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Culture - Événement / Prix L’OLJ-SGBL

La Génération Orient et ses soldats de la culture vous saluent

Hier soir, à Station, « L'Orient-Le Jour » et la Société générale de banque au Liban ont lancé un vaste projet de résistance culturelle uniquement axé sur deux postulats incontournables et indiscutables : la jeunesse et l'art. Parce que plus que tous les autres, ces deux moteurs peuvent assurer la renaissance et la sérénité du Liban. Parce que tout ne sera jamais toujours noir – loin de là. Voilà pourquoi vient de naître la Génération Orient.

Photo Michel Sayegh

« Imaginez l'Orient sans culture. ». Cette phrase choc sur fond noir (au cœur d'une campagne de teasing depuis cinq jours sur les réseaux sociaux) a remplacé hier ces colonnes. La page 15 du journal a été vidée de sa substance, de sa matière grise. À la place, le vide. L'Orient-Le Jour sans sa page 15, le Moyen-Orient sans culture. Le message était troublant, alarmant. En témoignent les réactions multiples reçues sur les réseaux sociaux ainsi que par téléphone. « Où est la page culture ? Au secours ! Sans culture on étouffe ! » ; « Pas question d'arrêter la culture ». En effet : pas question. Au contraire. Avec la Génération Orient, la culture est (re)lancée de plus belle.

 

De quoi s'agit-il au juste ?
L'Orient-Le Jour (L'OLJ), en partenariat avec la Société générale de banque au Liban (SGBL), va braquer chaque mois tous les projecteurs (papier et web) sur un artiste (âgé de maximum 35 ans) toutes disciplines confondues (cinéma, musique, peinture, sculpture, photo, illustration, street art, danse, mode, design, architecture, cuisine, etc.) et lui faire sa campagne sur les réseaux sociaux (FB, Instagram, YouTube, Twitter, Snapchat) pendant 30 jours, jusqu'à la date de publication du second artiste, etc.


Chaque mois de novembre, douze artistes (cette année juste 6 puisque nous commençons en mai) seront en lice pour le prix L'OLJ-SGBL (5 000 USD le 1er; 2 000 USD le 2e et 1 000 USD le 3e). Les lecteurs de L'OLJ voteront à 50 %, et le vote d'un jury (OLJ, SGBL et grands noms/experts du monde artistique) comptera pour les 50 % restants.


« L'idée de départ est née du simple constat suivant : un journal, partout dans le monde, se doit 1/d'informer et 2/donner à réfléchir, mais aussi, poser un geste politique (pas dans le sens politicien, mais purement citoyen) fort. Un journal doit s'engager – dans ce que ce terme peut encore avoir de noble », a martelé Ziyad Makhoul, rédacteur en chef à L'Orient Le Jour, lors du lancement hier soir sur le rooftop de Station, en présence d'un grand nombre de ministres, de députés, d'anciens députés, d'acteurs du monde culturel toutes catégories confondes, et d'une foule d'amis du journal.
« Nous sommes dans ce qui ressemble malheureusement à un Failed State, un État véritablement failli, qui pousse ses (futures) élites à l'exode et ceux qui ne peuvent pas bouger au désenchantement et à la résignation. Pour L'Orient-Le Jour, depuis 92 ans mais encore plus aujourd'hui, dans un Proche-Orient dénaturé et agonisant, noyé dans un obscurantisme infini, la résistance culturelle est la seule façon de combattre cette mort lente et sûre, et cela ne peut passer que par la jeunesse et l'art », a conclu Ziyad Makhoul.


Sur le mur d'un chantier adjacent, passaient en boucle des images représentant l'évolution de la page culturelle de L'Orient et du Jour depuis 1923, jusqu'à ce que ces deux journaux francophones fusionnent et deviennent L'Orient-Le Jour. À la place des photos, des vidéos, une superbe animation réalisée par le vidéaste Gaby Ferneiné. La Génération Orient a vu le jour et ses enfants sont des agitateurs de culture.

 

« Nous n'avons pas hésité une seconde... »
Pour Philippe Dubois, directeur général délégué de la SGBL : « En tant que banque pionnière dans la promotion de la culture, nous sommes présents aujourd'hui aux côtés de L'Orient-Le Jour pour confirmer notre soutien indéfectible aux jeunes talents libanais, pour les faire découvrir du grand public, les accompagner dans leur ascension vers la notoriété et les aider à exprimer leur art et leur passion. Parce qu'il faut le souligner sans cesse, la culture et la créativité sont essentielles dans notre société souvent en manque de repères et d'identité. Comme le dit Aimé Césaire : Je définis la culture ainsi : c'est tout ce que les hommes ont imaginé pour façonner le monde, pour s'accommoder du monde (...) », a affirmé Philippe Dubois, directeur général délégué de la SGBL.


