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Liban - Double explosion de Bourj el-Brajneh

Le Hezbollah touché là où il est le plus vulnérable

L'État islamique frappe durement au cœur de la banlieue sud : 43 morts et 239 blessés, selon un bilan non définitif.

Spectacle apocalyptique, hier à Bourj el-Brajneh. Photo Sami Ayad

Les craintes d'attaques terroristes au Liban avaient resurgi il y a quelques jours à la faveur d'analyses liées aux développements en Syrie. L'arrestation mardi d'un individu en possession d'une ceinture d'explosifs dans Kobbé, un quartier sunnite de Tripoli, et le démantèlement hier matin d'une décharge explosive à Jabal Mohsen, un autre quartier, mais alaouite, de la même ville n'ont fait que les conforter.

Nul ne s'attendait cependant à ce que ces craintes soient aussitôt confirmées par un double attentat au cœur même de la banlieue sud de Beyrouth, même si quelques cyniques s'étonnent que la période de répit accordée au Hezbollah par les jihadistes de l'État islamique ait duré plus d'un an alors que la formation chiite s'enlisait dans le bourbier syrien. Le dernier attentat perpétré dans la banlieue sud de Beyrouth remontait, en effet, à juillet 2014.
Dans la forme, le double attentat terroriste à Bourj el-Brajneh est différent des précédents, dans le sens où ses commanditaires ont voulu faire mal, excessivement mal, au Hezbollah. Vers 18h, une forte explosion a secoué la banlieue sud de la capitale, suivie d'une autre quelques minutes plus tard. Le spectacle est apocalyptique et le bilan est extrêmement lourd : 43 morts et 239 blessés selon un décompte du ministère de la Santé en soirée, hélas loin d'être définitif.

Le double attentat a été revendiqué par le groupe État islamique qui a précisé que ce sont deux hommes à pied qui ont fait détoner des ceintures explosives. Dans un communiqué publié sur Internet, l'EI a affirmé avoir « réussi à faire exploser une motocyclette piégée garée contre un rassemblement de "rafada" (terme péjoratif désignant les chiites) à Bourj el-Brajneh (...) Lorsque des apostats sont accourus sur les lieux de l'attentat, un de nos combattants a fait sauter sa ceinture explosive au milieu du groupe ».

L'armée a donné cependant une autre version des faits : les kamikazes étaient au nombre de trois, mais deux d'entre eux ont réussi à faire sauter chacun sa ceinture explosive, à sept minutes d'intervalle, pour pouvoir faire le maximum de victimes. Le troisième kamikaze serait mort avant d'avoir pu activer la sienne, trouvée intacte près de son corps, toujours selon l'armée.


(Reportage : « Ce porc a ouvert sa veste en hurlant Allah Akbar ! »)


Dans le fond, les mobiles du double attentat kamikaze restent les mêmes et s'expliquent par l'engagement du Hezbollah en Syrie qui devait nécessairement entraîner des représailles s'exprimant par des coups portés au talon d'Achille de la formation chiite, soit sa base populaire. Si l'État islamique qui a revendiqué l'odieux crime terroriste s'est contenté d'en faire le descriptif, le porte-parole des Brigades Abdallah Azzam, groupe terroriste affilié à el-Qaëda, Sirajeddine Zraikate, l'a commenté en ces termes sur son compte Twitter : « La banlieue (sud) est noyée dans son sang, dans un environnement qui n'arrête pas d'envoyer des assassins et des criminels en Syrie. Sortez de Syrie. »

Reste la question du timing qui a soulevé des interrogations. D'aucuns l'ont lié aux pourparlers sur la Syrie qui doivent s'ouvrir demain à Vienne, l'État islamique étant hostile à plusieurs éléments de solution envisagés dans ce cadre. Mais il peut tout aussi bien – ou surtout – s'expliquer par les développements sur le terrain en Syrie, où l'Iran et le Hezbollah qui soutiennent les forces du régime ont récemment mis tout leur poids dans la balance pour faire des avancées à ce niveau. On raconte que près de 10 000 membres des gardiens de la révolution iraniens avaient été dépêchés à cette fin en Syrie et que le Hezbollah a lui aussi envoyé près de 5 000 hommes, ce qui a permis au régime de récupérer certaines positions qu'il avait perdues. À moins que cela ne soit, tout simplement, une riposte à l'attentat qui a visé la semaine dernière à Ersal un rassemblement d'ulémas sunnites syriens.

 

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commentaires (7)

