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Moyen Orient et Monde - Décryptage

En Syrie, l’EI rappelle qu’il ne faut pas l’enterrer trop vite

En quelques jours, l'État islamique (EI) s'est replacé au centre du jeu en Syrie. D'abord, en perpétrant, dimanche, deux attentats dans les villes de Homs et de Sayeda Zeinab, puis en coupant, hier, une des principales routes de ravitaillement du régime syrien dans la province d'Alep. Relativement épargné par les raids russes, qui se concentrent essentiellement sur les rebelles syriens, l'EI a rappelé au régime syrien et ses alliés qu'il ne fallait pas l'enterrer trop vite. Malgré ses pertes importantes de territoire dans la province de Hassaké au profit des Forces démocratiques syriennes (FDS – une coalition kurdo-arabe soutenue par les Russes et les Américains), l'EI demeure l'un des acteurs les plus forts sur le terrain. Et certainement l'acteur le plus susceptible de semer le chaos dans les fiefs du régime.

Les deux attentats commis dimanche en sont une nouvelle démonstration. L'EI a réussi à frapper, dans la même journée, le quartier alaouite d'al-Zahra' à Homs et surtout un site à proximité du mausolée de Sayeda Zeinab, un lieu plusieurs fois ciblé depuis le début de la guerre en 2011, et probablement sous haute sécurité. Le mausolée a en effet une importance capitale pour les chiites, puisque Zeinab est la fille d'Ali et la sœur de Hussein et de Hassan, les trois figures les plus emblématiques de la tradition chiite. En 2013, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait reconnu la présence des combattants du parti de Dieu en Syrie et l'avait justifiée par la nécessité de protéger le mausolée de Zeinab.

(Repère :Les attentats les plus meurtriers en Syrie depuis le début de la révolte)


Défenseur des sunnites
L'idéologie, foncièrement antichiite, de l'EI explique le choix de ces deux cibles. Dans un conflit de plus en plus marqué par la communautarisation de ses acteurs, syriens et non syriens, l'EI se présente comme le seul groupe capable de défendre les sunnites contre le pouvoir alaouite et son allié chiite iranien. Il démontre, dans le même temps, sa capacité à changer de nature selon les circonstances : c'est un groupe terroriste menant des actions spectaculaires dans les zones contrôlées par le régime et un proto-État dans les zones qu'il contrôle. S'il devait perdre ces zones, notamment dans la province de Raqqa et de Deir ez-Zor, il n'en serait pas moins capable de déstabiliser le régime syrien en commettant régulièrement des attentats.


(Lire aussi : Les rebelles d’Alep s’unissent, contre Assad, sous la bannière de Jaych Halab)


En attendant, l'EI essaye, tant bien que mal, de garder ses positions dans la province d'Alep et surtout dans celle de Hassaké, face à l'avancée des forces kurdes du YPG (Unité de peuplement) et des FDS. Hier, les jihadistes ont bloqué l'axe de Khanasser, situé au sud-est de la métropole septentrionale, qui est la seule route reliant les quartiers gouvernementaux de la deuxième ville du pays aux autres régions tenues par le régime. « Des jihadistes caucasiens et turkestans, et des combattants du groupe islamiste Jound el-Aqsa ont coupé la route de Khanasser après une attaque surprise au sud de l'axe », a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Parallèlement, des combattants de l'EI ont coupé la route du côté nord », a-t-il précisé. Si cette route reste coupée longtemps, cela pourra empêcher l'armée de ravitailler ses troupes menant une offensive d'envergure dans la province d'Alep. Elle provoquerait également des pénuries de nourriture et de carburant dans les quartiers ouest de la ville éponyme aux mains du régime.

