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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Pourquoi a-t-on attendu Vienne pour inclure l’Iran aux négociations sur la Syrie?

Plusieurs facteurs, dont l'accord sur le nucléaire, ont permis à Téhéran, même sur la défensive, de devenir un partenaire potentiel des Occidentaux.

Le président iranien Hassan Rohani. Atta Kenare/AFP

Pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, l'Iran a été invité à participer aux pourparlers se tenant à Vienne dans le but de trouver une solution à ce conflit qui a fait jusque-là plus de 250 000 morts. Cela n'avait pourtant pas été le cas il y a trois ans lors de la conférence dite de Genève I, et son invitation à Genève II l'an dernier avait été retirée in extremis par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, en raison d'une désapprobation américano-saoudienne.

Pour l'instant, seule une réunion élargie (incluant une quinzaine de pays) s'est tenue à Vienne le 29 octobre, au cours de laquelle les participants avaient appelé l'Onu à réunir gouvernement et opposition syriens pour trouver un accord sur une transition politique, qui conduirait à la mise en place d'une nouvelle Constitution et des élections. Une seconde rencontre est supposée avoir lieu le 13 novembre.

En dépit des positions diamétralement opposées des participants à ces pourparlers, un tel revirement n'est pourtant pas surprenant. Depuis plusieurs semaines déjà, une inflexion dans les positions de certaines puissances occidentales a pu être remarquée concernant un rôle éventuel de l'Iran dans les pourparlers sur le conflit syrien. Cette inflexion a pu être concrétisée dans l'intégration de la République islamique dans la recherche d'une solution au conflit syrien, même si l'initiative est venue de Moscou. « Sa participation aux pourparlers prouve que l'Iran est enfin pris en compte en tant qu'acteur régional au Moyen-Orient, après avoir été exilé de ce cercle des grands décideurs, avant l'accord nucléaire », affirme Lina Khatib, chercheure associée à l'Arab Reform Initiative (ARI) à Londres.

(Lire aussi : Khamenei : Aucun pays ne peut imposer son avenir à la Syrie)

« Guerre par procuration »

Le conflit syrien étant devenu ce qu'on peut considérer comme étant une « guerre par procuration » (proxy war) entre des puissances mondiales (États-Unis, Russie, etc.) et des pays régionaux (Iran, Arabie saoudite, etc.), « seule une solution inclusive prenant en considération tous les intérêts en jeu, et non une partie, peut mener à une solution durable. Je pense toutefois qu'il faut tempérer nos attentes quant aux débouchés » de ce qui n'est au final qu'une première réunion diplomatique, selon Ali Vaez, analyste à l'International Crisis Group (ICG) et spécialiste de l'Iran. « Je pense également que la raison pour laquelle les rencontres précédentes, comme celles de Genève, ont échoué, c'est justement parce qu'elles n'étaient pas élargies à tous les acteurs du conflit syrien. Les pourparlers de Vienne ont donc des chances bien plus élevées d'aboutir », ajoute-t-il.

Plus d'un facteur a mené à cette intégration qui arrive peut-être trop tard, dont notamment l'accord sur le nucléaire iranien le 14 juillet dernier, qui représente une étape cruciale dans les rapports entre la République islamique et l'Occident. En outre, on voit aujourd'hui plus de coordination entre la Russie et l'Iran que par le passé. Tous deux sont des alliés du régime Assad, mais il semble plus que jamais qu'il ne pourrait y avoir de solution au conflit syrien sans Moscou et Téhéran. Les Russes ont aussi poussé à l'incorporation des Iraniens aux pourparlers. Et le facteur le plus important serait que les approches précédentes ont été utilisées, sans résultat. « Ceci n'est pas sans rappeler la guerre civile libanaise, qui a pris fin grâce à la participation de toutes les parties concernées. Et il est difficile d'imaginer une solution à la guerre syrienne sans la participation de tous », estime M. Vaez.

Implantation accrue

Les (nombreux) détracteurs de l'Iran pourraient arguer que sa participation à une solution en Syrie consoliderait sa mainmise (et par association celle du Hezbollah) et l'aiderait à étendre son influence dans la région. Ce n'est un secret pour personne qu'en essayant de maintenir le président Assad au pouvoir, l'Iran cherche à protéger son axe de ravitaillement en armes vers le Liban, et plus précisément au Hezbollah, en passant par la Syrie.

(Lire aussi : Un mois de frappes russes en Syrie : qu'est-ce qui a changé?)

