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Liban - Crise des déchets

Site du Costa Brava : un nœud ou une solution

Le plan Chehayeb est en passe d'être modifié une fois de plus : pas de décharges au Sud ou dans la Békaa, mais sur la côte de Choueifate cette fois. Une opposition à cette nouvelle décharge s'est manifestée hier.

M. Murr au cours de sa conférence de presse, entouré de Myrna Murr, présidente de la Fédération des municipalités du Metn (à gauche) et de la caïmacam du Metn-Nord.

Une nouvelle modification a été apportée hier au plan de sortie de crise, concernant les déchets, préparé par la commission d'experts présidée par le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb : il semble que l'idée d'une décharge au Sud ou dans la Békaa (que devait assurer le Hezbollah et Amal) soit pratiquement abandonnée. Aux dernières nouvelles, selon des sources bien informées, on serait face au schéma suivant : la décharge de Srar au Akkar, une autre sur la côte de Choueifate, connue sous le joli nom de « Costa Brava », l'usine de Saïda (qui traitera 250 tonnes par jours), la décharge de Naamé (qui sera rouverte pour sept jours seulement, le temps d'y placer les déchets empilés depuis le 15 juillet) et, enfin, le dépotoir de Bourj Hammoud (sa réouverture d'ici à six mois devrait se faire dans le cadre de sa réhabilitation, suivant le plan Chehayeb). C'est, selon les informations de L'OLJ, l'acceptation ou le refus du site du Costa Brava qui déterminera l'avenir immédiat du plan. Nœud ou solution? On devrait le savoir aujourd'hui.


En effet, l'agence al-Markaziya indique « de sources bien informées » que la séance de dialogue prévue aujourd'hui sera décisive pour le dossier des déchets. Le député Talal Arslan, qui était auparavant opposé à l'établissement d'une décharge sur la côte de Choueifate, devra faire une intervention à ce sujet autour de la table de dialogue. Toujours selon l'agence, les contacts établis avec lui semblent présager d'une issue positive quant à l'adoption finale de ce site. Si tel est le cas, le Premier ministre Tammam Salam pourrait bien fixer une date pour un Conseil des ministres urgent, aujourd'hui ou demain, en vue de l'adoption des modifications du plan Chehayeb.

Les avis favorables à l'installation d'une décharge sur la côte de Choueifate sont fondés sur le fait que cette portion du littoral a déjà subi d'importants dégâts environnementaux, et ne peut que bénéficier d'une réhabilitation qui la transformerait en décharge sanitaire : en effet, elle tombe en gros entre la décharge improvisée qui a accueilli les déblais suite aux destructions de la guerre de 2006, et la station de traitement des eaux usées (traitement primaire seulement) de Ghadir. Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Hier, en soirée, un communiqué a été publié au nom des « associations de la société civile à Choueifate », qui relaie « un refus total de l'établissement d'une décharge dans la ville ou sur sa côte, et même de négociations à ce propos avec une quelconque partie officielle ». Ce communiqué « met en garde la population contre des dangers sanitaires et sécuritaires » et appelle à l'adoption d'un plan qui privilégie des pratiques telles que le tri à la source par exemple.

 

(Repère : Incinération des déchets : les avantages et les inconvénients)

 

Une « usine » prévue au Metn
En attendant le feu vert en faveur du plan Chehayeb, le député Michel Murr a tenu hier une conférence de presse pour apporter une proposition de solution au problème des déchets du Metn-Nord. Il s'agit d'une usine de traitement des déchets pouvant être construite à Bourj Hammoud, dans un délai de six mois, selon M. Murr.
Celui-ci a fait valoir que ce projet bénéficie déjà d'un décret adopté en 1990 et portant le numéro 682, qui n'avait jamais été appliqué jusque-là. Ce décret permet à la Fédération des municipalités du Metn-Nord de construire une usine de traitement sur un terrain de 100 000 mètres carrés sur les biens-fonds maritimes publics à Bourj Hammoud. Le député a précisé que le terrain en question tombe dans les limites de la municipalité de Bourj Hammoud, mais qu'il ne s'agit pas du dépotoir qui se trouve dans cette région. Il a également souligné que le projet devrait être financé grâce au paiement des fonds alloués aux municipalités du Metn et à la Fédération des municipalités, des dus qu'il a estimés à 30 milliards de livres libanaises provenant de la Caisse autonome des municipalités, et à 43 milliards des revenus du secteur du téléphone portable (en tout quelque 50 millions de dollars).

