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Culture - Édition

Zaaroura, un atelier de gravure pour continuer à creuser son sillon

La nouvelle aventure du marchand d'art Fadi Mogabgab fait se rejoindre technique centenaire et nouvelle génération artistique.

Au rez-de-chaussée de la rue Gouraud, l’artiste grave son dessin sur une plaque en métal...

Fadi Mogabgab a toujours eu une place à part dans la vie artistique beyrouthine. Plus souvent en famille ou avec des amis dans son repaire du Chouf que dans les événements mondains, il ne reçoit que sur rendez-vous dans sa galerie de Gemmayzé et a bâti, au fil des années, des relations très longues et très fortes avec les artistes qu'il accompagne, présentant des œuvres fortes et «impliquantes». Mais l'exigence qu'il a auprès des artistes n'a d'égale que la chaleur avec laquelle il les accueille.
Toujours à la recherche d'une nouveauté, sa vieille passion non assouvie pour la gravure a trouvé sa révélation durant l'été 2013 avec l'achat d'une presse à gravure et son installation dans la résidence d'artistes de Aïn Zhalta. Car après trois ans de formation à Paris, « le grain avait germé » dans le cerveau du farmer/galerist et la décision de se lancer était prise.
La résidence accueillant quasi en continu les artistes de son écurie, il leur propose de réaliser avec la gravure des collections parallèles et complémentaires. Cet art multicentenaire a ceci de différent et de particulier qu'il ne laisse pas de place aux erreurs, il montre directement la maîtrise technique des auteurs et ne leur permet pas de tricher, refaire, retravailler ; le rapport à l'art est sain car naturel. L'artiste grave son dessin sur une plaque en métal qui servira ensuite de tampon sur des cartons, offrant la possibilité d'imprimer rapidement plusieurs exemplaires. Chaque copie est ensuite numérotée puis signée par l'artiste et la plaque généralement détruite quand la série est entièrement vendue.
À cause des formats limités en taille, nous sommes là moins dans l'art décoratif et plus dans l'expression, un discours de l'artiste, avec une plus grande accessibilité que l'art contemporain: «What you see is what you get. » Petit à petit, l'exposition de ces œuvres au rez-de-chaussée de la rue Gouraud fait des émules, notamment auprès des jeunes illustrateurs locaux. Le monde de l'art étant ce qu'il est depuis une décennie, il est de plus en plus difficile pour de jeunes artistes de se faire connaître, de s'exprimer et de trouver des galeries voulant prendre des risques financiers. Fadi Mogabgab crée donc les Éditions Zaaroura pour combler ce vide et satisfaire la demande des artistes tout en offrant un nouveau produit original à sa clientèle, et l'ânesse porte-bonheur de la résidence devient donc un logo et son nom une marque. Le succès est tel que l'écurie des Éditions se compose aujourd'hui d'une vingtaine de jeunes artistes libanais qui occupent les 2/3 de la surface d'exposition de la galerie et qui travaillent main dans la main avec l'éditeur. La maison permet ainsi à toute une génération émergente de s'exprimer et de pouvoir enfin se faire distribuer et de faire apprécier son travail à des coûts abordables. La presse de Aïn Zhalta a maintenant une petite sœur à Beyrouth et de nombreuses expositions sont prévues
dans un avenir proche.

Éditions Zaaroura – 268, rue Gouraud (près du commissariat), Gemmayzé.
www.fadimogabgab.com
Petit film sur la gravure:
https://vimeo.com/134411914

Fadi Mogabgab a toujours eu une place à part dans la vie artistique beyrouthine. Plus souvent en famille ou avec des amis dans son repaire du Chouf que dans les événements mondains, il ne reçoit que sur rendez-vous dans sa galerie de Gemmayzé et a bâti, au fil des années, des relations très longues et très fortes avec les artistes qu'il accompagne, présentant des œuvres fortes et...

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