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Liban - Réfugiés syriens

Le gouvernement rejette en bloc les propos de Ban Ki-moon

Le Conseil des ministres reporte l'examen du dossier du barrage de Janné, mais ordonne la suspension des travaux sur le site.

Rachid Derbas, Akram Chéhayeb et Boutros Harb essaient d’esquiver les questions des journalistes. Photo Marwan Assaf

Le gouvernement a tenu hier sa réunion hebdomadaire pour plancher sur un ordre du jour fourni, constitué principalement de points en rapport avec le fonctionnement des institutions. Il s'est quand même arrêté sur les propos du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, relatifs à la naturalisation des réfugiés ainsi que sur le dossier du barrage de Janné, où l'abattage d'arbres a repris, sur ordre du ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, quand bien même son collègue de l'Environnement, Mohammad Machnouk, avait exigé depuis des mois la suspension des travaux sur le site.

Comme à chaque Conseil des ministres, le chef du gouvernement, Tammam Salam, a souligné la nécessité d'élire un nouveau chef de l'État « le plus tôt possible », en insistant sur le fait que « la vacance présidentielle perturbe le fonctionnement des institutions et porte préjudice à l'intérêt national ».
Il n'en demeure pas moins qu'à la demande de son chef, le gouvernement a laissé les questions politiques pour la fin de la réunion afin d'avoir le temps d'examiner et d'approuver une série de décisions, dont notamment le transfert de fonds des réserves du Trésor public aux budgets du Conseil des ministres et de certains ministères, sur base de la règle du douzième provisoire, le lancement d'une émission de bons du Trésor pour payer aux hôpitaux les sommes qui leur sont dues par l'État et le déblocage de près de 28 millions de dollars pour améliorer les équipements de l'aéroport. « Nous ferons en sorte de dépenser le moins d'argent possible », a déclaré le ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Zeaïter, en précisant que la direction des adjudications est en train de préparer le dossier de l'appel d'offres.


(Lire aussi : Naturalisation des réfugiés syriens : la mise au point de l'Onu)

 

Le gouvernement s'est penché ensuite sur les propos de Ban Ki-moon relatifs à l'intégration des réfugiés syriens dans les pays d'accueil. Il a chargé le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, d'entreprendre les contacts nécessaires afin de les éclaircir, non sans réaffirmer l'attachement du Liban à sa Constitution qui interdit l'implantation de réfugiés ainsi que l'unanimité libanaise autour de ce point. Le gouvernement s'est dit sans ambages « opposé à toutes les politiques qui encouragent l'intégration des réfugiés dans les lieux où ils se trouvent » en estimant que « la seule solution possible à la crise de l'exode réside dans le retour des réfugiés syriens chez eux le plus vite possible ».
« Depuis 1948, aucun officiel d'envergure internationale n'a osé soulever la possibilité de naturaliser les Palestiniens. Pourquoi Ban Ki-moon mentionne aujourd'hui la naturalisation des Syriens à sept reprises dans un rapport de 26 pages ? » s'était interrogé le ministre du Travail, Sejaan Azzi, avant le début du Conseil des ministres.

« Entre les arbres et l'eau, je préfère l'eau »
Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, devait ensuite évoquer l'affaire de l'abattage d'arbres qui a repris à Janné sur base d'un permis délivré par son collègue à l'Agriculture, Akram Chehayeb, qui n'expire que le 30 juin (voir L'Orient-Le Jour du 19 mai). M. Machnouk, qui a déjà ordonné à maintes reprises l'arrêt des travaux sur le site, a interrogé M. Chehayeb sur les mobiles de son initiative, avant que ses collègues du Tourisme, Michel Pharaon, et de la Réforme administrative, Nabil de Freige, ne rebondissent également sur la question. Tous contestent le projet en raison de plusieurs études réalisées, montrant que la capacité de rétention d'eau de l'ouvrage est faible en raison de la nature poreuse du sol et soulignant son impact écologique négatif ainsi que le danger qu'il représente en raison des risques sismiques dans la région. La dernière en date remonte à juin 2015, mais n'a jamais été soumise aux ministres.


(Lire aussi : Safadi rejette les propos de Ban Ki-moon sur l'implantation des réfugiés)

 

M. Chehayeb a démenti avoir délivré le permis avant d'être confronté par ses collègues avec le document portant sa signature. Sa réponse a été qu' « entre les arbres et l'eau, c'est l'eau qu'il préfère », selon des sources ministérielles. Toujours est-il que le chef du gouvernement a décidé de reporter l'examen du dossier à la semaine prochaine. Selon M. Machnouk, il a été demandé au mohafez du Mont-Liban, Fouad Fleifel, d'arrêter les travaux immédiatement sur le site, même si, durant la réunion, M. Bassil avait lâché : « La décision est irrévocable », en parlant de la construction du barrage.

La question qui reste cependant sans réponse porte sur le point de savoir pourquoi les résultats de l'étude d'impact, commandée par l'ancien ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, et achevée donc en juin dernier, n'ont toujours pas été soumis aux membres du gouvernement. Nabil de Freige n'a pas manqué de le souligner, en insistant sur les risques signalés dans l'étude et en s'interrogeant sur les motifs du maintien du projet.
Enfin, il convient de signaler que la nomination d'un nouveau conseil d'administration pour Télé-Liban a été reportée au prochain Conseil des ministres.

Bassil contre Youssef
Au terme de la réunion, le ministre des Affaires étrangères s'en est vivement pris, dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, à son collègue des Télécommunications, Boutros Harb, l'accusant d'avoir signé un contrat avec Ogero « en violation des lois, sans passer par le Conseil des ministres ». Il a de nouveau soulevé la question d'Internet, jugeant nécessaire d'interroger le ministère au sujet du débit.

 

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commentaires (7)

Quel "gouvernement" ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 29, le 21 mai 2016

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Commentaires (7)

  • Quel "gouvernement" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 29, le 21 mai 2016

  • LA COURS DES MIRACLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 26, le 20 mai 2016

  • Dans tous les cas, des (h)Amers vont finir par s'accrocher aux bouts de branches d'Arbres, le long de Barrages ne retenant aucune goutte d'eau....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 10, le 20 mai 2016

  • Plus exactement, on ne lui demande pas ce qu'il préfère mais ce qui est meilleur pour la région sur le plan environnemental, CAPITO?

    Christine KHALIL

    10 h 00, le 20 mai 2016

  • "Ch'hâïyîbbb : Entre les arbres et l'eau, c'est l'eau que je préfère." ! Woûlâk, yâ äâïynéhhh : Sans ARBRES, il n'y aurait pas d'eau !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 30, le 20 mai 2016

  • "Sa réponse à ce Ch'hâïyîbbb a été qu'entre les arbres et l'eau, c'est l'eau qu'il préfère." ! Ne sait-il donc pas, encore, le "camarade-rafîkkk" Druzizto-progressiste que ce n'est pas la pomme qui fait le pommier ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 27, le 20 mai 2016

  • Et si on remblayait la mer, au niveau de la costa Brava, avec ce "genre de déchets" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 09, le 20 mai 2016

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