h et en deux vagues

Quatre nouveaux kamikazes se sont fait exploser lundi soir dans le village de Qaa (Békaa) faisant plusieurs blessés, après que cette bourgade chrétienne eut été le théâtre de quatre autres attentats suicide à l'aube, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Les quatre kamikazes ont déclenché leurs ceintures explosives lundi soir en criant "Allah Akbar" (Dieu est grand). Une source au sein de l'armée a dit que les deux premières attaques suicide ont été commises près d'une église. Une source de sécurité a également dit que deux kamikazes s'étaient fait exploser, l'un devant le siège de la municipalité, et l'autre à proximité d'un véhicule blindé de l'armée.

Selon le président de la municipalité, Bachir Matar, il y a eu cinq explosions et plusieurs blessés, sans donner de bilan exact. Il a appelé les habitants à se barricader chez eux, et "à tirer avec leurs armes à feu sur tout étranger".

Des combats ont actuellement lieu en bordure du village entre l'armée libanaise et des groupes armés", a indiqué une autre source de sécurité.

Le directeur de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh, a fait état de huit blessés, mais n'a pas pu confirmer la mort de victimes. L'Ani a de son côté rapporté que le bilan s'élève à 13 blessés.

L'armée libanaise a mené de son côté plusieurs descentes dans la localité et a bombardé les positions des jihadistes dans le jurd.

(Témoignage : "Si les chrétiens de Qaa s'en vont, le Liban-message cessera d'exister")

Le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a décrété un couvre-feu à l'encontre des ressortissants syriens dans les localités de Qaa et Ras-Baalbeck, une autre bourgade voisine, à majorité chrétienne.

Le courant électrique a été brièvement coupé, mais a été rétabli, après un appel lancé par le député Antoine Zahra (Forces libanaises), présent sur les lieux.

Le village est situé sur le principal axe routier reliant la ville syrienne de Qousseir à la Békaa. Il est majoritairement chrétien mais un quartier est peuplé de musulmans sunnites et des réfugiés syriens ont établi un camp à sa périphérie. Comme de nombreuses autres localités de la Békaa, Qaa n'est pas épargné par la guerre syrienne.

La zone frontalière avec la Syrie a d'ailleurs été le théâtre de multiples affrontements entre l'armée et des groupes jihadistes sunnites comme le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, ou le groupe extrémiste État islamique (EI). Ces affrontements se sont accentués en août 2014 lorsque les jihadistes avaient enlevé 30 soldats et policiers dans la localité sunnite de Ersal. Seize d'entre eux ont été libérés après plusieurs mois de négociations. Depuis, les islamistes tentent d'infiltrer les positions de l'armée dans la région ainsi qu'à partir du jurd de Qaa et de Ras-Baalbeck, localités à majorité chrétienne. Ils ont jusque-là échoué à entrer dans ces villes.

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