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Liban - Patrimoine

Temples romains à Aïn Akrin et vieilles églises à Amioun

Certaines de ces 23 grottes troglodytes sont reliées entre elles.

Dans le cadre des journées du patrimoine qu'elle a organisées au cours de cette semaine, l'Apsad (Association pour la protection des sites et anciennes demeures au Liban) a prévu une journée dans le Koura.
Au programme, la visite de Aïn Akrin et d'Amioun et des passages à Kosba et Nourié, le couvent situé sur la falaise de Hamate et plongeant dans la grande bleue.
Aïn Akrin, petite localité du Koura, située à 650 mètres d'altitude, présente d'importants vestiges romains... qui ne figurent pas dans les guides du ministère du Tourisme.

Le village de 1 300 habitants exclusivement maronites dans le caza du Koura, majoritairement grec-orthodoxe, présente un immense site romain constitué de deux temples, l'un construit au IIe siècle après Jésus-Christ et l'autre inachevé, édifié au IVe siècle.
Baptisé « Qalaat al-Nawas », le site, dont le temple situé à l'est rappelle celui de Bacchus à Baalbeck, a été partiellement restauré au début des années soixante-dix. Mais le projet de la DGA s'est arrêté avec la guerre du Liban. Le terrain, de 10 000 mètres carrés, a été ensuite occupé par l'armée syrienne.

Selon les habitants du village, des passages souterrains relient le temple ouest au village de Bziza, situé non loin de là. Mais cette information n'a pas été vérifiée par des experts.
L'un des temples aurait été dédié au dieu du soleil Hélios. Le site présente aussi des pressoirs d'olives et de raisins. Situé sur une colline, il fait face à un lieu de culte temple romain, situé sur les hauteurs de Batroun, à Kfifane.

Non loin du temple, se dresse une petite église, datée du VIIIe siècle. Elle est dédiée à Mar Yacoub. Un peu plus loin, entre les maisons du village, se trouve un cimetière juif datant de l'époque romaine.
Des fouilles n'ont pas été effectuées dans le village ou dans les localités voisines à la recherche d'autres vestiges romains, notamment des lieux d'habitation.

(Lire aussi : De Nabatiyeh au château de Beaufort, des Libanais rencontrent des Libanais)

 

L'arbre de la vie
Amioun, chef-lieu de caza du Koura, situé à 20 kilomètres de Tripoli et à 60 kilomètres de Beyrouth, compte 22 000 habitants. La plupart d'entre eux vivent dans des villes sur le littoral au cours de l'année. Certains vestiges de la localité remontent à 6 000 ans, notamment des grottes troglodytes, situées sur la route principale, et au-dessus desquelles une église a été construite.

« Nous avons toute l'infrastructure nécessaire pour recevoir des touristes et nous avons actuellement des projets pour la construction d'un hôtel », souligne dans ce cadre le président du conseil municipal, Ghassan Karam.
Amioun a décidé de donner à ses rues le nom d'illustres personnes originaires de la localité ou encore ayant contribué au développement de ce chef-lieu de caza. Parmi eux figurent deux femmes : Victoria Khouzami, qui a construit le pavillon libanais à la cité universitaire de Paris, aidant ainsi des milliers d'étudiants libanais arrivant en France, et Nasta Yacoub Abdo, qui a mis en place une association pour le développement d'Amioun, notamment en créant le festival de l'olivier, ayant pour but de ramener de l'argent aux familles les plus démunies.

Joëlle Obeid, qui travaille auprès de la municipalité, est fière de montrer les vestiges de la localité dont elle est originaire. Une localité qui a été citée à plusieurs reprises dans les lettres de Tell al-Amarna.
Elle souligne que certaines des grottes troglodytes, situées au-dessous de l'église Saint-Jean-Baptiste, et inaccessibles aux promeneurs, sont reliées entre elles. Sur certains des murs, des dessins primitifs et des inscriptions – ni cunéiforme ni hiéroglyphes – ont été retrouvés. Jusqu'à présent, rien n'a été fait pour avoir des informations précises sur les habitants de ces grottes.


(Lire aussi : Irina Bokova à Beyrouth : La protection du patrimoine, un impératif sécuritaire)


Amioun compte treize églises, toutes construites sur des vestiges de temples païens. Cela est notamment visible à l'église Saint-Georges, où des colonnes de temples antiques ont été utilisées pour soutenir l'autel. Le lieu de culte dont certaines parties ont été édifiées par les croisés, présente quatre-vingt icônes dont certaines datent du XVIIIe siècle. La légende veut que cette église soit reliée à une autre, dédiée à Notre-Dame de la Dormition, située également à Amioun.
Une autre église, celle de Mar Fawqa, édifiée au VIIe siècle et toujours debout depuis cette époque, présente des fresques assez bien préservées du XIIe siècle. Elles sont actuellement en cours de restauration par une équipe polonaise présente à Amioun. C'est la seule des treize églises grecques-orthodoxes de la localité qui n'a pas d'iconostase.

Malgré la chaleur, la promenade est agréable dans les petites rues et les vieux quartiers d'Amioun, un peu loin de la route principale qui lie le Koura à Tripoli et au caza de Bécharré.
De nombreuses maisons du XIXe siècle, aux voûtes et arcades et en pierre de taille, sont intactes. L'une d'elles présente une importante stèle, semble-t-il très prisée par les archéologues étrangers, baptisée l'arbre de la vie. Une vigne est sculptée sur cette stèle de dimension moyenne accrochée à la façade d'une vieille et petite maison. « Elle a disparu durant plusieurs années, volée par des inconnus. Et puis, elle a retrouvé sa place initiale sur le mur de cette maison », raconte Joëlle Obeid.

Amioun présente également une vieille école, construite et financée à la fin du XIXe siècle par la Russie.
La promenade de l'Apsad a englobé en outre un passage à Kosba où la visite de la maison de l'ancien député Fayez Ghosn était prévue. La promenade s'est terminée à Hamate au couvent Notre-Dame de la Dormition – Nourié – avec sa vue sur la mer à couper le souffle.

 

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