Rechercher
Rechercher

Liban - Polémique

Nicolas Chammas : Mes propos ont été sortis de leur contexte et dénaturés

Le collectif « Nous réclamons des comptes » appelle à une manifestation aujourd'hui, place Riad el-Solh.

Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas. Photo Ani

Face au tollé provoqué par les accusations qu'il a lancées la veille contre les manifestants, au centre-ville de Beyrouth, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, s'explique, dans un communiqué.
Nicolas Chammas s'est dit « étonné de la campagne menée contre lui ». Il a observé que ses propos (prononcés la veille lors d'une conférence intitulée : « Pour sauver le cœur de Beyrouth ») ont été « sortis de leur contexte » et « dénaturés de leur sens initial », qui est celui « de protéger le centre de la capitale de la menace ». « Le terme "abou rakhoussa" (expression péjorative signifiant bon marché) ne visait absolument pas une personne ou une catégorie sociale, a-t-il assuré. Il a été employé au sens figuré pour mettre en garde contre la gravité de la situation au cœur de Beyrouth, et plus particulièrement contre la désertification commerciale qui le guette, avec ce que cette situation implique comme tragédie sociale pour des milliers de travailleurs qui ont des familles à charge. »
M. Chammas a déploré que de nombreux commerces du centre-ville mettent la clé sous la porte les uns après les autres, « ce qui vide cette région de sa vitalité et de sa vie ». Il a observé que « la fuite des investisseurs transformera immanquablement le centre-ville en une région économiquement paralysée ». « C'est un coup fatal pour Beyrouth, pour tout le Liban et pour toutes les catégories de la société libanaise », a-t-il déploré.
M. Chammas a également rappelé qu'il favorise, depuis plus de deux décennies, « la théorie de l'efficience économique et de la justice sociale, pour sauver le Liban de l'après-guerre ». Le communiqué n'a pas manqué d'évoquer le « militantisme » du président de l'Association des commerçants de Beyrouth, « au sein des instances économiques, pour combattre le chômage et l'émigration, et développer l'emploi des jeunes », mais aussi pour « réajuster les salaires et renforcer le pouvoir d'achat des personnes à revenus limités ». Il a enfin mis en garde contre « l'incitation à la lutte des classes », chose qu'il « refuse formellement », avant d'inviter le « mouvement civil » à œuvrer de pair avec les instances économiques, afin de « lutter contre la corruption ».

Réactions
Rappelons que les partis d'extrême gauche et plusieurs syndicats ont vertement réagi aux propos prononcés la veille par M. Chammas, qui estimait que « les infiltrés les plus dangereux du mouvement civil sont les communistes et les marxistes qui tentent d'entraîner le pays dans une guerre de classes ».
Le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats des ouvriers et des employés au Liban, Castro Abdallah, a déclaré que « les menaces proférées contre le mouvement civil » par Nicolas Chammas « s'apparentent à une déclaration de guerre ». « Il est évident que les discours sur l'instabilité sécuritaire visent à tuer le mouvement », a-t-il ajouté.
Le Parti communiste libanais a pour sa part estimé que les propos « anticommunistes » de M. Chammas, « dont l'aversion pour les classes populaires et leurs droits est de notoriété publique, visent en réalité le mouvement civil et ses revendications contre la classe dirigeante corrompue ».
Les réseaux sociaux ont également explosé, regorgeant de réponses cinglantes, souvent cyniques, tournant M. Chammas en dérision, le qualifiant lui-même « d'Abou Rakhoussa », photos à l'appui. Dans ce cadre, le collectif citoyen « Nous réclamons des comptes » a lancé un appel à manifester aujourd'hui samedi, place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth. Le collectif entend également organiser sur place un « marché populaire », afin que « le peuple se réapproprie le centre-ville de Beyrouth ».

Face au tollé provoqué par les accusations qu'il a lancées la veille contre les manifestants, au centre-ville de Beyrouth, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, s'explique, dans un communiqué.Nicolas Chammas s'est dit « étonné de la campagne menée contre lui ». Il a observé que ses propos (prononcés la veille lors d'une conférence...

commentaires (2)

"Il" confond les idées et les choses. Ces Jeunes ne renoncent pas à ce qu'ils ont gagné, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne renoncent pas à la forme sociale dans laquelle ils l’ont acquis. Pour ne pas être privés du résultat et ne pas perdre les fruits de la civilisation, ils sont forcés ; du moment où le mode de leur développement ne correspond + au développement new acquis ; de changer toutes leurs formes sociales traditionnelles. Ainsi, les institutions établies sont des relations sociales qui, seules, correspondaient au développement acquis et à l'état social préexistant duquel ils étaient sorties. Sous la protection d’1 système archaïque, d’énormes richesses s'étaient accumulées ; et ces Jeunes auraient perdu les fruits mêmes de ces richesses, s'ils voulaient conserver les formes sous la protection desquelles ces fruits avaient bien mûri. Aussi faudra-t-il avoir recours à des séismes pour les anéantir. Ces vieilles formes de développement, les relations sociales qui leur correspondent et l'état institutionnel qui est l'expression officielle de cette ex-société civile devront être brisés. Donc, le développement sous lequel ces Libanais Nouveaux produisent, consomment et échangent sont transitoires. Avec 1 new développement acquis, ils changent ce mode de développement. Et avec le nouveau, ils changent ces inégaux rapports sociaux qui n'ont été que les relations nécessaires d’1 mode de développement déterminé à 1 moment donné. De "purs" Marxistes, yîîîh, on vous le dit !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 17, le 19 septembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • "Il" confond les idées et les choses. Ces Jeunes ne renoncent pas à ce qu'ils ont gagné, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne renoncent pas à la forme sociale dans laquelle ils l’ont acquis. Pour ne pas être privés du résultat et ne pas perdre les fruits de la civilisation, ils sont forcés ; du moment où le mode de leur développement ne correspond + au développement new acquis ; de changer toutes leurs formes sociales traditionnelles. Ainsi, les institutions établies sont des relations sociales qui, seules, correspondaient au développement acquis et à l'état social préexistant duquel ils étaient sorties. Sous la protection d’1 système archaïque, d’énormes richesses s'étaient accumulées ; et ces Jeunes auraient perdu les fruits mêmes de ces richesses, s'ils voulaient conserver les formes sous la protection desquelles ces fruits avaient bien mûri. Aussi faudra-t-il avoir recours à des séismes pour les anéantir. Ces vieilles formes de développement, les relations sociales qui leur correspondent et l'état institutionnel qui est l'expression officielle de cette ex-société civile devront être brisés. Donc, le développement sous lequel ces Libanais Nouveaux produisent, consomment et échangent sont transitoires. Avec 1 new développement acquis, ils changent ce mode de développement. Et avec le nouveau, ils changent ces inégaux rapports sociaux qui n'ont été que les relations nécessaires d’1 mode de développement déterminé à 1 moment donné. De "purs" Marxistes, yîîîh, on vous le dit !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 17, le 19 septembre 2015

  • Le tartuffe "a mis en garde contre l'incitation à la lutte des classes, chose qu'il refuse formellement, et estime que les infiltrés les plus dangereux du mouvement civil sont les communistes et les marxistes qui tentent d'entraîner le pays dans une guerre de classes." ! "Sacré" Sainte nitouche, va ! Il sort de chez "les pèèères" ou de chez "les frèèères", assurément.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 21, le 19 septembre 2015

Retour en haut