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Lifestyle - Beyrouth insight

Roger Moukarzel version Jean-Pierre Coffe

Dans la « kitchinet » de Roger Moukarzel, on (re)trouve l'amour du photographe pour la cuisine bonne et « pas compliquée », « belle », parfumée aux épices qui font voyager, sa complicité avec Joe Barza et son plaisir de partager. À découvrir online.

Roger Moukarzel, boulimique et généreux.

Il a emprunté son look au regretté Jean-Pierre Coffe. Même drôle de tête, même tête très drôle, même regard malin, parfois lointain, souvent distrait, cerclé de grandes lunettes rondes étonnées d'être là. Hasard ou acte inconscient, alors qu'il se lance dans la cuisine en créant avec le chef Joe Barza un site baptisé kitchinet?
Roger Moukarzel, électron libre hyperactif que tout intéresse, jamais à court d'idées tant qu'il peut en faire un concept nouveau, a décidé de se mettre derrière les fourneaux. Ou plutôt d'y mettre des chefs confirmés, des passionnés de cuisine, avec leurs plats, leurs recettes et astuces. De les filmer et de les poster online sur le site kitchinet entièrement dédié à la cuisine.

Alors, encore un site, un de plus ou un de trop sur le sujet? Pas vraiment... «Nous travaillons sur ce projet depuis plus d'un an», précise Joe Barza, chef exécutif de Bioland, aujourd'hui consultant auprès de nombreuses enseignes dans les pays arabes et «ambassadeur» du Liban, souvent invité dans des événements dans lesquels il embarque son savoir-faire et ses recettes traditionnelles, souvent totalement revisitées. «Nous avons voulu proposer un site sympathique, léger, sans prétention tout en étant sérieux. Une plate-forme pour toutes les personnes qui aiment faire de la cuisine simple, mais avec un twist. Les chefs que nous avons choisis sont nombreux, parmi lesquels figurent Sarah Menassa, Set Balkis, Gilbert Salhani, Ghiwa Mouhasseb, Mohammad al-Mousawi et Wael Ladkani.» La liste des cuisiniers qui officient dans cette kitchinet auprès de Joe Barza, présent dans plus de 60% des recettes, n'est pas définitive. Elle reste en permanence ouverte à de nouveaux invités, professionnels ou juste passionnés, car tous les jours une ou deux vidéos sont postées et additionnées à celles déjà existantes.

Lancé à l'occasion du Salon Horeca, qui a eu lieu au Biel la première semaine du mois d'avril, kitchinet, très soigné d'un point de vue visuel, logo, recettes, photos et vidéos (une production signée Minime), est divisé en plusieurs rubriques: Let's Cook, des chefs filmés y préparent une entrée, un plat ou un dessert, des plats healthy ou les produits de notre mouné; How to, comment faire un riz vert, une sauce au tomate, un yaourt à la menthe; ou encore Be Creative, l'art et la manière de préparer, par exemple, des figurines en sucre, de décorer une assiette et de soigner la présentation. Il a conquis les réseaux sociaux, présent sur Facebook, Instagram, Twitter, YouTube et Pinterest.

« Des projets qui n'en finissent pas... »
Cuisinier à sa manière, «j'ai inventé des mélanges d'ingrédients très forts, d'épices prononcées, mais équilibrées», Roger Moukarzel reste avant tout un caméléon, un spécialiste de l'image, que ce soit des images de guerre, de mode, de voyages ou de cuisine. Il passe de l'une à l'autre avec une telle aisance qu'il donne l'impression que c'est facile. «J'ai voulu me positionner en tant que spécialiste dans la production d'images gastronomiques. Pour ainsi créer un outil de travail qui s'adresse aux commerçants et spécialistes culinaires et alimentaires. Je veux élever la qualité dans ce domaine, mettre en contact des chefs du monde entier, créer une synergie et un échange.

Kitchinet est une fusion de talents et de goût, poursuit-il, très enthousiaste. J'ai besoin de faire les choses différemment, en contrôlant tout. Je pense modestement avoir aidé à instaurer une culture photographique parce que je suis généreux dans mon travail. Plus la communauté des photographes s'élargit et plus elle devient forte.»
Généreux en effet, boulimique surtout, Roger Moukarzel a toujours réussi, plus que d'organiser ses photos en expositions autour d'un thème, créer un concept fort, mettre en avant un lieu et délivrer des messages. De ses Traits portraits, rendant sa vie à une municipalité de Beyrouth alors désertée, en rassemblant des visages de toutes les communautés religieuses, au Voile qu'il a déposé dans la crypte des jésuites, à Generation War, organisée par Katya Traboulsi et réunissant de nombreux photographes libanais, il n'est toujours pas rassasié.

Travaillant sans arrêt et, en même temps, sur plusieurs projets, une série sur la nudité, une autre sur les arbres, une troisième sur Jésus, sans trop savoir, encore, ce qu'il en fera plus tard, «c'est une thérapie», confie-t-il, il prépare un livre sur l'Afrique, pour une grande compagnie internationale de télécom, Africell. L'ouvrage sortira bientôt à Londres, accompagné d'une grande exposition, également à Londres, puis certainement Beyrouth. «Je suis né en Afrique, j'y ai beaucoup voyagé. C'est un pays de gens heureux, loin de l'image de gens misérables qu'on leur colle. J'ai voulu partager la joie de ce continent à travers une balade dans un monde magnifique et magique.»
«Je crée des projets qui ne finissent pas», lance-t-il enfin avant de repartir, pressé, vers (encore) un nouveau projet.


Pour mémoire
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