Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est défendu mardi de toute faille dans le renseignement après les pires attentats commis en France, affirmant que le "risque zéro (...) ça n'existe pas".
"Nous avons mobilisé 115.000 policiers, gendarmes, militaires sur l'ensemble du territoire national pour assurer la protection des Français", a fait valoir le ministre à la radio France Info. Au fur et à mesure que l'enquête sur les attentats de vendredi progresse, des dysfonctionnements apparaissent toutefois.
Ainsi, le cas de Samy Amimour, ce Français de 28 ans, soupçonné de vouloir partir au Yémen, inculpé en octobre 2012 pour "association de malfaiteurs terroristes", placé sous contrôle judiciaire. Ce qui ne l'empêche pas de rejoindre, un an plus tard, la "terre de jihad" syrienne. "Depuis maintenant des mois, nous procédons à des investigations, nous arrêtons ceux qui reviennent de Syrie, nous procédons à la neutralisation de ceux qui veulent commettre des attentats", a détaillé Bernard Cazeneuve. "Pendant l'été, ce sont six attentats que nous avons déjoués", a-t-il dit.
"Le risque zéro face à des acteurs qui ont déclaré la guerre à notre pays et à l'Europe (...) ça n'existe pas", a poursuivi le ministre.
L'attentat qui a 129 morts et plus de 350 blessés près du Stade de France, dans la salle du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants de la capitale "a été préparé par des cellules en dehors du territoire national et mobilisant des individus qui n'étaient pas connus de nos services" et quand ceux ci étaient connus, ce n'étaient pas pour des faits de terrorisme, a souligné le ministre.
Lundi devant le Congrès réuni à Versailles, le président français François Hollande a annoncé 5.000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie, 2.500 dans la justice et 1.000 dans les douanes, et la suspension des réductions d'effectifs dans les armées.
Pointant un "manque de moyens", qu'il n'a "cessé de rehausser depuis maintenant trois ans", Bernard Cazeneuve a souligné l'importance de la "remise à niveau rapide de l'ensemble des matériels" utilisés par les forces de l'ordre: "boucliers, gilets lourds" ainsi que la nécessité d'"investir dans les équipements et moyens numériques" face à des jihadistes qui utilisent des messageries cryptées.
Lors du mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012), la droite a "sans doute eu tort de supprimer une dizaine de milliers" de postes dans les forces de sécurité avant 2012, a admis de son côté mardi sur les médias RMC et BFMTV l'ancien Premier ministre Alain Juppé, en saluant les créations de postes annoncées par l'exécutif socialiste.
"Nous avons mobilisé 115.000 policiers, gendarmes, militaires sur l'ensemble du territoire national pour assurer la protection des Français", a fait valoir le ministre à la radio...
Les plus commentés
Geagea n'exclut pas de se présenter à la présidentielle s'il obtient assez de soutien
Neemat Frem officialise sa candidature à la présidentielle libanaise
« Pire qu’un abattoir humain » : voyage au bout de l’enfer de Saydnaya