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Israël place un journaliste palestinien en détention sans procès pour quatre mois

Un tribunal militaire israélien a placé lundi un journaliste palestinien en détention sans procès ni inculpation pour quatre mois l'accusant d'appartenir à une "organisation terroriste" alors que les Palestiniens estiment qu'il s'agit d'une atteinte supplémentaire à la liberté de la presse de la part d'Israël.

Omar Nazzal, Cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, avait été arrêté le 23 avril à la frontière entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et la Jordanie, d'où il devait prendre l'avion pour se rendre à un Congrès de la Fédération européenne des journalistes en Bosnie.

Dimanche, un tribunal militaire israélien a tenu une audience et il a annoncé lundi sa décision de le placer en détention administrative pour quatre mois, a indiqué l'agence officielle palestinienne Wafa.

Une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé à l'AFP que M. Nazzal serait placé en détention administrative jusqu'au 22 août "en raison de sa participation à une organisation terroriste".

"II est important de souligner que sa détention repose sur des informations relatives à sa participation à une organisation terroriste et pas à ses actions en tant que journaliste", a précisé la porte-parole de l'armée dans un communiqué.

Le Shin Bet, le service de sécurité intérieur israélien, avait auparavant souligné que M. Nazzal "a été arrêté non pas en raison de son travail de journaliste, mais de son implication dans les activités d'un groupe terroriste (...), le Front populaire de libération" de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, considérée comme une organisation terroriste par Israël.

La détention administrative est un régime extra-judiciaire hérité des lois d'urgence du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de garder en détention des suspects pour des périodes renouvelables indéfiniment et sans avoir à leur notifier d'accusation ou à fournir le dossier à leur avocat.

Selon le Shin Bet, le journaliste, âgé de 54 ans, avait été nommé récemment à de hautes responsabilités à Falestine al-Youm, une chaîne de télévision dont le bureau à Ramallah vient d'être fermé de force par l'armée israélienne. Israël accuse Falestine al-Youm d'"inciter" les Palestiniens à la violence. Il a toutefois quitté il y a plusieurs mois ce poste.

Cette annonce intervient à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse à l'occasion de laquelle les Palestiniens ont multiplié les critiques à l'encontre d'Israël.

Hanane Achraoui, membre de la direction palestinienne, a ainsi appelé lundi les organisations internationales et les fédérations et syndicats de journalistes à "intervenir immédiatement pour qu'Israël rende des comptes au sujet de l'escalade flagrante et planifiée qu'il mène contre les médias palestiniens".

Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, outre M. Nazzal, 19 autres journalistes ou étudiants en journalisme sont détenus par Israël, dont l'un depuis plus de 20 ans.

En outre, depuis le début d'une vague de violences qui a fait depuis octobre plus de 200 morts palestiniens - la plupart des auteurs ou auteurs présumés d'attaques - et une trentaine d'israéliens, l'armée israélienne a fermé par la force plusieurs stations de radios et de télévisions locales.

En mars, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait dénoncé les "attaques continues" d'Israël contre les médias palestiniens.
Un tribunal militaire israélien a placé lundi un journaliste palestinien en détention sans procès ni inculpation pour quatre mois l'accusant d'appartenir à une "organisation terroriste" alors que les Palestiniens estiment qu'il s'agit d'une atteinte supplémentaire à la liberté de la presse de la part d'Israël.Omar Nazzal, Cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, avait été...