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À La Une - Proche-Orient

Les hostilités entrent dans leur 4e jour à Gaza

Pour les experts, l'escalade est jusqu'ici contrôlée. 

Un char israélien à la frontière avec la bande de Gaza, le 6 mai 2016. Photo AFP / JACK GUEZ

Les Gazaouis se sont de nouveau réveillés samedi au bruit des explosions dans la petite enclave où armée israélienne et groupes armés palestiniens échangent depuis quatre jours des tirs qui ne s'arrêtent pas malgré les assurances des deux camps de vouloir éviter l'escalade.

Vendredi, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas à Gaza, a été clair: son mouvement "n'appelle pas à une nouvelle guerre". Benjamin Netanyahu est, lui, sous la pression, avant même sa publication, d'un audit sur la conduite de la dernière guerre de Gaza en 2014, rédigé par le contrôleur de l'Etat, que la presse israélienne présente comme très défavorable au Premier ministre israélien.

Pour les experts, au quatrième jour d'hostilités qui ont tué une Palestinienne de 54 ans, l'escalade est jusqu'ici contrôlée et aucun des deux camps ne veut d'une nouvelle guerre. Le Hamas a laissé entendre que des médiations seraient en cours, notamment avec l'Egypte qui avait parrainé le dernier cessez-le-feu en 2014.

Toutefois, des deux côtés, on se réserve le droit de répliquer. M. Haniyeh, dont le mouvement islamiste est doté d'une branche armée forte de 20.000 à 30.000 hommes, a prévenu qu'il répondrait à toute "incursion" des troupes israéliennes dans la bande de Gaza. Quant à l'armée israélienne, si elle jure ne voir "aucun intérêt" à une escalade militaire, elle se dit déterminée à combattre "le plan diabolique du Hamas visant à s'infiltrer dans les communautés israéliennes".

 

(Pour mémoire : Deuxième jour de violences à Gaza ; une Palestinienne tuée par un tir israélien)

 

Les tunnels, nerf de la guerre
L'armée israélienne, à la recherche de tunnels pouvant servir à des combattants palestiniens pour s'infiltrer en Israël, a en effet positionné d'impressionnantes foreuses le long de la frontière avec Gaza et creuse dans la zone-tampon qu'elle a instaurée --une bande de 100 mètres de large sur le territoire gazaoui.

Elle a déjà annoncé avoir découvert et rendu hors d'usage deux tunnels, ces galeries que les groupes armés palestiniens disent avoir emprunté aux guérilleros vietnamiens et qu'Israël n'a visiblement pas réussi à éradiquer lors de la guerre de 2014, dont ce réseau souterrain était le principal objectif.

C'est notamment sur ce point que M. Netanyahu est attendu par le contrôleur de l'Etat, qui supervise les politiques du gouvernement. Mais le dirigeant de droite est également sous la pression des habitants israéliens en bordure de Gaza qui disent vivre dans la peur des tirs et réclament une meilleure protection.

Dans la bande de Gaza, où des milliers de familles n'ont toujours pas pu reconstruire leur maison depuis la dernière des trois guerres qui ont ravagé l'enclave palestinienne depuis 2008, l'ambiance était fébrile: certains faisaient des stocks de nourriture et d'autres tentaient de parer aux pénuries chroniques dans ce petit territoire sous blocus israélien depuis 10 ans.

Dans la nuit, un nouveau drame est venu cruellement illustrer les dangers des installations précaires face à des coupures d'eau et d'électricité qui peuvent parfois durer 18 heures par jour. Trois enfants de quatre à six ans sont morts lorsqu'une bougie servant à l'éclairage a provoqué un incendie dans leur maison du camp de réfugiés de Chati, selon des sources médicales et les pompiers gazaouis.

 

(Lire aussi: La question palestinienne victime des développements régionaux)

 

Nouveaux bombardements aériens

Aux difficultés de la vie quotidienne, s'ajoutent désormais la peur des raids aériens israéliens, devenus quotidiens depuis mercredi et qui ont à nouveau frappé samedi à l'aube. Les avions de combat F-16 israéliens ont visé deux sites du Hamas --qui contrôle Gaza depuis qu'il y a pris le pouvoir par la force en 2007--, selon l'armée israélienne, en réponse à un tir de roquette contre le sud d'Israël.

Les raids, menés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, n'ont pas fait de victime, selon des sources au sein des services de sécurité du Hamas. En revanche, des témoins ont affirmé que deux missiles avaient visé une base de la branche armée du Hamas, y provoquant d'importants dégâts.

Depuis mercredi, les soldats israéliens ont été la cible de douze séries de tirs au mortier le long de la barrière de sécurité qui enferme hermétiquement la bande de Gaza et au pied de laquelle ils traquent les tunnels.
Les tirs de Gaza, qui traduisent selon l'armée israélienne une nervosité grandissante du Hamas à mesure que les Israéliens approchent de la découverte d'un nouveau tunnel, et les représailles israéliennes représentent l'affrontement le plus sérieux à Gaza depuis 2014 et l'instauration d'un fragile cessez-le-feu après cinquante jours d'une guerre dévastatrice.

 

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