Faut + laisser Nabäâh 1er jouer avec des féttéééches, des allumettes ou des férëééëhs ! Qu’importe. Mettre le projecteur sur les Sunnites à each occasion est 1 nulle action. Cette foucade du fakkîh ne provoquant + que des réactions de bon aloi. Non seulement de + en + de chïïtes tonnent contre opportunément, réduisant au silence ceux qui, dans 1 chïïtisme ébaubi, auraient encore de mauvaises démangeaisons ; mais on voit se constituer derechef 1 union sacrée de tout ce qu’il y a de chïïtes Sains dans ce pays. Avant, les réactions noircies auraient été + prudentes, tant 1 sournois anti-sunnisme était vu comme porteur chïïtiquement parlant ! Tout cela conduit l’haSSine à protester malgré lui : il le fait avec la véhémence qui conVient contre toute insinuation quant à ses conVictions anti-xénophobie anti-sunnites. Cela prouve une chose, réjouissante : Il est malaisé, à Ddâhïyéééh d’après cette déflagration, d'exprimer sans vergogne des sentiments racistes même si certains les éprouvent intimement. Ce n'est pas rien ? Elle est fragile cette digue du scrupule, ou de la honte, qui empêche ces pâmés-ci de dire tout haut les ignominies qu'ils pensent tout bas dans certaines husseïnïyéhs. Qu'elle cède et, tel 1 torrent, c'est 1 racisme arrogant qui déferlera. Cela se sent sometimes encore au sein de ce Äâmil-Mont ! Quant à la bonne santé de ce patelin, il est interdit d’en faire 1 enjeu si bas, politicien. Et on ne comptera surtout pas sur 1 anthracite Per(s)cé pareil pour le rappeler.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 24, le 13 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Faut + laisser Nabäâh 1er jouer avec des féttéééches, des allumettes ou des férëééëhs ! Qu’importe. Mettre le projecteur sur les Sunnites à each occasion est 1 nulle action. Cette foucade du fakkîh ne provoquant + que des réactions de bon aloi. Non seulement de + en + de chïïtes tonnent contre opportunément, réduisant au silence ceux qui, dans 1 chïïtisme ébaubi, auraient encore de mauvaises démangeaisons ; mais on voit se constituer derechef 1 union sacrée de tout ce qu’il y a de chïïtes Sains dans ce pays. Avant, les réactions noircies auraient été + prudentes, tant 1 sournois anti-sunnisme était vu comme porteur chïïtiquement parlant ! Tout cela conduit l’haSSine à protester malgré lui : il le fait avec la véhémence qui conVient contre toute insinuation quant à ses conVictions anti-xénophobie anti-sunnites. Cela prouve une chose, réjouissante : Il est malaisé, à Ddâhïyéééh d’après cette déflagration, d'exprimer sans vergogne des sentiments racistes même si certains les éprouvent intimement. Ce n'est pas rien ? Elle est fragile cette digue du scrupule, ou de la honte, qui empêche ces pâmés-ci de dire tout haut les ignominies qu'ils pensent tout bas dans certaines husseïnïyéhs. Qu'elle cède et, tel 1 torrent, c'est 1 racisme arrogant qui déferlera. Cela se sent sometimes encore au sein de ce Äâmil-Mont ! Quant à la bonne santé de ce patelin, il est interdit d’en faire 1 enjeu si bas, politicien. Et on ne comptera surtout pas sur 1 anthracite Per(s)cé pareil pour le rappeler.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 24, le 13 novembre 2015

  • Le terrorisme qui vise des civiles, ya Tida, ou dois-je vous appeler titi, touche toujours tout le monde là ou il est le plus vulnérable. Vous devriez le savoir!

    Ali Farhat

    12 h 18, le 13 novembre 2015

  • On reprend sans arrêt l'engagement du hezb résistant en syrie pour motif de cet abject crime. C'est que le hezb lui il fait mal sur un terrain de bataille alors que les bactéries envoyées par Israël s'en prennent aux civils. Comme le faisait israel pendant 18 ans avant de détaler honteusement. même si elle bégaie l'histoire se répète.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 13, le 13 novembre 2015

  • "Nul ne s'attendait à ce que ces craintes soient aussitôt confirmées par un double attentat au cœur même de la banlieue sud, même si quelques cyniques s'étonnent que la période de répit accordée au Hezbollah par les jihadistes ait duré plus d'un an alors que la formation chiite s'enlisait dans le bourbier syrien." ! "Quelques cyniques" ? Ou, plutôt, quelques non-partisans réalistes, eux ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 03, le 13 novembre 2015

  • QUAND LE HEZB EST ATTAQUÉ PAR ISRAËL IL RÉAGIT EN APPLIQUANT LA THÈSE : L'ACTION APPELLE LA RÉACTION ! EN CRIANT : NOUS CHOISIRONS LE LIEU, LE TEMPS ET LA MÉTHODE POUR FRAPPER ! ET... IL A RAISON... IL DEVRAIT EN AVOIR FAIT LES CALCULS DES RÉACTIONS À SES INTERVENTIONS... YA HARAM AUX INNOCENTS CIVILS PERDUS ET À LEURS INNOCENTES FAMILLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 53, le 13 novembre 2015

  • "Le porte-parole des Brigades Abdallah Azzam l'a commenté en ces termes : La banlieue (sud) est noyée dans son sang, dans un environnement qui n'arrête pas d'envoyer des assassins et des criminels en Syrie. Sortez de Syrie." ! "Ce qui peut s'expliquer par les développements sur le terrain en Syrie, où l'Iran et le Hezbollah ont récemment mis tout leur poids dans la balance pour faire des avancées. On raconte que près de 10 000 membres des gardiens de la révolution iraniens avaient été dépêchés à cette fin en Syrie et que le Hezbollah a lui aussi envoyé près de 5 000 hommes." ! De plus en plus clair.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 05, le 13 novembre 2015

  • "l'EI a affirmé avoir réussi à faire exploser une motocyclette piégée garée contre un rassemblement de "rafada" (terme péjoratif désignant les chiites) ! Lorsque des apostats sont accourus sur les lieux de l'attentat, un de nos combattants a fait sauter sa ceinture explosive au milieu du groupe." ! Rafadas et apostats qu'ils les appellent ! Et eux, les appellent "Takfiristes" ! C'est bon à savoir. On apprend tous les jours....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 56, le 13 novembre 2015

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