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Moyen Orient et Monde - États-Unis

La Syrie, de nouveau « newsy » aux États-Unis

L'annonce par Barack Obama de l'envoi de soldats au sol a ravivé l'intérêt des médias pour ce confit.

Le président américain, Barack Obama. Andrew Burton/Getty Images/AFP

Une jeune femme afro-américaine, bien en chair et plantée dans le parc Lafayette, place de toutes les protestations, manière Hyde Park Corner, et faisant face à la Maison-Blanche, gesticule en hurlant : « So now, you are going to war in Syria, babyyy ? »
Vulgarité typiquement américaine ou opinion politique ? Peu importe, car l'annonce par le président Barack Obama d'envoyer des forces spéciales en Syrie et en Irak, et d'intensifier les opérations aériennes contre l'organisation État islamique (EI) n'étaient soutenus par personne. Le Congrès, à majorité républicaine, n'a pas été consulté. Les sondages publics ont montré que le peuple américain ne voulait pas la guerre, et contrairement à l'usage, M. Obama n'a pas monté une campagne de persuasion à ce sujet. Comme on le sait aussi, le cœur chez lui n'y est pas.

Tout cela est bien visible. Le New York Times a publié lundi dernier un rapport de son correspondant en Syrie affirmant que l'alliance mise sur pied par les Américains en Syrie existe « seulement en nom ». Durant toute la guerre en Syrie, les USA ont dépensé des centaines de millions pour entraîner des rebelles syriens modérés qui, en définitive, se sont ralliés aux jihadistes avec leurs armes, tandis que les aides humanitaires ont été vendues au marché noir. À noter que l'ouvrage du Libanais Fidaa' Itani, de passage à Washington, intitulé Anges et démons de la révolution syrienne, aide à comprendre ce refus américain de s'engager militairement à présent. En environ 500 pages, l'auteur, qui a bien pénétré le milieu de ce soulèvement si diversifié et si disparate, explique que la révolution syrienne est informe, sans structure, sans leaders, sans idéologie, menée par des personnes et de groupuscules dominés par l'extrémisme religieux.


(Lire aussi : Soldats américains en Syrie : "trop peu, trop tard", taclent des critiques d'Obama)

 

Les écrans de télévision envahis
Washington prévoit que les 50 membres des forces spéciales déjà sur le terrain seront suivis par plusieurs autres. Cela fera-t-il une différence ? Cette question, et la nouvelle donne en Syrie, ont ravivé l'attention du public et des médias américains, qui ont recommencé à envoyer sur place leurs propres correspondants, au lieu de compter sur des freelances opérant à partir de Beyrouth.

En attendant, beaucoup de congressmen et de sénateurs US ont qualifié la décision du président Obama de windows dressing (mesure prise pour la façade) et y vont dans la presse de leurs avis, sous-entendant que cela ne va rien changer à l'équilibre des forces. Les experts militaires américains qui, ces jours-ci, envahissent les écrans des télévisions, toutes tendances confondues, précisent que les 50 membres des forces spéciales récemment expédiés et les 3 500, déjà en Irak, ne sont pas uniquement symboliques. Ils constitueront un nouveau déploiement qui aura pour but d'aider les rebelles syriens ayant déjà remporté des succès concrets contre Daech (acronyme arabe de l'EI). Quant à l'administration Obama, elle espère provoquer un impact sur ces rebelles et sur les combattants kurdes qui, eux, ont fait leurs preuves en reprenant à Daech des villages situés à la frontière turco-syrienne. Pour le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, « ces forces n'ont pas seulement expulsé Daech de Kobané, mais de toute la région frontalière. Il a été également noté à leur actif des avancées en direction de Raqqa », capitale de l'EI en Syrie. Les officiels américains estiment que ces forces sont à 25 kilomètres de la ville.

 

(Pour mémoire : Un mois de frappes russes en Syrie : qu'est-ce qui a changé?)

 

« Pour faire face à Poutine »
Ces quelque dizaines de forces spéciales peuvent-elles aller bien loin, en l'absence d'une stratégie d'envergure? Barack Obama a toujours refusé l'envoi de soldats au sol. Peut-il continuer à le dire ? Selon un membre d'un think tank qui planche sur ce sujet, « il ne fait pas de doute que le président américain s'est engagé dans cette voie pour faire face à Vladimir Poutine ».

Par ailleurs, une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré avant-hier qu'« en principe, Moscou n'était pas attaché à la continuité du régime de Bachar el-Assad », car vouloir maintenir ce dernier au pouvoir coûterait des sommes énormes à la Russie qu'elle ne possède pas. Si l'économie américaine est classée première au monde, la Russie est en septième place.
Quoi que dise l'administration Obama, et vu l'avance prise par Daech, ce nouveau déploiement vient juste d'entrouvrir la porte de la guerre. Et les médias sont aux aguets pour voir si cette porte va s'ouvrir ou se refermer.

 

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commentaires (3)

Tout ce tapage pour l'intention d'Obama d'envoyer 50 -CINQUANTE- soldats des forces spéciales en Syrie ?! (malheureusement le ridicule ne tue pas ! Putz !!

Halim Abou Chacra

16 h 42, le 05 novembre 2015

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Commentaires (3)

  • Tout ce tapage pour l'intention d'Obama d'envoyer 50 -CINQUANTE- soldats des forces spéciales en Syrie ?! (malheureusement le ridicule ne tue pas ! Putz !!

    Halim Abou Chacra

    16 h 42, le 05 novembre 2015

  • "En environ 500 pages, l'auteur, le Libanais Fidâââä Ïtânî qui a bien pénétré le milieu de ce soulèvement si disparate, explique que la révolution syrienne est informe, sans structure, sans leaders, sans idéologie, menée par des groupuscules dominés par l'extrémisme religieux." ! C'est tout ? Mais, Fidâââä, comment se fait-il alors que ces "Bons à Rien" arrivent-ils à ébranler les fondements même de ce régime aSSadique bääSSyrien aSSaSSin ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 47, le 05 novembre 2015

  • Selon un membre d'un think tank qui planche sur ce sujet, « il ne fait pas de doute que le président américain s'est engagé dans cette voie pour faire face à Vladimir Poutine ». ET SI ON AJOUTE LA DECLARATION DE WASHINGTON CE MATIN QUI DIT QUE LA RUSSIE POUSSE DANGEUREUSEMENT LA REGION DANS L'INCERTUTUDE , OU SONT LES FEUX VERT JAUNE ROUGE DE LA CONNIVENCE DU BOSS QUI ENVOIE SON BOY AU COMBAT ???/ ON EST PAS DANS UNE COUR DE RECRE POUR GAMINS A ATTENDRE QUE LE DERNIER QUI RIRA IRA AU PIQUET .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 02, le 05 novembre 2015

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