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À La Une - Social

France : nouvelles manifestations émaillées de violences contre la loi travail

En soirée, ce sont les rassemblements citoyens "Nuit Debout", prévus dans près de 60 villes françaises, qui prendront le relais.

Salariés, étudiants et lycéens français ont de nouveau battu le pavé samedi contre une réforme du droit du travail jugée trop libérale, mais leur mobilisation, notamment à Paris, a été émaillée de violences. AFP PHOTO / JOEL SAGET

Salariés, étudiants et lycéens français ont de nouveau battu le pavé samedi contre une réforme du droit du travail jugée trop libérale, mais leur mobilisation, émaillée de violences, a marqué des signes d'essoufflement.

A Rennes et Nantes (ouest), deux des principaux foyers de la contestation, les manifestations ont été entachées par des heurts entre des jeunes, certains cagoulés et armés de projectiles, et les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les empêcher d'accéder au centre-ville.
A Rennes, au moins quatre personnes, dont trois policiers, ont dû être conduites à l'hôpital, après avoir été blessées dans ces affrontements. A Nantes, des centaines de jeunes ont érigé des barricades, et au moins deux vitrines de commerces ont été détruites.

Un mois jour pour jour après une première manifestation, les Français étaient appelés pour la sixième fois à descendre dans la rue afin de réclamer le retrait pur et simple du projet de loi du gouvernement, porteur selon ses détracteurs de précarité.
A Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé en scandant "On ne lâche rien". Leurs banderoles assuraient: "Game-over, le peuple se réveille", ou tout simplement "non". "Peuple insoumis / Debout!", ou "La loi ne passera pas", clamaient les bannières déployées à Srasbourg (est).

Malgré la détermination affichée, les cortèges semblaient moins fournis que le 31 mars, quand 390.000 personnes ont battu le pavé, selon la police, 1,2 million selon les organisateurs. Selon la police, ils étaient 8.000 manifestants à Toulouse (sud), 2.600 à Nantes, 1.700 à Rennes, 1.350 à Strasbourg (est), des chiffres inférieurs à ceux des précédentes journées d'action.

La faute aux vacances scolaires qui concernent deux tiers du territoire, selon les organisateurs.
"Évidemment, pour les lycéens et étudiants qui sont en vacances, les formes de mobilisation changent", a ainsi déclaré William Martinet, numéro un de l'Unef, le principal syndicat étudiant de France.

 

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'Reprendre son destin en main'
En soirée, ce sont les rassemblements citoyens "Nuit Debout", prévus dans près de 60 villes françaises, qui prendront le relais. Depuis le 31 mars, le mouvement s'est réuni tous les soirs sur la place de la République à Paris et a essaimé en province, et même à Bruxelles.

Il dépasse largement les seuls opposants à la loi sur le travail: réfugiés, mal-logement, précarité, exercice de la démocratie, tout y est débattu.
"Aujourd'hui, on n'a plus confiance dans nos représentants, le système est à bout de souffle, il faut que les gens reprennent leur destin en main", estimait Thierry, un professionnel de l'audiovisuel qui a participé à la première "Nuit Debout" organisée à Nice (sud-est) vendredi soir.

L'Unef et les autres organisations étudiantes et lycéennes - qui réclament des mesures contre la précarité grandissante des jeunes - seront reçues lundi matin par le Premier ministre Manuel Valls, après l'avoir été déjà mercredi par plusieurs ministres.

 

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Après la première journée de manifestations, le gouvernement socialiste avait déjà lâché du lest et revu de manière substantielle sa copie, si bien que les principaux syndicats réformateurs ne participent pas aux manifestations. Mais les syndicats opposés au texte comptent maintenir la pression, avec une "nouvelle journée de grève et de manifestations" le 28 avril.

Le projet de réforme, qui sera débattu à partir du 3 mai dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, affiche la volonté de limiter les freins à l'embauche pour tenter de réduire un chômage de masse (10% de la population active) mais est jugé "trop libéral" par ses détracteurs. Le texte prévoit notamment de changer les critères qui permettent les licenciements économiques.

Il s'agit de la dernière réforme substantielle du président François Hollande, qui bat des records d'impopularité dans les sondages, avant l'élection présidentielle de 2017.

 

 

 

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