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Des ONG dénoncent le "silence étourdissant" de Paris sur les droits humains en Egypte

Quatre ONG ont dénoncé mercredi le "silence étourdissant" du gouvernement français concernant les atteintes aux droits de l'homme en Egypte, à quelques jours d'une visite du président Francois Hollande dans ce pays, allié stratégique de la France.

"Augmentation vertigineuse de la torture, incarcérations abusives, disparitions forcées, procès collectifs devant des tribunaux militaires": pour les ONG Amnesty International, Human Rights Watch, Ligue des droits de l'Homme, Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), le bilan est lourd depuis juillet 2013.
C'est à cette date qu'a été renversé l'islamiste Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement du pays -
Les quatre ONG, qui ont été reçues mardi par le conseiller diplomatique de l'Elysée, demandent à François Hollande d'intervenir auprès des dirigeants égyptiens lors de sa visite d'Etat dimanche.
"Nous mettons le président Hollande devant sa responsabilité, concernant les atteintes à la société civile en Egypte", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la FIDH, Karim Lahidji.

La France entretient des liens stratégiques avec l'Egypte, qui lui a acheté depuis 2015 une série d'armements. François Hollande espère ouvrir la voie, à l'occasion de cette visite, à de nouveaux contrats.
Dans les semaines qui ont suivi la destitution de Mohamed Morsi, accusent les ONG et les observateurs occidentaux, plus de 1.400 manifestants ont été tués par la police et l'armée dans les rues, dont plus de 700 en quelques heures en plein centre du Caire, le 14 août 2013.

Plus de 40.000 personnes ont été emprisonnées, essentiellement des sympathisants des Frères musulmans, décrétés "organisation terroriste" fin 2013 alors qu'ils avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak.
Des centaines de Frères musulmans, dont l'ex-président Morsi, ont été condamnés à mort en première instance dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l'Onu de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
Le régime d'Abdel Fattah Al-Sissi, élu en mai 2014 après avoir éliminé toute opposition, met en avant le fait que l'Egypte est "le dernier rempart contre les jihadistes".

Les quatre ONG ont par ailleurs donné la parole mercredi à Nicole Prost, la mère d'Eric Lang, un enseignant français battu à mort en 2013 dans un commissariat de police du Caire.
Mme Prost doute de la thèse officielle selon laquelle il a été tué par ses codétenus, et elle accuse le ministère français des Affaires étrangères de ne pas avoir défendu son fils et de traîner les pieds pour faire la lumière sur son décès.
L'Italie a pour sa part rappelé cette semaine son ambassadeur au Caire, pour protester contre le manque de progrès dans l'enquête sur le meurtre en janvier d'un étudiant italien, Giulio Regeni, qui selon les milieux diplomatiques occidentaux, aurait été torturé à mort par les services de sécurité égyptiens.

Quatre ONG ont dénoncé mercredi le "silence étourdissant" du gouvernement français concernant les atteintes aux droits de l'homme en Egypte, à quelques jours d'une visite du président Francois Hollande dans ce pays, allié stratégique de la France."Augmentation vertigineuse de la torture, incarcérations abusives, disparitions forcées, procès collectifs devant des tribunaux militaires":...