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Liban - Liban-Syrie

Badreddine tué près de Damas, le Hezbollah perd un de ses plus importants leaders

Le TSL avait délivré un mandat d'arrêt contre celui qui est considéré comme étant le « cerveau » de l'attentat de février 2005 contre Rafic Hariri.

Le cercueil de Moustapha Badreddine littéralement porté par la foule, hier à Ghobeyri. Aziz Taher/Reuters

Le Hezbollah a annoncé hier la mort de Moustapha Badreddine, son chef militaire en Syrie et l'un des cinq membres du parti chiite accusés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) du meurtre de Rafic Hariri.
« Il a dit il y a quelques mois : "Je ne reviendrai de Syrie qu'en martyr ou en portant le drapeau de la victoire." C'est le commandant en chef Moustapha Badreddine. Et il est revenu aujourd'hui en martyr », a annoncé le Hezbollah sur la chaîne al-Manar.


Dans un communiqué publié un peu plus tard, le parti a précisé que Moustapha Badreddine a péri dans une « grande explosion » près de l'aéroport de Damas. « Les informations recueillies au cours de l'enquête préliminaire révèlent qu'une grande explosion a visé l'un de nos postes près de l'aéroport international de Damas, tuant le frère commandant Moustapha Badreddine et blessant d'autres personnes », a indiqué le communiqué.


Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, devait affirmer quelques heures plus tard que le parti chiite annoncera « dans les prochaines heures les détails de l'explosion ». « Dans quelques heures, et au plus tard demain matin, nous annoncerons les détails de l'explosion et nous désignerons la partie responsable », a déclaré le cheikh Kassem. « Nous continuerons à combattre Israël et les tafkiristes, a-t-il assuré. Pour nous, il n'y a qu'un seul ennemi, il s'agit d'Israël et de ses alliés. »


Une source de sécurité syrienne, interrogée par l'AFP, a indiqué que l'explosion a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans un entrepôt près de l'aéroport de Damas, où se trouvait Moustapha Badreddine. Aucun survol n'a été entendu avant l'explosion et personne ne savait que ce responsable du Hezbollah s'y trouvait, a ajouté cette source.
L'aéroport et ses environs font partie de la zone de combats de Sitt Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite situé à 10 km de Damas et sous contrôle de l'armée syrienne. Cependant, les Iraniens et le Hezbollah y sont très présents. La première position rebelle se trouve à 7 km de là, dans la Ghouta orientale.

 

(Reportage : Obsèques de Badreddine : au milieu des tirs nourris, une colère contenue)

 

Enquête sur l'origine de l'explosion
La mort de Badreddine fait perdre au groupe l'un de ses plus importants leaders depuis la mort de son chef militaire en février 2008 à Damas, Imad Moghniyé ; une mort que le Hezbollah impute à Israël.
Dans son communiqué, le Hezbollah ne précise pas quand exactement Moustapha Badreddine, âgé d'environ 55 ans, est mort. Le parti chiite affirme enquêter sur l'origine de l'explosion, qui pourrait être une frappe aérienne, un missile ou un tir d'artillerie. La chaîne de télévision al-Mayadeen avait auparavant déclaré que Badreddine avait été tué en Syrie par des frappes aériennes israéliennes. L'État hébreu, qui a frappé plusieurs membres du Hezbollah dans le pays depuis le début du conflit syrien, n'a pas confirmé l'information.
Le colonel américain Steve Warren, un porte-parole militaire de la coalition internationale engagée en Irak et en Syrie, a pour sa part indiqué que les États-Unis n'étaient pas impliqués dans l'attaque. Badreddine avait remplacé au poste de commandant en chef militaire Imad Moghniyé, son beau-frère, qui était recherché par Interpol et les États-Unis pour une série d'attentats et d'enlèvements.


Moustapha Badreddine faisait l'objet de sanctions financières du Trésor américain depuis juillet 2015 pour son « soutien actif au régime Assad et des actions terroristes du Hezbollah ». Selon le Trésor US, en septembre 2011, Badreddine avait accompagné le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de rencontres à Damas avec M. Assad pour discuter de la « coordination stratégique », alors que la Syrie commençait à s'enliser dans la guerre civile après la répression de la révolte contre le régime quelques mois plus tôt.
Le Trésor américain précisait que, depuis 2012, « Badreddine coordonnait les activités militaires du Hezbollah en Syrie » et avait mené notamment une offensive contre la ville syrienne de Qousseir près de la frontière libanaise en 2013, d'où les rebelles avaient été chassés après une violente bataille.
Selon l'expert du Hezbollah, Waddah Charara, Badreddine a été responsable de la formation de milices chiites en Irak, a été le lien direct avec l'Iran sur le plan militaire et le principal maillon liant le Hezbollah à l'affaire Hariri.

 

Le « cerveau » de l'assassinat de Hariri
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé pour juger l'assassinat du dirigeant Rafic Hariri dans un attentat à Beyrouth en 2005, avait ainsi délivré des mandats d'arrêt contre Moustapha Badreddine, qualifié de « cerveau » de l'attentat, et contre quatre autres membres du Hezbollah. Le parti, qui a rejeté toute paternité de l'opération, a exclu à plusieurs reprises la remise des suspects. Il était dès lors jugé par contumace.
Moustapha Badreddine avait fait ses premières armes au sein du Fateh palestinien. Il avait rejoint le Hezbollah après l'invasion israélienne du Liban à l'été 1982. Il est aussi l'un des auteurs des attentats contre les ambassades de France et des États-Unis à Koweït en décembre 1983 et avait été arrêté. Les pirates de l'air qui avaient détourné un avion au Koweït en décembre 1984 ainsi qu'un appareil de l'ancienne compagnie aérienne américaine TWA en juin 1985 avaient réclamé sa libération. Moustapha Badreddine avait réussi à s'échapper de prison lors de l'invasion irakienne du Koweït en 1990.

Repère

L'implication du Hezbollah dans le conflit syrien

 

Le Hezbollah a annoncé hier la mort de Moustapha Badreddine, son chef militaire en Syrie et l'un des cinq membres du parti chiite accusés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) du meurtre de Rafic Hariri.« Il a dit il y a quelques mois : "Je ne reviendrai de Syrie qu'en martyr ou en portant le drapeau de la victoire." C'est le commandant en chef Moustapha Badreddine. Et il est revenu...

commentaires (4)

CLIC APRES CLIC LA TENAILLE SE REFERME...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 22, le 15 mai 2016

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Commentaires (4)

  • CLIC APRES CLIC LA TENAILLE SE REFERME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 22, le 15 mai 2016

  • Juste rapeller au monde qu'un martyr tombe en PROTEGEANT les siens sa terre !! N'EST PAS MARTYR CELUI QUI MEURT POUR LE OU SUR LE SOL D'UN AUTRE CELUI LA EST APPELÉE MERCENAIRE !!

    Bery tus

    15 h 01, le 15 mai 2016

  • Oui, bon, mais si ce "cerveau" n'était pas en fait déjà dans ses semelles, ne risquait-il pas d'avoir déjà eu moult engelures ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 21, le 14 mai 2016

  • il voulait revenir en martyr ou portant le drapeau de la victoire. le probleme (et ce n'est pas le seul) c'est leur definition de victoire. En 2006, ils ont crie victoire alors que le pays etait a terre. c'est ce que j'apppelle une situation win-win. Si tu meurt c'est une victoire et si ton pays est detruit c'est une victoire. je n'ose pas immaginer que serait une defaite pour eux alors...

    George Khoury

    06 h 56, le 14 mai 2016

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