« Ce soir, nous sommes doublement fiers. Fiers tout d'abord de nous associer à un quotidien qui depuis sa création défend les mêmes valeurs démocratiques, le pluralisme, l'ouverture vers l'autre et le dialogue des cultures. C'est un plaisir de travailler avec une équipe jeune et dynamique qui œuvre au quotidien pour diffuser la culture au plus grand nombre. Fiers ensuite d'être aux côtés de la jeunesse et de promouvoir la culture. Combien de Libanais brillent aujourd'hui dans le monde, portant haut le nom du Liban, et sont pour nous une grande fierté nationale. Quand L'Orient-Le Jour nous a proposé de nous associer à ce projet, nous n'avons pas hésité une seconde à nous engager dans cette initiative pour booster et lancer la carrière d'artistes libanais prometteurs. Être artisan du succès de ces jeunes artistes, c'est pour nous, au-delà de notre rôle bancaire, un acte citoyen. Investir dans notre jeunesse et promouvoir la création, c'est investir dans le futur du pays et de sa scène culturelle », a résumé M. Dubois.
« Avec L'Orient-Le Jour et le projet Génération Orient, nous nous tournons résolument vers l'avenir pour être aux côtés des jeunes talents et contribuer à faire avancer les choses ! Bonne chance à tous les artistes et rendez-vous en novembre pour la remise des prix ! Merci pour votre attention et très belle soirée à tous », a-t-il conclu.

 

Les « soldats » de la Génération 2016
« Avec ce projet, L'Orient Le Jour et la SGBL cherchent à jouer un rôle de catalyseurs et non pas de dénicheurs de jeunes talents artistiques.
Nous voulons les soutenir parce que ces artistes constituent une tranche importante du Liban de demain. Leur résistance ne se fait pas avec les armes conventionnelles. Elle se fait avec le pinceau, le burin, la plume, l'objectif d'une caméra. Qu'ils utilisent leur corps pour s'exprimer ou des technologies nouvelles, les graffitis ou le design, la danse ou le théâtre, l'architecture ou l'art culinaire... Leur résistance raconte notre quotidien, elle s'inscrit dans les archives. Elle brise, surtout, les murs du silence et de l'indifférence. Et réveille la conscience du peuple.


La Génération Orient ne sera pas une génération de guerre. Mais elle fera la guerre. La guerre contre l'ignorance, l'obscurantisme, la terreur, la laideur. Cette génération d'artistes nous fera rire et nous fera pleurer. Elle nous fera réagir et penser. Et réfléchir. Elle donnera, surtout, cette lueur d'espoir dont notre pays a tant besoin », a promis Maya Ghandour Hert, la chef du service culturel de L'OLJ, avant de définir les critères de sélection sur lesquels nous nous sommes basés pour choisir les enfants de cette Génération Orient.


« Avec l'équipe culturelle du journal (Edgar Davidian, Zéna Zalzal, Fifi Abou Dib, Carla Henoud, Colette Khalaf, Médéa Azouri, Gilles Khoury, Danny Mallat, Olivier Gasnier Duparc et notre rédacteur en chef Ziyad Makhoul), nous avons sélectionné une quarantaine d'artistes au début, puis après une deuxième sélection 18, et une troisième, pour en arriver aux 6 finalistes. Les critères sont les suivants : l'âge de l'artiste, qui ne doit pas dépasser les 35 ans ; l'utilisation correcte et créative des outils artistiques ; la force du message transmis et sa pertinence; que l'œuvre constitue un pont entre l'est et l'ouest, le nord et le sud, l'Orient et l'Occident, et qu'elle tisse des liens entre les différentes parties de la société libanaise. Les soldats de la Génération 2016 sont six. Nous dévoilons ce soir le premier, auquel nous consacrons la page culturelle de notre édition du jeudi 19 mai. Il s'agit de Mir Jean Bou Chaaya. »


Ce dernier a pris la parole pour rendre un hommage appuyé à l'initiative de L'OLJ : « Il faut des gens comme vous, comme L'Orient-Le Jour, quand l'État est absent », a-t-il dit.
Rendez-vous donc demain.

 

« Imaginez l'Orient sans culture. ». Cette phrase choc sur fond noir (au cœur d'une campagne de teasing depuis cinq jours sur les réseaux sociaux) a remplacé hier ces colonnes. La page 15 du journal a été vidée de sa substance, de sa matière grise. À la place, le vide. L'Orient-Le Jour sans sa page 15, le Moyen-Orient sans culture. Le message était troublant, alarmant. En témoignent...

commentaires (4)

innovateur !!

Bery tus

21 h 25, le 18 mai 2016

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • innovateur !!

    Bery tus

    21 h 25, le 18 mai 2016

  • Cette initiative nous fait déja respirer profondément en espérant qu'elle sera soutenue, appuyée et qu'elle pourra compter sur une bonne promotion de la part des médias, TV, radio, réseaux sociaux, etc.)!!! Bravo et bonne chance l'Orient-Le Jour!! Que le rève des jeunes artistes devienne réalité!!! Le Liban sans culture, serait un pays sans jeunesse et sans avenir!! Mes plus sincères souhaits de succès à tous les jeunes libanais, séleccionnés (ées) ou non, "soldats" de la Génération 2016 !!!

    Zaarour Beatriz

    16 h 49, le 18 mai 2016

  • ESPERONS ! L,ESPOIR SEUL DESORMAIS EST NOTRE FELICITE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 58, le 18 mai 2016

  • Excellent !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 09, le 18 mai 2016

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