Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Consommation

La rentrée scolaire plombe le panier de la ménagère

Déjà confrontées à une hausse régulière des frais de scolarité, les familles libanaises doivent aussi composer à chaque rentrée avec l'inflation des dépenses annexes liées à la scolarisation de leurs enfants.

Le budget consacré aux livres scolaires est le plus important du panier de la rentrée, selon les professionnels. Photo M. S.

La décision, au début de l'année, du Grand Lycée franco-libanais d'augmenter de 7 % les frais de scolarité pour l'année 2015 a provoqué une levée de boucliers du comité des parents d'élèves de l'établissement, qui a estimé que cette augmentation était injustifiée, portant cette affaire devant la justice.

Et ce cas d'école est loin d'être le seul. Selon un article publié en novembre 2014 dans Le Commerce du Levant, les frais de scolarité augmenteraient chaque année de 5 à 10 % en moyenne dans les écoles privées. L'année dernière, ils variaient par exemple entre 5 000 et 10 000 dollars par an à Beyrouth et sa périphérie, certains établissements se situant en dessous de cette fourchette et d'autres dépassant la barre des 15 000 dollars.

Marché de l'occasion
Mais pour les ménages, la hausse des frais de scolarité n'est que la pointe de l'iceberg. Selon le dernier indice des prix à la consommation publié en juillet par l'administration centrale de la statistique, l'ensemble des frais liés à l'éducation ont augmenté de 4,52 % en rythme annuel. Un indicateur qui regroupe les dépenses liées aux livres scolaires, fournitures, activités parascolaires et un ensemble de frais obligatoires qui alourdissent le budget des ménages dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas les 450 dollars.

Le budget consacré aux livres scolaires est de loin le plus important du panier de la rentrée, comme le confirment les professionnels du secteur. « Ce budget varie, par enfant, entre 200 dollars pour les classes primaires et 500 dollars pour les classes secondaires », affirme Hala Mouawad, copropriétaire de la librairie Mouawad. « Le panier moyen varie selon les écoles, celles qui ont recours à des manuels édités au Liban ne sont pas comparables à celles qui adoptent des livres importés en plus des livres locaux », ajoute Rania Stéphan, de la librairie Stéphan.

Même son de cloche du côté de la librairie Antoine. Pour Émile Tyan, son directeur commercial, le panier dépend de trois facteurs : l'homologation de l'établissement scolaire, qui implique que tous les manuels demandés sont importés, le nombre de cursus assuré, qui éventuellement double le nombre de livres requis, ou en augmente les prix de façon significative s'il s'agit du bac international par exemple.
Enfin, ce panier dépend de l'avancement du niveau scolaire. Les prix des manuels du secondaire étant plus chers que ceux des classes primaires et du complémentaire.
Toutefois, la chute de l'euro face au dollar a eu un impact positif sur les prix des manuels scolaires qui ont baissé en moyenne de 15 % cette année. « Un livre, qui se vendait l'année dernière à 56 dollars, est vendu actuellement à 45 dollars », se félicite ainsi Hala Mouawad, tout en soulignant que les ménages privilégient de plus en plus les livres d'occasion pour tenter de limiter leurs dépenses. « Même les classes les plus aisées ne veulent plus payer les livres aussi cher, et les librairies s'organisent en fonction pour proposer des livres d'occasion qui sont de 50 à 60 % moins onéreux », indique Hala Mouawad.

Fournitures
L'achat des fournitures scolaires est aussi l'un des postes les plus importants pour les familles. Mais, là encore, le budget alloué à ce type de dépenses varie en fonction des écoles, certaines exigeant des marques bien précises. Comme pour chaque rentrée, les gommes, les critériums, les taille-crayons et les stylos à bille comptent parmi les fournitures les moins chères à acquérir pour compléter le contenu d'une trousse d'écolier (entre 50 cents et 2 dollars en moyenne). « Le panier fourniture se situe entre 50 et 250 dollars. Selon que les familles optent pour des marques réputées chères ou bon marché, ou pour des achats couvrant toute l'année scolaire ou un trimestre. Le prix d'un cartable peut aussi varier entre 15 et 100 dollars », souligne Hala Mouawad.

Pour tenter de contrer une éventuelle explosion des prix, le ministre de l'Économie, Alain Hakim, a demandé en début de semaine à la Direction de protection du consommateur un contrôle strict des prix des fournitures scolaires. « Cette mesure sera renforcée dans les régions populaires, les librairies, les supermarchés et les écoles exposant les contrevenants à des poursuites judiciaires », selon un communiqué du ministère.
Par ailleurs, certains établissements ont remplacé les livres scolaires par les nouvelles technologies, ordinateurs ou tablettes, occasionnant des frais supplémentaires pouvant atteindre 500 dollars par élève. D'autres établissements prévoient aussi un montant additionnel pour les uniformes. Les activités parascolaires représentent de même des coûts supplémentaires chiffrés à plusieurs centaines de dollars. Ces dernières ne sont toutefois pas obligatoires.

 

Pour mémoire
Bou Saab dénonce la hausse des tarifs scolaires avant même le vote de la grille des salaires

Pour être admis en maternelle, les enfants syriens devront s'acquitter des frais

La décision, au début de l'année, du Grand Lycée franco-libanais d'augmenter de 7 % les frais de scolarité pour l'année 2015 a provoqué une levée de boucliers du comité des parents d'élèves de l'établissement, qui a estimé que cette augmentation était injustifiée, portant cette affaire devant la justice.
Et ce cas d'école est loin d'être le seul. Selon un article publié en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut