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Liban - Social

Les syndicats aux députés : L’échelle des salaires ou une escalade ouverte

Le mouvement initié hier « devra se poursuivre et s'intensifier si le Parlement ne vote pas la loi d'ici à fin mai », affirme Nehmé Mahfoud à « L'OLJ ».

Les professeurs de l’UL devant le Palais de justice. Photo Nasser Traboulsi

De nombreux instituteurs ont répondu hier à l'appel de grève et de manifestation du Comité de coordination syndicale pour remettre sur la table une revendication déjà vieille de plusieurs années, celle de l'adoption du texte de loi sur la révision de l'échelle des salaires pour le secteur public et les enseignants du privé. Une revendication qui n'a toujours pas trouvé d'écho auprès des responsables.
Hier, c'était partout le même cri de révolte, adressé au président du Parlement, pour réclamer une séance parlementaire qui serait réservée à l'adoption de cette loi. « L'échelle des salaires ou une escalade ouverte », entendait-on dans tous les rassemblements.
Le mouvement principal du Comité de coordination syndicale a eu lieu devant le siège du ministère de l'Éducation, à l'Unesco, avec la participation du Courant syndical indépendant. Simultanément, des sit-in de professeurs étaient organisés dans différentes régions, devant les sièges des mohafazats. Devant le Palais de justice, les professeurs de l'Université libanaise ont étalé leurs revendications sur des banderoles.
Contacté par L'Orient-Le Jour, Nehmé Mahfoud, président du Comité de coordination syndicale, estime que « la journée était réussie, malgré des lacunes dans les écoles privées de Beyrouth et du Mont-Liban, dont une partie n'a pas fermé ses portes ». « Mais la grève a été très suivie au Sud comme au Nord et dans les autres régions », ajoute-t-il.
« Il faut dire, explique-t-il, que cela fait longtemps que nous n'avions pas appelé à un mouvement social de la sorte. Je peux comprendre que les Libanais soient découragés par la situation générale, par les affaires de corruption, par les accusations entre ministres, etc. Il n'est pas très facile d'inciter les gens aux mouvements de protestation actuellement. Toutefois, la grève et les manifestations d'aujourd'hui (hier) restent acceptables, un élément positif sur lequel on peut compter à l'avenir. »
En quelles circonstances auront-ils recours à ce qu'ils ont appelé « une escalade ouverte » ? « Si une séance est tenue au Parlement pour la législation de nécessité, avec quatre à cinq points à l'ordre du jour, et que l'adoption de l'échelle des salaires n'y figure pas, nous irons alors vers l'escalade », souligne M. Mahfoud.
Il précise que ce mouvement ira croissant jusqu'à fin mai, date à laquelle la session ordinaire du Parlement prend fin. « Si cette période se passe sans de nouveaux développements, nous dévoilerons alors les nouvelles mesures d'escalade », dit-il, refusant toutefois de préciser quelles sont les mesures envisagées. Il affirme toutefois qu' « une réunion a été tenue par le comité exécutif cet après-midi (hier) afin de décider d'un plan d'action ».
Le syndicaliste indique ne pas perdre espoir dans la possibilité que le chef du Parlement, Nabih Berry, appelle à une séance spéciale pour l'adoption de l'échelle de salaires. Il précise cependant qu'aucun contact n'a été établi avec des responsables hier.

« Personne ne croit plus à vos prétextes... »
Lors du sit-in principal du Comité de coordination syndicale devant le ministère de l'Éducation, le mot de cet organisme a été prononcé par Mahmoud Ayoub. « Nous demandons que soit fixée une date pour une séance parlementaire consacrée au seul projet de loi sur l'échelle des salaires, a-t-il dit. Aux députés, nous adressons ce message clair : soit vous adoptez la loi, soit nous ne travaillerons plus. Quand vous ne remplissez pas votre mission, nous n'avons aucune raison de remplir la nôtre. Nous avons assez patienté, nos bases exigent l'escalade. »
Il a assuré qu'au cas où les revendications des fonctionnaires sont ignorées, « les mesures d'escalade seront ouvertes et celui qui mise sur le contraire s'apercevra qu'il a tort ».
« Nous avons indubitablement droit à une révision des salaires, a martelé Mahmoud Ayoub. Vous l'avez tous reconnu. Mais vous continuez à entraver l'adoption de la loi. Nous vous appelons à descendre au Parlement pour participer à une séance consacrée à cette question. »
Et d'ajouter : « Votre prétexte a toujours été le manque de ressources. Or il s'est avéré que ces ressources sont dilapidées dans des affaires telles que l'Internet illégal ou la contrebande douanière... Vous vous cachez derrière le manque de liquidités dans le budget, mais vous n'avez pas voté de budget depuis douze ans. Alors comment croire à vos prétextes ? »
M. Ayoub a rappelé que le professeur et le fonctionnaire perdent la moitié de la valeur de leurs indemnités après quarante ans de services, en raison de la non-inclusion de la cherté de vie, contrairement à ce qui se fait dans le secteur privé. « Combien coûtent aux familles libanaises ces retards dans l'adoption de l'échelle des salaires ? a-t-il insisté. Jusqu'à quand attendrons-nous que le Parlement sorte de sa léthargie ? »
Le porte-parole du comité s'est attardé sur la notion de « législation de nécessité », introduite dans le jargon politique libanais depuis la vacance présidentielle. Il s'est demandé « si la législation n'est pas la mission première des députés, sans qu'elle ait besoin de qualificatif ».

Sit-in indépendant des contractuels
Parallèlement au mouvement du Comité de coordination syndicale, les professeurs contractuels ont également effectué un sit-in devant le siège du ministère de l'Éducation, pour demander leur titularisation par le gouvernement. À savoir que M. Mahfoud a confirmé à L'OLJ que les deux manifestations étaient distinctes. Les contractuels ont principalement revendiqué que des solutions soient trouvées à ceux qui ont dépassé l'âge de présenter des concours, mettant l'accent sur les difficultés que ces professeurs rencontrent tous les jours.
Les manifestants ont été rejoints par le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, qui a assuré que « des mesures ont déjà été prises en vue d'un règlement de ce problème ». Il a ajouté que « le souci actuel est de trouver un moyen d'intégrer ces professeurs dans le cadre de l'État ». Par la même occasion, il a fait remarquer qu' « il faut attendre que le Parlement retrouve un rythme de travail normal en vue de l'adoption de la grille des salaires ».

De nombreux instituteurs ont répondu hier à l'appel de grève et de manifestation du Comité de coordination syndicale pour remettre sur la table une revendication déjà vieille de plusieurs années, celle de l'adoption du texte de loi sur la révision de l'échelle des salaires pour le secteur public et les enseignants du privé. Une revendication qui n'a toujours pas trouvé d'écho auprès...

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