« Si l'on doit comparer la situation actuelle à celle d'il y a cinq ans, on remarque que l'Iran avait alors des alliés très solides et/ou stables : le Hezbollah, la Syrie et (le Premier ministre) Nouri el-Maliki en Irak... Aujourd'hui, la moitié de l'Irak et de la Syrie sont contrôlés par l'État islamique (EI) ; Téhéran est obligé, entre autres, de dépenser des milliards de dollars pour soutenir ses alliés à Damas et Bagdad, notamment leurs économies respectives fortement affectées par les conflits. Il est vrai que le Hezbollah est présent en Syrie, mais il est également écartelé comme jamais, d'autant plus qu'il a perdu beaucoup d'effectifs sur le terrain syrien », explique Ali Vaez.

Il serait donc plus logique de parler de position défensive et non offensive de la part de la République islamique, explique l'expert, surtout si on la compare à d'autres puissances régionales : l'Arabie saoudite est en train de bombarder un pays voisin (le Yémen), par exemple ; le royaume a également contribué au changement du régime égyptien en soutenant un coup d'État ; il a aussi demandé un changement de régime en Syrie, et soutient l'opposition. La Turquie, elle, bombarde les Kurdes dans leurs camps situés dans un autre État souverain (l'Irak), et ainsi de suite...

Aujourd'hui, les États-Unis voient l'Iran comme un partenaire potentiel dans la région, surtout pour combattre un ennemi commun, comme Daech (acronyme arabe de l'EI). « L'administration Obama semble estimer qu'il est préférable de contenir l'Iran plutôt que de le repousser, notamment en entretenant des relations cordiales avec son gouvernement », juge Mme Khatib. Mais ce changement s'arrête là : les États-Unis ne sont pas nécessairement prêts à trouver un compromis qui pourrait menacer les intérêts de leurs alliés.


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PRÉSIDENT ROHANI... CE SIGNE DE VICTOIRE EST LE SIGNE DU MÉCRÉANT ADJOINT DU GRAND SATAN...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 54, le 09 novembre 2015

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Commentaires (5)

  • PRÉSIDENT ROHANI... CE SIGNE DE VICTOIRE EST LE SIGNE DU MÉCRÉANT ADJOINT DU GRAND SATAN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 54, le 09 novembre 2015

  • LA SOLUTION NÉGOCIÉE ABOUTIRAIT À UN GOUVERNEMENT DÉMOCRATIQUE EN SYRIE... LA RÉCLAMATION DES TOUS PREMIERS PACIFIQUES MANIFESTANTS SYRIENS QU'ON AVAIT ÉGORGÉS POUR ABOUTIR AUX EXTRÉMISTES D'AUJOURD'HUI... DONC TOUTE SOLUTION POLITIQUE N'EST QUE LA VICTOIRE ( ICI RÉELLEMENT DIVINE ) CAR LA VOIX DU PEUPLE C'EST LA VOIX DE DIEU... DU PEUPLE SYRIEN SUR LE TYRAN ET SES ALLIÉS.... ET... BIEN SÛR : RIRONT BIEN ET FORT QUI RIRONT LES DERNIERS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 21, le 09 novembre 2015

  • POUR QUE LE PREMIER RÔLE AU NOMP DES MOUMANA3ISTES AILLE AUX RUSSES ! L'IRAN N'ÉTANT QU'UN SUIVISTE QUI AVALISERA LES DÉCISIONS DU MAÎTRE POUTINIEN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 12, le 09 novembre 2015

  • Mais n'importe quoi tjrs la meme rengaine et les mêmes mots on se répète car manque d'argument !! Et ceux qui travestissent la réalité sont bien les médias de la fameuse RESISTENCE !!

    Bery tus

    16 h 36, le 09 novembre 2015

  • QUEL ARTICLE BACLE !!!!! On le lit et on arrive a rien expliquer , c'est pas parce que nous avons des noms de personnages ( vaez) ou des noms de groupe type ARI qu'on a le droit de travestir les faits /// L'iran NPR et la Russie NPM , sont a la manoeuvre par ce que tout simplement le groupe des "cOAlises" us/sio/bensaoud est kaputt , out of order ! Arretons de jouer sur des mots des phrases en biaisant sur la verite , on voir bien la desillusion mondiale a vouloir ecarter un President elu et attaque par 80 nationalites chez lui en Syrie . On voit bien que ce qui n'avait ete accepte naguere est appele de toutes ses forces aujourd'hui , pas pa charite ni cadeau ni feu vert ni connivence ni ballout , mais parce que les politiques de ce groupe sont arrives a leur limite , comme en 2000 et 2006 pour le sud Liban . Le hezb ecartele et qui perd beaucoup d'hommes soit , mais de plus en plus fort et continuellement efficace et dangeureux pour ses ennemis . THOOSE ARE THE FACTS . REGARDEZ LES EN FACE , ET SORTEZ UN PEU DE VOS DESILLUSIONS DE LOOSERS ET ADMETTEZ QUE L'OCCICON +TURQUIE+ BENSAOUD ONT perdu la bataille avant de perdre la guerre , definitivement ...

    FRIK-A-FRAK

    15 h 39, le 09 novembre 2015

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