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Liban - Crise des déchets

Une équipe d’experts français étudie les conditions techniques d’une exportation

L’exportation des déchets est une solution temporaire, selon le ministre de l’Industrie, Hussein Hajj Hassan. Photo Sako Bekerian

Jusqu'à présent aucune solution tangible à la crise des déchets n'est en vue. La seule option envisageable reste l'exportation. Selon une source ministérielle, des experts français se trouvent actuellement au Liban et étudient les conditions techniques qui permettent d'exporter les déchets. Ils doivent présenter incessamment aux autorités concernées un rapport dans ce cadre.

« L'option de l'exportation doit être étudiée sérieusement, confie à L'Orient-Le Jour Michel Pharaon, ministre du Tourisme. C'est une pratique internationale qui a ses protocoles. Nous attendons des autorités concernées tous les détails concernant cette option pour pouvoir évaluer cette possibilité d'une façon urgente. »

Cette option constitue « une solution temporaire », estime de son côté le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan. « Malgré le coût élevé de ce choix, nous sommes prêts à l'adopter, vu les circonstances actuelles », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, faisant assumer aux gouvernements qui se sont succédé la responsabilité de cette crise.
Selon le ministre, les causes de cette crise sont multiples, au nombre desquelles : « La persistance de la pratique du partage du gâteau ; les intérêts politiques, financiers et monopolistiques de certaines parties ; la volonté politique de certaines parties à ne pas procéder à des appels d'offres de manière périodique pour adjuger le dossier des déchets et à proroger le mandat de travail d'une seule compagnie pour de nombreuses années. »
M. Hajj Hassan a ensuite proposé des solutions, comme le fait de « trier à la source », d'«aboutir à une entente politique pour trouver des décharges sanitaires dans les différentes régions », d'« assumer la responsabilité nationale de trouver une décharge pour Beyrouth et ses banlieues », et d'« achever les appels d'offres pour toutes les régions ».

« L'exportation des déchets est régie par la Convention de Bâle sur le transport des déchets dangereux », a indiqué pour sa part Mazen Abboud, expert environnemental, estimant, dans un communiqué, « que cette option nécessite du temps et des efforts ».
M. Abboud a souligné que « les bateaux qui traitent les déchets par incinération en mer pourraient représenter une solution temporaire pour les ordures de Beyrouth ». Il a toutefois dit craindre qu'« ils ne puissent mener à bien leur tâche au regard des lois internationales en vigueur ».


(Lire aussi : Entre ONG et municipalités, une collaboration locale pour le tri et le recyclage)

 

Menace pour le pays
Pour le bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, « il ne faut pas adopter la centralisation en matière de traitement des déchets, mais préconiser plutôt le tri à la source au niveau des municipalités ». Se prononçant à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc, Hekmat Dib s'en est pris à la compagnie Sukleen, l'accusant d'avoir « volé l'argent des municipalités ». « Elle n'a pas bien effectué le traitement des déchets qu'elle facturait à des coûts exorbitants », a-t-il affirmé.


(Lire aussi :Le cri d'alarme des députés de Beyrouth : La catastrophe risque de s'abattre d'ici à une semaine)


Quant au bloc parlementaire du Futur, il a estimé, dans un communiqué lu par le député Ammar Houri, que la crise des déchets « menace désormais l'État, son unité, son système, ainsi que sa sécurité économique et sociale ».
Le député Marwan Hamadé a quant à lui insisté sur la nécessité de « se soumettre à la volonté de la majorité au Conseil des ministres et de prendre une décision courageuse soit pour exporter les déchets, soit pour les déverser dans des décharges temporaires dans certaines régions, de manière équilibrée ». M. Hamadé a appelé le Premier ministre, Tammam Salam, à être ferme et à mettre un terme au « caprice gouvernemental ».

De son côté, le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a adressé deux lettres aux ministères de l'Intérieur et de la Justice les incitant à prendre des mesures fermes pour « empêcher le déversement des déchets dans les forêts ».
Enfin, la Fédération des municipalités du Kesrouan-Ftouh a déclaré que la crise des déchets implique que les municipalités soient aidées financièrement par le gouvernement.

 

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Jusqu'à présent aucune solution tangible à la crise des déchets n'est en vue. La seule option envisageable reste l'exportation. Selon une source ministérielle, des experts français se trouvent actuellement au Liban et étudient les conditions techniques qui permettent d'exporter les déchets. Ils doivent présenter incessamment aux autorités concernées un rapport dans ce...

commentaires (2)

L'action de la valeur déchets à la bourse de Beyrouth est la seule qui prend de la valeur de jour en jour . J'achète !

FRIK-A-FRAK

14 h 58, le 05 août 2015

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Commentaires (2)

  • L'action de la valeur déchets à la bourse de Beyrouth est la seule qui prend de la valeur de jour en jour . J'achète !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 58, le 05 août 2015

  • L'ÉTUDE D'EXPORTATION DEVRAIT ENGLOBER TOUS LES DÉCHÊTS... POLITIQUES INCLUS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 11, le 05 août 2015

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