 

(Lire aussi : Toxicité des déchets : bientôt le point de non-retour)


Durant les six mois prévus pour la construction, M. Murr a suggéré que les déchets du Metn-Nord soient envoyés à l'une des décharges aménagées par l'État, soulignant que les municipalités seront prêtes à payer la somme qui leur sera demandée. Il a tenu a préciser que par cette solution, il voulait dissiper les rumeurs selon lesquelles sa région serait un obstacle à la mise en place du plan national de gestion des déchets.
Aucune autre précision n'a été apportée par M. Murr sur la nature du traitement prévue dans cette « usine ». Selon des informations de L'Orient-Le Jour, le député attend une approbation suffisante des municipalités et des parties politiques de la région, avant de s'atteler aux détails du projet. Il bénéficierait déjà d'une large approbation, et sa réunion, vendredi, avec le chef du bloc du Changement et de la Réforme Michel Aoun, aurait été « positive », selon ces informations. Reste à savoir quelle surprise nous réserve cette « usine » prévue, au niveau de la technologie qui y sera adoptée...

Enfin, au sujet de l'incinérateur installé à Dhour Choueir, et du litige autour du terrain où il a été placé (notamment la plainte présentée par certains copropriétaires et la décision du juge des référés Ralph Karkabi concernant l'arrêt des travaux), L'OLJ a su hier qu'une autorisation exceptionnelle avait été accordée aux initiateurs du projet durant le week-end, en vue de permettre à un expert étranger de former des acteurs locaux au fonctionnement de l'incinérateur. Mais la décision du juge Karkabi restait en vigueur hier, et aucune activité n'était pratiquée sur le site. Toutefois, le juge devrait, selon les prévisions, reprendre l'examen du dossier dès aujourd'hui (sans qu'une décision n'en résulte nécessairement le même jour) à la lumière des données apportées par la partie adverse.

 

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commentaires (5)

En tous cas, tous nos trois dirigeants dans la photo n'ont pas l'air convaincus... Ne faut-il pas dire "iza ma kibrit ma btozghar"?. Souvent c'est par les crises que les choses avancent dans le bon sens. Pourquoi le Liban serait une exception?

PPZZ58

20 h 16, le 07 novembre 2015

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Commentaires (5)

  • En tous cas, tous nos trois dirigeants dans la photo n'ont pas l'air convaincus... Ne faut-il pas dire "iza ma kibrit ma btozghar"?. Souvent c'est par les crises que les choses avancent dans le bon sens. Pourquoi le Liban serait une exception?

    PPZZ58

    20 h 16, le 07 novembre 2015

  • IL N'Y A QUE DES NOEUDS... ET JE RÉPÈTE QUE MÊME SI ON CHOISIRAIT UN SITE SUR LE SOMMET DE LA DERNIÈRE MONTAGNE INACCESSIBLE MÊME AUX AIGLES ET VAUTOURS, LES BOYCOTTEURS BOYCOTTERAIENT ! LA GROGNE AU SEIN DE LA POPULATION FAIT LEUR AFFAIRE ET ÉLOIGNE LES ESPRITS DES EXACTIONS COMMISES DANS TOUS LES DOMAINES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 00, le 03 novembre 2015

  • "...une usine de déchets pouvait être construite à Bourj Hammoud, DANS UN DELAI DE 6 MOIS..." Voilà, Messieurs les MARIONNETTES-INCAPABLES...6 mois !!! Cela veut dire que si vous aviez réellement commencé à réfléchir à un début même partiel de la solution du problème, depuis que la fermeture de Naamé était annoncée en janvier 2015, et que vous auriez commencé à construire cette usine selon le décret No 682 adopté en 1990, elle serait finie! Nous sommes au début du 11ème mois de 2015 Mais, malheureusement pour nous...vos capacités de réflexion ne sont utilisées que dans un seul but: calculer en dollars et autres avantages les bénéfices de vos fonctions pour vos propres intérêts! Et tant pis pour nous le peuple qui continuons à vivre entourés de montagnes de sacs d'ordures, n'est-ce pas ?! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 55, le 03 novembre 2015

  • Deux bonnes nouvelles, en principe, alors?

    NAUFAL SORAYA

    06 h 55, le 03 novembre 2015

  • Besoin urgent d'un nouveau "protectorat" pour un État d'indigènes failli !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 11, le 03 novembre 2015

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