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Culture - Exposition

Sur la pointe de son crayon, une musique...

Les lettres de Korosh Ghazimorad font des circonvolutions fluides dans l'espace de la galerie Art Lab jusqu'au 21 novembre. Harmonieuse et musicale, « Dance with the Pen » emporte et élève vers d'autres dimensions.

Doué pour l'écriture depuis sa jeunesse, l'artiste iranien Korosh Ghazimorad étudie le graphisme pour élaborer par la suite sa propre technique de calligraphie appelée sarir (tackht). Un autre angle d'écriture, qui évoque aussi le crissement du crayon sur le papier. Ainsi, si le sens demeure de droite à gauche comme en arabe, c'est le crayon « retourné », presque à plat, qui crée un autre style. L'artiste aura ainsi combiné le graphisme et la calligraphie, et redessiné un crayon à quatre facettes.

Un crayon qui fait de la musique
« La calligraphie, à l'instar de la musique, a ses propres rythmes et mélodies. Une musique intérieure dont le mouvement fluide touche et émeut. Pas de plan préétabli, mais une spontanéité et une liberté dans la création, avoue Korosh Ghazimorad. Les images dansent et caracolent dans ma tête. Et c'est cette danse qui se traduit sur la pointe du crayon. » L'inspiration ? Il la puise dans chaque bruit de la ville, dans chaque poème, geste ou mélodie. « Il suffit que je recueille les bonnes énergies. »

Un crayon qui s'anime
« Les maîtres calligraphes considèrent que c'est un art sacré, immuable, intouchable. J'ai voulu découvrir d'autres angles, d'autres techniques pour développer cet art et ne pas le garder sclérosé. C'est un mouvement moderne où le passé se mêle au futur. »

Un crayon qui renaît
En observant les toiles de Korosh Ghazimorad, on respire. Et on renaît. « À partir d'anciens textes, j'ai réalisé de l'abstrait », dit-il. Il aura ainsi cassé les barrières et permis à cette calligraphie d'explorer de nouveaux horizons.

Un crayon qui (ré)unit les civilisations
« Je pratique la calligraphie arabe, chinoise et gothique, et j'ai trouvé un terrain d'entente entre ces trois écritures. Pour créer sarir, j'ai travaillé sur ce trait d'union qui les réunit toutes. ».
Tel un chef d'orchestre, Korosh Ghazimorad joue avec les lettres comme s'il jouait d'un instrument de musique. Et cela donne des symphonies inachevées, car toujours renouvelées.

*ArtLab, jusqu'au 21 novembre. Tél : 03-244577

 

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« Le moment de la découverte du résultat m'émeut toujours »

Pour expliquer sa démarche, Korosh Ghazimorad choisit une technique appelée « callicollage ». « C'est une technique plus puissante que les autres que j'ai élaborée dernièrement (en 2007). Son atout est qu'elle crée l'enchantement. Je peins d'abord la toile puis découpe en morceaux des formes de lettres. Après les avoir plongées dans la colle, je les assemble dans une composition pas nécessairement symétrique ou logique. »
Les premières œuvres de callicollage ont été exposées à New York en 2007, et c'était jusque-là un concept complètement inédit. « Par la suite, je repeins la toile en prenant soin de passer brosses ou pinceaux sur les lettres. Ce n'est que deux heures après que j'arrache toute cette calligraphie méli-mélo. Et ce sont les traces de cet arrachement qui créent la surprise », explique-t-il. « Je n'aime pas me répéter, poursuit-il. Et j'essaie toujours de me surprendre. Ainsi, je travaille aujourd'hui sur une nouvelle méthode avec un produit décolorant. Le moment de la découverte du résultat m'émeut toujours. »

Doué pour l'écriture depuis sa jeunesse, l'artiste iranien Korosh Ghazimorad étudie le graphisme pour élaborer par la suite sa propre technique de calligraphie appelée sarir (tackht). Un autre angle d'écriture, qui évoque aussi le crissement du crayon sur le papier. Ainsi, si le sens demeure de droite à gauche comme en arabe, c'est le crayon « retourné », presque à plat, qui crée...

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