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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’EI aux portes de Palmyre

« Je suis profondément préoccupée. Il faut sauver Palmyre. » Hier, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, ne cachait pas son inquiétude, après des informations faisant état d’une avancée des jihadistes du groupe État islamique (EI) vers l’antique site syrien inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Une inquiétude on ne peut plus justifiée, quand l’on se souvient des opérations de destruction perpétrées par ces mêmes jihadistes sur des sites archéologiques irakiens Joseph Eid/AFP archives

Les combattants du groupe État islamique (EI) ont avancé hier vers l'antique Palmyre en Syrie, faisant craindre que ce joyau inscrit au patrimoine mondial de l'humanité ne connaisse le même sort que les sites archéologiques en Irak voisin détruits par ces jihadistes.

La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a appelé les parties en conflit en Syrie à « protéger Palmyre et à tout mettre en œuvre pour empêcher sa destruction ». « Je suis profondément préoccupée par les informations qui nous parviennent de Palmyre. Il faut sauver Palmyre », a-t-elle martelé. « Palmyre est menacée », a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « La bataille se déroule à 2 km à l'est de la ville après la prise par l'EI de tous les postes de l'armée entre al-Soukhna et Palmyre » distantes de quelque 80 km. Dans les villages où l'armée s'était retirée à la lisière de Palmyre, les jihadistes de l'EI ont exécuté 26 civils, dont 10 par décapitation, « pour collaboration avec le régime », une nouvelle atrocité commise par ce groupe ultraradical sunnite, a ajouté l'OSDH.

Alarmé, le directeur des antiquités et des musées syriens, Maamoun Abdelkarim, a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour empêcher une éventuelle destruction de Palmyre. « Si l'EI entre à Palmyre, ce sera sa destruction, une catastrophe internationale (...). Ce sera la répétition de la barbarie et de la sauvagerie qui s'est produite à Nimroud, Hatra et à Mossoul », a-t-il averti, faisant référence à des sites antiques visés par l'EI dans le nord de l'Irak.

(Pour mémoire : Pour Pâques, l'EI détruit une église en Syrie)

 

« Tactique de guerre »
La valeur historique de cette oasis située dans le désert, à environ 240 km au nord-est de Damas, est inestimable car elle abrite les ruines monumentales d'une grande cité qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Son architecture unit les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse, selon l'Unesco.
Les rebelles ont contrôlé la ville de février à septembre 2013 avant qu'elle ne soit reprise par le régime. Durant les combats, le temple de Baal avait subi de légers dommages en raison des échanges d'artillerie.
En Syrie, les jihadistes ont déjà détruit deux magnifiques lions assyriens à Raqqa, ville dont l'EI a fait sa capitale, et ont commis des destructions et permis des fouilles clandestines, parfois au bulldozer, sur les sites de Mari, Doura Europos, Apamée, Ajaja et Hamam Turkoman près de Raqqa. Au cours d'une conférence au Caire, la directrice générale de l'Unesco s'est alarmée de ce que « les pillages et destructions de sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent », en estimant que l'EI « y a recours comme tactique de guerre pour terroriser les populations ».

1 800 familles réfugiées à Palmyre
Talal Barazi, le gouverneur de la province de Homs, dont fait partie Palmyre, a indiqué qu'après la chute mercredi de la localité d'al-Soukhna, 1 800 familles avaient fui vers Palmyre où trois centres d'accueil ont ouvert. Depuis mercredi avant l'aube, les combats dans le secteur ont fait 125 morts, 70 soldats et 55 jihadistes. Parmi ces derniers, figure Abou Malek Anas al-Nachwan, un leader de l'offensive contre Palmyre, qui était apparu sur une vidéo de l'EI montrant la décapitation de 28 Éthiopiens en Libye, selon des sites jihadistes.

 

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Les combattants du groupe État islamique (EI) ont avancé hier vers l'antique Palmyre en Syrie, faisant craindre que ce joyau inscrit au patrimoine mondial de l'humanité ne connaisse le même sort que les sites archéologiques en Irak voisin détruits par ces jihadistes.La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a appelé les parties en conflit en Syrie à « protéger Palmyre et à...

commentaires (2)

Le Baas a essayé de détruire la civilisation Libanaise et y changer sa culture et voila que l'arroseur se retrouve arrosé. N'est ce pas aussi une potentielle tactique de guerre du régime pour forcer la main a la communauté internationale de lui venir en aide? Délicat comme situation.

Pierre Hadjigeorgiou

11 h 00, le 15 mai 2015

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Commentaires (2)

  • Le Baas a essayé de détruire la civilisation Libanaise et y changer sa culture et voila que l'arroseur se retrouve arrosé. N'est ce pas aussi une potentielle tactique de guerre du régime pour forcer la main a la communauté internationale de lui venir en aide? Délicat comme situation.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 00, le 15 mai 2015

  • LES GRANDES PUISSANCES DEVRAIENT AGIR IMMÉDIATEMENT POUR SAUVER PALMYRE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 07, le 15 mai 2015

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