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Moyen Orient et Monde - Syrie

Au moins 148 morts dans les attentats de l’EI à Tartous et Jablé

L'EI a affirmé dans un communiqué avoir agi en riposte aux bombardements du régime et de son allié russe, et a mis en garde contre de « pires » représailles.

Des habitants constatant les dégâts après les attentats à Tartous, en Syrie. Ana/Handout via Reuters

Le régime syrien a été frappé en plein cœur par une série d'attentats revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI) et qui ont fait 148 morts dans deux de ses fiefs de la région côtière.
Les attaques contre Tartous et Jablé sont inédites. Ces villes habitées en grande partie par des alaouites, la communauté minoritaire à laquelle appartient le chef de l'État Bachar el-Assad, avaient jusque-là été relativement épargnées par la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans.
À Tartous, deux kamikazes se sont fait exploser à l'intérieur de la gare routière et une voiture piégée a ensuite explosé à l'extérieur, selon une source policière. « C'est la première fois qu'on entend des explosions à Tartous et qu'on voit des morts et des corps démembrés », a témoigné Chadi Osmane, un employé de banque de 42 ans qui s'est rendu sur les lieux.
Un quart d'heure après, des explosions se sont produites simultanément à Jablé, à 60 km au nord, devant la gare routière, la compagnie d'électricité et deux hôpitaux, a indiqué à l'AFP une source policière. La télévision syrienne a montré des carcasses carbonisées d'autobus, du sang, de la fumée et des débris. L'OSDH a fait état d'un bilan de 148 morts, la quasi-totalité des civils, dont au moins huit enfants. Il y a au moins 78 morts, selon l'agence officielle Sana.
« J'ai vu de ma fenêtre des gens courir terrorisés, les magasins ont fermé et la ville est entièrement paralysée », a raconté Merhi, un peintre. Après les attentats, des partisans du régime à Tartous ont agressé des déplacés ayant fui des villes sous contrôle rebelle ou jihadiste, les accusant d'être des soutiens des « terroristes ».
Tartous et Jablé accueillent respectivement la base et l'aéroport militaires du contingent russe soutenant les forces gouvernementales dans le conflit syrien. L'EI a affirmé dans un communiqué avoir agi en riposte aux bombardements du régime et de son allié russe, et a mis en garde contre de « pires » représailles. Dans son communiqué, l'EI évoque la « wilayat el-Sahel » ou « province du littoral ». Le groupe jihadiste semble ainsi montrer qu'il est toujours opérationnel malgré ses défaites tant dans l'ouest de l'Irak que dans l'est de la Syrie.
Le groupe EI n'a pas une importante présence sur la côte syrienne, contrairement au Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, qui combat le régime dans la province de Lattaquié. Mais l'organisation compte sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis.

« Situation fragile »
Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), ces attentats visant délibérément des civils s'apparentent à des « crimes de guerre ». Ces attentats « démontrent une nouvelle fois à quel point la situation est fragile en Syrie et qu'il est nécessaire de prendre des mesures énergiques pour relancer le processus de paix », a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dont le pays mène depuis huit mois des frappes contre les adversaires de Bachar el-Assad et a parallèlement imposé fin février avec Washington une trêve sans cesse violée. Paris a de son côté qualifié ces attaques d' « odieuses ». Il s'agit des attentats les plus meurtriers en Syrie depuis le 16 avril 1986, lors que des bombes avaient tué 144 personnes à Tartous et dans des localités avoisinantes. Les autorités avaient accusé les Frères musulmans, affirmant qu'ils avaient agi avec l'appui financier de l'ex-dictateur irakien Saddam Hussein.
(Source : AFP)

Le régime syrien a été frappé en plein cœur par une série d'attentats revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI) et qui ont fait 148 morts dans deux de ses fiefs de la région côtière.Les attaques contre Tartous et Jablé sont inédites. Ces villes habitées en grande partie par des alaouites, la communauté minoritaire à laquelle appartient le chef de l'État Bachar...

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