Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

« La grande dame de Tyr » nommée ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco

Crise des déchets, attentats, coupures d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

En 1978, dans un Liban en pleine guerre, elle obtient de l'Unesco et du Conseil de sécurité de l'Onu des résolutions reconnaissant Tyr comme patrimoine de l'humanité en danger, afin de faire cesser les bombardements sur la ville. Six ans plus tard, elle réussit à faire inscrire la ville du Liban-Sud sur la liste du patrimoine de l'Unesco. Aujourd'hui, le long combat de Maha el-Khalil Chalabi, présidente de l'Association internationale pour la sauvegarde de Tyr (AIST), pour sa ville vient d'être couronné d'une nomination : depuis le 17 février, cette Libanaise est ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco.

Outre la fondation de l'AIST en 1980, Mme Chalabi est à l'origine de la création du Festival international de Tyr. En 2009, elle a également créé la « Ligue des cités cananéennes, phéniciennes et puniques (LCCPP) », un réseau de villes unies par une même histoire, pour développer le dialogue des civilisations et renforcer les échanges de savoir-faire.
Cette nomination intervient d'ailleurs quelques mois après le vote, en octobre dernier, par le conseil exécutif de l'Unesco d'une résolution visant à encourager l'organisation à coopérer avec l'AIST dans la mise en place de ses activités, notamment celles qui s'insèrent dans le cadre du projet de la LCCPP.

C'est au siège de l'organisation, devant de nombreuses personnalités, dont Khalil Karam, délégué permanent du Liban auprès de l'Unesco, que le sous-directeur général pour les Relations extérieures et l'Information, Éric Falt, en sa qualité de représentant de la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a nommé Mme Chalabi ambassadrice. « Nous avons partagé les mêmes combats, nous avons la même passion pour le patrimoine et je sais combien vous avez mis toute votre énergie, depuis tant d'années, pour la protection et la promotion de la ville de Tyr », a dit Mme Bokova au sujet de la « Grande Dame de Tyr » dans un message lu par M. Falt.

Tyr, un centre de rencontre international et culturel

« Cette distinction ne constitue pas pour moi une fin en soi, c'est le début de nouveaux engagements au service de la culture et de la paix », affirme Mme Chalabi à L'Orient-Le Jour. « Il faut œuvrer pour l'évolution du dialogue entre les civilisations », ajoute celle qui se dit convaincue que « tout problème politique devrait être résolu via la culture et le patrimoine ».

Sa fonction première en tant qu'ambassadrice, indique la présidente de l'AIST, consistera à « aider l'Unesco dans sa mission et à faire en sorte que ses valeurs, telles que l'humanisme, la paix, la culture et le dialogue des civilisations, soient mieux connues et appliquées dans le monde ».
Ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre ses projets, au nombre de deux aujourd'hui.

Le premier porte sur la création d'un musée virtuel sur Tyr et les cités sœurs qui font partie de la LCCPP. « C'est une première mondiale, affirme-t-elle. Le musée accueillera les vestiges phéniciens de toutes ces villes. » Le deuxième projet tourne autour de la construction – déjà entamée et qui doit se terminer fin 2016 – d'un village artisanal à Tyr où seront reproduits des ateliers de l'époque phénicienne.

Mme Chalabi ne cache pas néanmoins ses craintes pour Tyr, « notamment en raison des guerres qui ravagent la région ». « L'on dit qu'il vaut mieux prévenir que guérir, relève-t-elle. Notre rôle est aujourd'hui de faire de notre mieux pour alerter l'opinion mondiale afin que la ville ne soit pas mise en danger. Ce qui se passe autour de nous est catastrophique et nous ne sommes pas à l'abri. »

Son rêve ? « Que Tyr soit un centre de rencontre international et culturel. » « Mais je ne suis pas très optimiste, indique-t-elle. S'il y avait une autorité politique qui coopère pour la réalisation de ce rêve, nous l'aurions vu se réaliser il y a longtemps. »
En devenant ambassadrice de bonne volonté, Mme Chalabi rejoint un club rassemblant des personnalités du monde entier. Parmi elles, l'icône de la mode Pierre Cardin, le pionnier de la musique électro-acoustique Jean Michel Jarre, le mécène Pierre Bergé ou encore la députée libanaise de Saïda, Bahia Hariri.


Dans la même rubrique
Bientôt un téléphérique reliant Jbeil à Annaya ?

Bbeepp ! : la nouvelle app pour développer le covoiturage au Liban

Le Libano-Britannique Rani Raad prend les rênes de CNN International Commercial

Antoine Chédid, « ambassadeur de l'année » aux États-Unis

En Égypte, un groupe hospitalier dirigé par un Libanais récompensé pour son excellence

En 1978, dans un Liban en pleine guerre, elle obtient de l'Unesco et du Conseil de sécurité de l'Onu des résolutions reconnaissant Tyr comme patrimoine de l'humanité en danger, afin de faire cesser les bombardements sur la ville. Six ans plus tard, elle réussit à faire inscrire la ville du Liban-Sud sur la liste du patrimoine de l'Unesco. Aujourd'hui, le long combat de Maha el-Khalil...

commentaires (2)

SI ON COMPARE LES CANDIDATS PRÉSIDENTIABLES SLEIMAN ET AOUN AVEC MADAME CHALABI, CA DONNE QUOI ? C'EST IMPOSSIBLE.

Gebran Eid

14 h 33, le 22 février 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • SI ON COMPARE LES CANDIDATS PRÉSIDENTIABLES SLEIMAN ET AOUN AVEC MADAME CHALABI, CA DONNE QUOI ? C'EST IMPOSSIBLE.

    Gebran Eid

    14 h 33, le 22 février 2016

  • FELICITATIONS DE TOUT COEUR ! LES LIBANAIS(ES) QUAND ILS(ELLES) VEULENT ILS(ELLES) PEUVENT SAUVER LEUR PATRIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 56, le 22 février 2016

Retour en haut