Le fondateur de Wikileaks, l'Australien Julian Assange, reclus depuis quatre ans à l'ambassade d'Équateur à Londres, a accusé mardi François Hollande d'être "une escroquerie comme de nombreux politiciens".
"On ne peut pas forcément lui en vouloir d'être un hypocrite, cela fait partie de son métier malheureusement", a-t-il ajouté, interrogé par visioconférence par iTélé.
La France a rejeté en juillet 2015 une demande d'asile du fondateur de Wikileaks. Julian Assange avait présenté sa requête de manière informelle, dans une longue lettre ouverte publiée le 3 juillet par le quotidien Le Monde.
"A cette époque, j'ai révélé comment les trois derniers présidents français faisaient l'objet d'écoutes de la part des Etats-Unis", a-t-il expliqué sur iTélé. Cet espionnage a visé, au moins de 2006 à 2012, le socialiste François Hollande et ses deux prédécesseurs de droite, Nicolas Sarkozy (2007-2012) et Jacques Chirac (1995-2007), d'après des documents de Wikileaks publiés par le quotidien Libération et le site d'information Mediapart.
(Lire aussi : Conforté par une décision de l'Onu, Assange crie "victoire" et réclame sa liberté)
"On aurait pu penser que le président allait aider les lanceurs d'alerte", estime-t-il. Mais "L'Élysée ne voulait pas heurter les Etats-Unis".
L'Australien a critiqué également l'état d'urgence décrété en France après les attentats du 13 novembre à Paris et prolongé jusqu'à fin juillet.
"Il y a des problèmes graves concernant l'état d'urgence en France. Il y a des violations de libertés fondamentales qui émanent de lois antiterroristes", estime le lanceur d'alerte. "La France a ainsi choisi la surveillance de masse, c'est une menace considérable qui pèse sur la démocratie", a-t-il conclu.
Pour mémoire
Assange conseille aux journalistes d'utiliser la Poste pour éviter d'être espionnés
La France rejette une demande d'asile de Julian Assange
La France a...
commentaires (4)
Bien dit, Julian !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
20 h 43, le 31 mai 2016