Moscou et Riyad annoncent vouloir approfondir leur coopération sur le dossier syrien

Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu hier avec le ministre saoudien de la Défense, le prince Mohammad ben Salmane, à propos des possibilités d'un règlement politique du conflit en Syrie.
La réunion a eu lieu à Sotchi, dans le sud de la Russie, en présence notamment des ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et de l'Énergie Alexandre Novak. Le président russe s'est également entretenu hier en marge du Grand Prix de Russie avec le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammad ben Zayed al-Nahyane.
« Nous sommes en coopération étroite avec l'Arabie saoudite depuis des années sur le problème de la crise syrienne. Aujourd'hui le président Poutine a réitéré notre compréhension face aux inquiétudes de l'Arabie saoudite », a déclaré aux journalistes M. Lavrov, selon des propos retransmis à la télévision. « Les deux parties ont confirmé que l'Arabie saoudite et la Russie ont des objectifs similaires à propos de la Syrie. Avant tout, il s'agit de ne pas laisser un califat terroriste prendre le dessus dans le pays », a-t-il ajouté.
Mohammad ben Salmane a pour sa part rappelé que Riyad s'inquiétait de l'intervention militaire russe en Syrie et d'une éventuelle alliance de la Russie avec l'Iran chiite. Il a en outre rappelé que l'Arabie saoudite était favorable à un règlement politique du conflit, mais qui passerait par le départ de Bachar el-Assad, fervent allié de Moscou. « Après les pourparlers d'aujourd'hui, nous comprenons bien mieux comment nous diriger vers un règlement politique », a affirmé le chef de la diplomatie russe, appelant les pays impliqués dans le conflit à user de leur influence sur les belligérants pour favoriser un dialogue. M. Lavrov a également affirmé que Moscou était prêt à une coopération plus étroite avec Riyad pour « écarter tout doute que les cibles visées par l'aviation russe sont bien des installations de l'État islamique, du Front al-Nosra et d'autres groupes terroristes ».

« Agression russe »
Dans ce contexte, la Coalition de l'opposition syrienne en exil a indiqué hier qu'elle ne participerait pas aux discussions préliminaires proposées par l'Onu pour préparer des négociations de paix, en raison notamment des frappes aériennes que la Russie mène en Syrie. « L'Assemblée générale de la Coalition nationale (...) a décidé de ne pas participer aux groupes de travail consultatifs (mis sur pied par le médiateur onusien pour la Syrie Staffan de Mistura) et considère l'adhésion au communiqué de Genève (de 2012) et aux résolutions du Conseil de sécurité (de l'Onu) ainsi que la fin de l'agression russe (en Syrie) comme les bases d'une reprise des négociations », a indiqué la Coalition dans un communiqué. La Coalition fait référence aux quatre groupes de discussions thématiques, composés de représentants du régime et de l'opposition, que M. de Mistura a mis sur pied cet été en vue de relancer des négociations de paix. Le gouvernement syrien a accepté de participer à ces discussions préliminaires, qui n'ont pas encore commencé et qui sont vues par l'Onu comme une nouvelle approche pour faire la paix après l'échec des deux conférences de Genève en 2012 et 2014.
Sur le terrain, les forces du régime ont gagné du terrain dans la province centrale de Hama et dans celle de Lattaquié (Ouest). L'objectif à terme est de reprendre la province d'Idleb (Nord-Ouest), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Enfin, Moscou a annoncé hier avoir bombardé ces dernières 24 heures 63 positions de groupes « terroristes », et le président Poutine a répété qu'il n'enverra pas de troupes au sol.

(Source : AFP)

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