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Culture - Scène

(Sur)vivre en Syrie, juste pour une heure

« Chronicles of An Orphan Revolution », mis en scène par Leyla-Claire Rabih, est un spectacle multiculturel, joué en français et en arabe lors du Festival Zoukak Sidewalks à Beyrouth. Une performance illustrant le commencement de la révolution syrienne.

Les déboires des Syriens en révolution, sujet central de la performance présentée par Zoukak à Paris.

Dans une grande pièce de la maison «Mansion» qui fait office de scène: quelques chaises, un fauteuil, des lumières, un tapis et une grande table face aux spectateurs. Le strict minimum. Certains acteurs se mettent en place, tandis que les autres se cachent dans le public avant de faire leur entrée ou d'élever leurs voix.
La performance Chronicles of An Orphan Revolution va commencer... Rideau, action! Le passé ressurgit à travers un échange de mails entre un manifestant syrien et une étudiante syrienne à Paris.
Syrie, 2011: le début d'une révolution, qui continue à ce jour de saigner ses martyrs.
Leyla-Claire Rabih met en scène trois textes de l'auteur syrien Mohammad al-Attar qu'elle a choisis pour de bonnes raisons: «Chacun d'eux constitue une fenêtre sur un moment particulier de la révolution syrienne et en éclaire des aspects différents: les premières manifestations, la volonté de s'engager malgré la répression, les partitions de la société, le glissement vers la guerre civile...» Ils illustrent les événements auxquels la population syrienne fait face depuis cinq ans. La peur, l'angoisse, l'inquiétude, le manque... Le spectateur ressent les émotions des personnages à travers les échanges. Il a beau être à l'abri de la police qui cherche les manifestants, des coups, de la barbarie, il se sent plongé dans une guerre civile qui n'en finit pas.

Innovation des formes théâtrales
Online, Tu peux regarder la caméra? et Youssef est passé ici sont trois différents textes, sans aucun lien, qui bousculent la vision des choses du spectateur, le poussant à se poser des questions, lui qui ne voit l'actualité qu'à travers les médias. L'idée, Leyla-Claire Rabih l'a eue à distance, depuis Paris: «La violence de la répression m'a atteint en plein visage. Peu à peu, la Syrie, la révolution et le désastre syrien se sont imposés au cœur de mon travail artistique», explique la metteuse en scène.
Une heure durant, cinq acteurs racontent comment les choses ont commencé. Leur jeu est particulièrement agréable, surtout que certains d'entre eux interprètent plusieurs rôles. Le temps d'une heure, ils deviennent des manifestants, d'anciens détenus torturés, des activistes. Ils sont tous des victimes syriennes de l'oppression, face à un public qui ne peut agir. Un travail de longue haleine pour Leyla-Claire Rabih, qui a veillé à représenter minutieusement le début de ces événements afin de les retranscrire sur scène. «Je travaille sur ce projet depuis 2014: traduction des textes, recherches de fonds, mise au point d'une équipe, lectures publiques... L'étape présentée à Beyrouth était le fruit de trois semaines concentrées.» Un début fortement apprécié par le public, mais qui n'est en aucun cas le spectacle dans sa forme finale. La pièce se présente sous différentes formes d'écritures théâtrales: un échange de mails, du théâtre intimiste et un road-movie. Un aspect pour chaque texte. «Le travail de scénographie se concentrera autour du rapport à l'image et sa place dans la représentation», déclare Leyla-Claire Rabih.
Cette première performance sera présentée à Paris, au festival «Périls, Syrie», ce soir et demain (27 et 28 février). «Nous poursuivrons le travail afin d'aboutir à la création du spectacle en 2017», conclut l'artiste.

Dans une grande pièce de la maison «Mansion» qui fait office de scène: quelques chaises, un fauteuil, des lumières, un tapis et une grande table face aux spectateurs. Le strict minimum. Certains acteurs se mettent en place, tandis que les autres se cachent dans le public avant de faire leur entrée ou d'élever leurs voix.La performance Chronicles of An Orphan Revolution va commencer......

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