Dans une allocution télévisée, hier, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a stigmatisé « l'assassinat de l'un des leaders de la résistance islamique, Samir Kantar ». Il a imputé à Israël « la responsabilité claire et indiscutable de cet assassinat prémédité ».
« Il est du droit de la résistance de rétorquer en tout temps et en tout lieu », a-t-il ajouté, en lisant un extrait du discours qu'il avait tenu le jour de l'attaque de Quneitra le 30 janvier dernier, qui avait coûté la vie à un autre dirigeant du Hezbollah, Jihad Imad Moghniyé. Le chef du parti chiite a souligné sur ce plan que les propos qu'il avait tenus à la suite de l'attaque à Quneitra sont également valables pour l'assassinat de Samir Kantar, « et nous, au sein du Hezbollah, comptons exercer notre droit de riposte », a insisté M. Nasrallah.
Le second volet de son discours a été consacré au durcissement des sanctions américaines contre le Hezbollah. Il a dénoncé l'objectif des États-Unis « de nous circonscrire et de nous encercler ». « Même avant 1992, ils nous avaient inscrits sur leur liste du terrorisme, mais ils n'ont pas réussi à obtenir, ni de l'Union européenne, ni de la Chine, ni de la Russie qu'elles adoptent cette même mesure, et en définitive, l'Union européenne a inscrit notre branche militaire sur la liste du terrorisme », a-t-il souligné.
Nasrallah a dénoncé dans ce cadre « la dernière démarche américaine d'inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations criminelles, c'est-à-dire que nous sommes accusés de trafics de drogue, de blanchiment d'argent, et peut-être même de traite des blanches ». « Il s'agit là d'accusations mensongères, et nous ne sommes pas tenus d'apporter les preuves de notre innocence à ce sujet », a déclaré Nasrallah qui s'est élevé sur ce plan contre les « accusations à caractère politique, s'inscrivant dans le cadre des machinations politiques et sécuritaires fomentées dans la région, dans le seul but de nuire à l'image du Hezbollah ». « Ils ont dépensé des sommes à ce propos, comme l'a déclaré leur ancien ambassadeur à Beyrouth », a-t-il affirmé.
Estimant que « ces mensonges seront vite révélés », il a, d'autre part, démenti l'existence de dépôts bancaires au nom du Hezbollah, « dans aucune banque dans le monde, même pas au Liban ». « Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter ni pour la Banque centrale, ni pour les autres banques du pays », a souligné le secrétaire général du Hezbollah. Et d'insister : « Nous assurons que nous ne sommes ni des investisseurs commerciaux ni des partenaires d'entreprises, qu'elles soient libanaises ou autres. Tout l'argent que nous avons, nous le dépensons aux bénéfices de nos blessés et de nos associations. Nous réaffirmons que nous n'avons pas un sou. »
Ce qui n'a pas empêché Hassan Nasrallah d'appeler le gouvernement et les banques libanaises à « protéger les commerçants du Liban : il suffit d'un signal des Américains jetant le soupçon sur un commerçant ayant des rapports présumés avec le Hezbollah pour que les mesures soient déclenchées contre lui ». Il a stigmatisé sur ce plan « les mesures inacceptables prises par certaines banques contre des commerçants ». « Cela est inacceptable », a-t-il affirmé, mettant en garde contre « la soumission continuelle à la volonté américaine sur ce plan ».
Liban - Sanctions US contre le Hezbollah
Nasrallah rejette l’attitude de certaines banques libanaises
OLJ / le 22 décembre 2015 à 00h00
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20 h 12, le 23 décembre 2015