Le diplomate n'étant jamais bien loin du soldat. Moscou et Washington annonçaient hier un accord de cessez-le-feu, qui ne concerne pas le Front al-Nosra et l'EI, qui entrera en vigueur à partir du 27 février. Pour le mettre en application, ils devront toutefois réussir à différencier le dossier de la guerre syrienne de celui de la lutte contre le terrorisme, alors que les deux sont intimement liés. Les failles de cet accord pourraient d'ailleurs faire le jeu de l'EI qui continuera de mettre en œuvre son seul agenda politique : la guerre.

 

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En quelques jours, l'État islamique (EI) s'est replacé au centre du jeu en Syrie. D'abord, en perpétrant, dimanche, deux attentats dans les villes de Homs et de Sayeda Zeinab, puis en coupant, hier, une des principales routes de ravitaillement du régime syrien dans la province d'Alep. Relativement épargné par les raids russes, qui se concentrent essentiellement sur les rebelles syriens,...

commentaires (3)

Un journaliste kurde vient d'annoncer la découverte des explosifs "made in Turquie" dans un dépôt des bactéries de daech en Syrie. S'exprimant à l'occasion d'une interview lundi à l'agence Irna, Chahin Omar, analyste et journaliste kurde, a déclaré: "l'Armée et les forces populaires kurdes en Syrie, ont découvert et saisi des centaiens de tonnes d'explosifs fabriquée en Turquie, dans la région de Chadadiya, au sud de la province de Hassaka au nord-est syrien. "Cette découverte d'explosifs turcs prouve le rôle d'Ankara dans l'équipement des terroristes en Syrie. La Turquie devient une base arrière pour les groupes armées et terroristes en Syrie. Elle les soutient dans le but d'intensifier le conflit. A noter que la ville de Chadadiya est tombée la semaine dernière aux mains des forces kurdes en Syrie. En appui à cet article .

FRIK-A-FRAK

13 h 10, le 23 février 2016

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Commentaires (3)

  • Un journaliste kurde vient d'annoncer la découverte des explosifs "made in Turquie" dans un dépôt des bactéries de daech en Syrie. S'exprimant à l'occasion d'une interview lundi à l'agence Irna, Chahin Omar, analyste et journaliste kurde, a déclaré: "l'Armée et les forces populaires kurdes en Syrie, ont découvert et saisi des centaiens de tonnes d'explosifs fabriquée en Turquie, dans la région de Chadadiya, au sud de la province de Hassaka au nord-est syrien. "Cette découverte d'explosifs turcs prouve le rôle d'Ankara dans l'équipement des terroristes en Syrie. La Turquie devient une base arrière pour les groupes armées et terroristes en Syrie. Elle les soutient dans le but d'intensifier le conflit. A noter que la ville de Chadadiya est tombée la semaine dernière aux mains des forces kurdes en Syrie. En appui à cet article .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 10, le 23 février 2016

  • Il y a comme du progrès dans vos analyses Mr Samrani . 1) vous dits bien que l'ei n'est pas une création du régime du héros Bashar , puisqu'ils sont en guerre , même si vous êtes tjrs un peu tiède sur les autres gentils terroristes . 2) enfin !!!! vous nous donnez la nationalité des mauvais terroristes en nous apprenant que se sont des turkestans et des caucasiens . On vous pardonne le péché de ne pas nous en dire plus , cad que ces 2 bactéries sont contrôlées par la turquie et le bensaoudie . Pour le reste ne vous en faîtes surtout pas , ces bactéries se feront éradiquer , malgré leur pouvoir de nuisance certain ! ne chantons pas trop leur gloire à faire croire qu'ils pourront aboutir à leurs fins , secrètement souhaitée par certains huluberlus !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 06, le 23 février 2016

  • VOILA LE RESULTAT DES FRAPPES DES RUSSES ET DU REGIME UNIQUEMENT SUR LES VRAIS REBELLES ! ILS ONT BESOIN DE L,E.I. ET DE LA NOSRA POUR PRETENDRE COMBATTRE LES TERRORISTES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 00, le 23 février 2016

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