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Liban - Santé publique

Une campagne pour limiter la publicité sur le tabac dans l’industrie cinématographique et télévisuelle

Les acteurs Carmen Lebbos et Talal Jurdi sont les deux figures de la campagne de mobilisation pour « limiter la publicité, le sponsoring et la promotion du tabac dans l'industrie cinématographique et télévisuelle » au Liban. Elle est menée à l'initiative de l'ONG Green Hand (main verte), en collaboration avec le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Liban et le Programme national de lutte antitabac. Son objectif est de limiter autant que possible l'usage des produits du tabac (cigarette, narguilé, cigare...) dans les films et feuilletons libanais, notamment s'ils font objet de « décor » et qu'ils n'apportent pas un plus à la scène filmée.
La campagne a été lancée hier au cours d'une conférence de presse organisée au siège de l'administration centrale de l'Université libanaise, dans le quartier du Musée, en présence notamment du président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, et de la représentante du bureau de l'OMS à Beyrouth, Gabriele Riedner.
« Je suis convaincue que les feuilletons et les films permettent d'éduquer des générations tout entières, et qu'à travers ces œuvres nous pouvons faire parvenir des messages positifs », affirme Carmen Lebbos, notant dans ce cadre que le tourisme en Turquie a considérablement haussé en raison des feuilletons qui sont exportés vers le monde entier. « Les acteurs, les réalisateurs, les producteurs et les directeurs artistiques peuvent faire parvenir ce message antitabac d'une manière indirecte, ajoute-t-elle. Sans oublier que les acteurs sont des idoles pour de nombreux jeunes qui essaient de les imiter. Il est important donc d'essayer de limiter dans la mesure du possible la publicité même indirecte sur les produits du tabac. Nous avons un rôle à jouer pour parvenir à une société exempte des mauvaises habitudes. »
Talal Jurdi, se disant réaliste, affirme pour sa part que « la cigarette est un élément de la vie quotidienne ». « Pour éviter de nous engager dans des promesses que nous ne pourrons pas tenir, évitons de dire que nous ne verrons plus de produits du tabac dans les feuilletons et les films, poursuit-il. Cela est inconcevable, d'autant que ça ne correspond pas à la réalité. On peut plutôt limiter l'utilisation de ces produits. Il s'agit à ce stade de se lancer de nouveaux défis pour utiliser d'autres outils dans certaines scènes, notamment si l'usage de la cigarette y est superflu. »

Plus de 3 500 décès par an
Cette campagne est d'autant plus importante que le tabagisme est en expansion, notamment auprès des enfants âgés entre 13 et 15 ans, les études ayant montré que plus de 36 % d'entre eux fument la cigarette et/ou le narguilé, comme le précise le directeur du Programme national de lutte antitabac, Fadi Sinan.
Le fléau est en expansion au Liban, malgré la loi, constate de son côté le Dr Majdalani, qui rappelle que plus de 3 500 personnes meurent chaque année au Liban des suites de maladies liées au tabagisme. Celles-ci coûtent à l'État plus de 450 millions de dollars par an, note-t-il.
Quant à Nohal Homsi, du bureau de l'OMS au Liban, elle fait remarquer que l'usage des produits du tabac dans les feuilletons, les films et le théâtre peut inciter au tabagisme.
Pour lancer son initiative, l'ONG Green Hand a mené une étude sur la publicité, le sponsoring et la promotion des produits du tabac dans l'industrie cinématographique et télévisuelle au Liban, comme sur l'impact de la loi 174 de lutte antitabac sur cette industrie et le profil des fumeurs dans les films et feuilletons.
Trois feuilletons et trois films ont été choisis à cet effet. Il en ressort que le « tabagisme » a augmenté sensiblement dans l'industrie après l'entrée en vigueur de la loi. L'étude a ainsi montré que plus de 45 % des épisodes analysés (au total 102 épisodes ont été visionnés) comprenaient des scènes liées au tabac. Dans les séries, on compte quelque 88 scènes de tabagisme dont 61 portent sur le tabagisme direct. Près de 17 % de ces scènes encouragent l'usage du tabac, et, dans 11 % d'entre elles, le tabac est consommé dans des endroits fermés.
Selon l'étude également, les messages encourageant l'usage du tabac sont passés de 14 % avant l'entrée en vigueur de la loi, le 2 septembre 2012, à 18 % après cette date. En ce qui concerne les messages dissuasifs, ils ont baissé de 10 % à 0 % au cours de la même période. Quant au profil des fumeurs, il s'agit dans la majorité des scènes d'hommes. En ce qui concerne les films, ils comprenaient tous des scènes de tabagisme.

Les acteurs Carmen Lebbos et Talal Jurdi sont les deux figures de la campagne de mobilisation pour « limiter la publicité, le sponsoring et la promotion du tabac dans l'industrie cinématographique et télévisuelle » au Liban. Elle est menée à l'initiative de l'ONG Green Hand (main verte), en collaboration avec le bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Liban et le...

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