Des Émirats arabes unis où il se trouve actuellement en visite officielle, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a affirmé hier que « de nombreux problèmes auraient pu être évités, notamment les mouvements de protestation et la situation économique délicate si nous avions aujourd'hui un président de la République ». Il a estimé dans ce contexte que « quelques 500 jours de vacance présidentielle plus tard, il est clair aujourd'hui » et en dépit des critiques qui ont fusé au lendemain de la signature de l'accord de Taëf que « le système politique libanais ne peut fonctionner ni travailler correctement en l'absence d'un président de la République. Le président est celui qui veille au bon fonctionnement des institutions, il est celui qui est en mesure de fédérer les Libanais et les mettre sur un même pied d'égalité ».
Et M. Machnouk d'ajouter : « Il est temps que tout le monde comprenne que le symbole qu'est ce pays et son message sont transcendés par le président de la République maronite qui représente tous les citoyens, abstraction faite de leur religion, surtout que nous nous trouvons dans une région qui tente de gommer les disparités entre les membres d'une même communauté ; quant à la diversité religieuse et culturelle, n'en parlons pas. »
Revenant sur les mouvements de protestation qui ont investi la capitale, le ministre de l'Intérieur a rappelé que « depuis le début des manifestations, j'ai réaffirmé le droit à manifester qui est garanti par la Constitution, tout comme la loi protège les libertés. Mais ils ne permettent en aucun cas de s'en prendre aux biens publics et privés (...). Certaines revendications qui ont été brandies au début du mouvement sont légitimes, mais par la suite, ce que nous avons noté, c'est une insistance à semer le chaos et à détruire ce qui reste en terme de ressources à l'État libanais, et cela nous ne le permettrons pas ».
Il a ensuite plaidé pour le renouvellement des élites politiques « sans illusions ni rancune », mais il a aussi et surtout mis l'accent sur la nécessité de « mettre en place une feuille de route de sauvetage qui stipule le retour à la Constitution et dont la première étape serait l'élection d'un président de la République d'abord, et la formation d'un gouvernement capable de superviser l'élaboration d'une loi électorale, ensuite ».
Ces propos de Nouhad Machnouk ont été tenus dans le cadre d'un dîner organisé par la diaspora libanaise d'Abou Dhabi en présence, notamment, des députés Yassine Jaber et Nadim Gemayel. Le ministre a également rencontré lors de sa tournée aux Émirats le ministre de la Culture et de la Jeunesse de l'Émirat d'Abou Dhabi, cheikh Nahyane ben Moubarak al-Nahyane.
Liban
N. Machnouk dénonce l’insistance à semer le chaos et à détruire les ressources de l’État
OLJ / le 13 octobre 2015 à 00h00