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Culture - Événement

Jack Lang, dans « un coin de paradis du Chouf », à la rencontre des artistes libanais

Plusieurs personnalités du monde culturel et politique libanais se sont retrouvées hier en compagnie du président de l'Institut du monde arabe et ancien ministre français de la Culture et de l'Éducation Jack Lang, et du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, afin de redécouvrir, le temps d'une promenade détendue, la richesse et le dynamisme artistiques libanais.

Les flâneurs ont débuté leur déambulation dans le village de Aïn Zhalta, afin d'inaugurer l'atelier Assaf Assaf. Dans la résidence des trois sculpteurs, Mansour, Assaf et Aref Assaf, le temps semble s'être arrêté. Ils sculptent dans la pierre granuleuse des montagnes des visages de figures monumentales de la culture libanaise et arabe, qu'ils incluent ensuite dans la vallée où ils ont construit leurs ateliers. Chaque sentier abrite une pépite dissimulée ; le promeneur qui regarde distraitement par une fenêtre selon un angle précis voit soudainement six pièces fragmentées se reconstituer au loin pour former le visage du philosophe arabe Mikhaïl Naimeh. Un arbre luxuriant ombrage une terrasse naturelle ; sur les tables sont disposées simplement des corbeilles d'abricots et de pêches sucrés ; à l'horizon, on ne voit que les monts rougis par la terre.

« Nous essayons d'établir un dialogue entre la nature, la culture et l'héritage », confie l'un des trois frères à propos de leur initiative. Leur atelier isolé d'artistes solitaires ne produit aucun déchet ; tout y est recyclé. Ils ont bâti cette résidence à six mains et un cœur ; en plantant de l'herbe sur leurs toits ombragés et des regards sur leurs pierres brutes. Michel Pharaon soutient leur initiative organique depuis de nombreuses années. « J'ai espoir que ce musée devienne un passage touristique reconnu, car il le mérite. » Jack Lang ajoute simplement : « Le travail majestueux des frères Assaf fait de cette vallée un coin de paradis. »

Pèlerinage artistique
La promenade se poursuit à Aïn Zhalta pour un déjeuner à la résidence du ministre Michel Pharaon, en présence notamment de Jack Lang, Walid Joumblatt et son épouse Nora, Nayla de Freige et Serge Akl, et d'une myriade d'artistes de Beyrouth et d'ailleurs, tels que Karen Chekerdjian, Caroline Tabet, Lamia Abilama, Roger Moukarzel, Alexandre Paulikevitch, Nayef Francis ou le photographe Nadim Asfar. « La visite de Jack Lang est très importante pour le Liban. Il sait qu'ici plus qu'ailleurs, l'art est l'expression intarissable et élévatrice de la société civile », explique Michel Pharaon. Lorsque certains expriment leur surprise à l'idée de rencontrer les artistes libanais loin de Beyrouth qui, par ses excès et son chaos, est si souvent la source de leur inspiration, il répond : « Certes, Beyrouth est la capitale artistique par excellence, du pays et même de la région. Mais je suis partisan du tourisme rural, et nous voulons ouvrir les yeux sur toutes les richesses que le Liban peut offrir à qui sait les débusquer. »

Jack Lang et les monts libanais
Le président de l'Institut du monde arabe semble ravi de rencontrer la scène artistique libanaise. « Le Liban est en permanence présent, dans mon cœur et à l'Institut du monde arabe », déclare-t-il. Cette journée d'été est pour lui l'occasion de réaffirmer le lien qui unit son institut au pays du Cèdre. « J'ai de nombreux projets et la culture libanaise y jouera une place décisive », ajoute-t-il. Jack Lang, qui accueille actuellement Karen Chekerdjian et son exposition « Respiration » au sein même de son institut, cite notamment pour les prochaines années une exposition de « très grande envergure » sur l'artiste libanaise Etel Adnan, une rétrospective sur les chrétiens d'Orient, ainsi que, dans un an et demi peut-être, un projet monumental sur la création contemporaine libanaise.

Il en profite également pour s'exprimer sur la fête de la Musique, qu'il a lui-même institutionnalisée, et qui prend selon lui à Beyrouth une « importance inouïe ». « Le Liban est le pays arabe où elle est le plus implantée. Cette fête est presque une parenthèse civique, un rituel annuel pendant lequel les Libanais célèbrent leurs rues et leurs musiques dans une osmose régénératrice. »
De la capitale brûlante au Chouf tranquille, la boucle est bouclée. L'artiste Karen Chekerdjian conclut simplement cette journée dans les vallées en chuchotant, presque à demi-mot : « Il y a quelque chose de très brut et de très fort dans la montagne libanaise. »


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Des tripes au menu

C'est en sa résidence champêtre de Aïn Zhalta que le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a accueilli Jack Lang et les artistes invités. Au menu : un délicieux mezzeh conconcté par Tawlet, avec, outre le hommos, tabboulé et autre kebbé nayyé, des plats de fwerigh (boyaux de moutons farcis) que les photographes présents (amateurs ou pros) n'ont pas manqué d'immortaliser. L'art, on le sait, sort souvent des tripes...

 

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Les flâneurs ont débuté...

commentaires (6)

Ô Miserere !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 55, le 20 juin 2016

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Ô Miserere !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 55, le 20 juin 2016

  • Encore un socialiste caviar qui vit aux crochets des autres Venir se pavaner au Liban après avoir laissé une ardoise chez Noura, .... sans scrupule, mais beaucoup de cupidité

    FAKHOURI

    15 h 58, le 20 juin 2016

  • beurk!

    Christine KHALIL

    15 h 03, le 20 juin 2016

  • Quel bel homme ! Comme l'aurait dit jack lang de sa personne , d'après les comédiens français.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 05, le 20 juin 2016

  • Correction , le montant de l'ardoise pour Noura n'est que de 41 000 Euros , voir le figaro du 12/02/2015 ,page scan.

    M.V.

    08 h 45, le 20 juin 2016

  • Le sieur jack Lang ...aime tellement la cuisine libanaise, qu'il a laissé au restaurant Noura à l' IMA ,une ardoise de 70 000 euros qui a conduit a un procès...aux dernières nouvelles il semble que Noura a perdu son droit d'exploiter le resto de l'IMA (à suivre) ...

    M.V.

    08 h 28, le 20 juin 2016

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