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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

La tension monte, Netanyahu donne carte blanche à ses forces de sécurité

Israël accuse le Hamas de la mort de colons ; un jeune Palestinien tué en Cisjordanie ; la vieille ville
de Jérusalem reste bouclée.

Une cinquantaine d’élèves, certains portant toujours leur cartable sur le dos, ont défié les soldats israéliens au check-point proche de la colonie de Bet-El, en Cisjordanie occupée. Abbas Momani/AFP

La ville de Jérusalem et la Cisjordanie ont été secouées hier par de nouveaux heurts intenses, qui ont fait un mort palestinien et conduit le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à donner toute latitude à ses forces pour agir dans un contexte extrêmement volatil.
« Nous ne sommes pas prêts à donner l'immunité à quiconque, à tout émeutier (...) ou tout terroriste où qu'il soit, et, pour cela, il n'y a aucune limite dans les activités des forces de sécurité, a dit M. Netanyahu dans une allocution télévisée. Nous opérons sur tous les fronts. La police entre en profondeur dans les quartiers arabes (à Jérusalem-Est), ce qui n'était pas le cas par le passé. Nous démolirons les maisons des terroristes. Nous autorisons nos forces à prendre des mesures fermes contre ceux qui jettent des pierres et des cocktails Molotov. Nous allons agir contre le Mouvement islamique (une organisation arabe israélienne qui a beaucoup œuvré pour mobiliser les Palestiniens et les Arabes israéliens autour de l'esplanade des Mosquées), car il est, avec le Hamas et l'Autorité palestinienne, la principale source incitant à la violence. Comme nous avons vaincu les précédentes vagues de terrorisme, nous vaincrons celle-ci. »
La déclaration de M. Netanyahu est intervenue peu après l'annonce de l'arrestation de membres du Hamas, soupçonnés de l'un des attentats anti-israéliens qui ont réveillé le spectre d'une nouvelle intifada : l'assassinat d'un couple de colons criblés de balles dans leur voiture, et sous les yeux de leurs enfants, jeudi dernier en Cisjordanie occupée. Quatre jours donc après la mort du couple de colons, l'armée et le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, ont indiqué dans un communiqué conjoint avoir appréhendé des membres d'une cellule de cinq hommes, dont leur chef, qui commandait l'attaque à distance, ainsi que plusieurs individus soupçonnés de les avoir aidés. La cellule était « affiliée au Hamas à Naplouse », une ville du nord de la Cisjordanie, ont-ils dit en faisant référence au mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.
L'assassinat du couple de colons a marqué le début d'une flambée de violences : samedi, à Jérusalem, deux Israéliens ont été tués et un troisième blessé dans deux attaques dont les auteurs palestiniens ont été abattus. Deux autres Palestiniens de 13 et de 18 ans ont péri lors de heurts avec les soldats israéliens à Bethléem et Tulkarem, en Cisjordanie, ces dernières 24 heures. Un autre jeune Palestinien était dans un état critique hier soir après des accrochages à Jérusalem-Est. Après la mort du Palestinien de 13 ans à Bethléem, environ 300 jeunes ont attaqué à coups de pierres les soldats israéliens qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes, de projectiles caoutchoutés et, comme de plus en plus systématiquement désormais, à balles réelles.
Des heurts ont en outre éclaté près de Ramallah, à Hébron et dans le camp de réfugiés de Jalazoun, en Cisjordanie. Une cinquantaine d'élèves n'ont même pas pris la peine de rapporter leurs sacs de classe avant d'aller défier les soldats à coups de pierres au check-point proche de la colonie de Bet-El. Les heurts sont désormais réguliers à Bet-El alors que les représailles de colons contre les Palestiniens se sont multipliées. Parmi les lanceurs de pierres, un Palestinien encagoulé de 21 ans dit venir après son travail, car « c'est notre devoir, nous sommes sur notre terre et ils nous tirent dessus ». Plus loin, un étudiant de 18 ans, casquette rouge vissée sur la tête et masque des Anonymous sur le visage, dit « espérer une troisième intifada. Les Israéliens souillent notre terre et nos lieux saints, ils rentrent sur l'esplanade des Mosquées sans aucun respect ».

Inquiétudes à l'étranger
Hier soir, le président palestinien Mahmoud Abbas a réuni ses responsables de sécurité, indication possible qu'il n'a pas l'intention de laisser filer les événements.
À l'étranger, les violences suscitent l'alarme. Berlin a exprimé sa vive inquiétude devant « quelque chose de comparable à une nouvelle intifada ». Paris s'est dit inquiet du « risque d'une escalade dangereuse » et les États-Unis ont jugé « inacceptable » le recours à la violence de part et d'autre.
M. Netanyahu est soumis à la pression de membres de son gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, qui le critiquent explicitement. Israël a déjà pris une disposition exceptionnelle, et peut-être inédite, en interdisant dimanche et lundi l'accès de la vieille ville à l'immense majorité des quelque 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est qui n'y vivent pas. La vieille ville était surtout parcourue par des touristes déambulant dans les ruelles dressées de barrages gardés par des centaines de policiers. Les tensions ont coïncidé avec les trois semaines de grandes fêtes juives, qui se sont achevées hier soir. Les jours qui viennent seront indicatifs d'un possible retour ou non à un calme certainement précaire.
(Source : AFP)

La ville de Jérusalem et la Cisjordanie ont été secouées hier par de nouveaux heurts intenses, qui ont fait un mort palestinien et conduit le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à donner toute latitude à ses forces pour agir dans un contexte extrêmement volatil.« Nous ne sommes pas prêts à donner l'immunité à quiconque, à tout émeutier (...) ou tout terroriste où...

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