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Liban - 10e anniversaire du retrait syrien

Des relations tendues depuis six ans entre le Liban et la Syrie

Les affrontements entre l'opposition et les forces de Bachar el-Assad en Syrie ont vite fait d'ébranler les rapports entre Beyrouth et Damas, à partir du moment où le gouvernement Mikati s'était empressé, sous le mandat de l'ancien président Michel Sleiman et sous l'impulsion de ce dernier, d'adopter « une politique de distanciation » par rapport aux événements en Syrie. Le souci principal des autorités libanaises était de protéger le pays contre les éventuelles répercussions de cette guerre qui se déroule non loin de son territoire. La position du Liban a profondément irrité le président Assad, qui a violemment critiqué la politique de distanciation, à laquelle le Beyrouth officiel reste profondément attaché, en dépit des tentatives du camp du 8 Mars, proche de la Syrie, de la contourner.
La tension qui a prévalu de ce fait entre les deux États voisins n'a cependant pas affecté leurs relations diplomatiques. À L'Orient-Le Jour, la chargée d'affaires de l'ambassade du Liban à Damas, Farah Nabih Berry, a indiqué que la chancellerie libanaise fonctionne normalement. La diplomate est assistée de six employés administratifs syriens et de deux autres libanais, originaires l'un de Jounieh et l'autre de Chhim. Chaque mercredi, elle envoie à Beyrouth une valise diplomatique contenant une centaine de formalités consulaires présentées par des Syriens qui avaient obtenu la nationalité libanaise sur base du très contesté décret de naturalisation de 1994.
L'ambassade du Liban est située dans le quartier de Mazzé, sur l'autoroute internationale Liban-Syrie. Quant à la résidence de l'ambassadeur, elle se trouve dans le secteur de Yaafour où pratiquement tous les chefs de mission diplomatique sont installés, mais elle est actuellement vide, l'ambassadeur Michel Khoury étant à la retraite depuis décembre dernier. Elle est gardée par trois sentinelles seulement. Les gardes étaient cinq au départ, mais deux avaient été égorgés lors d'une attaque de rebelles, en même temps que le majordome, un civil. L'attaque avait eu lieu dans la nuit, alors que l'ambassadeur et son épouse étaient au Liban.
Étant donné la vacance présidentielle, il est pratiquement impossible que le Liban soit représenté à Damas par un ambassadeur, ce dernier devant être nommé par le chef de l'État. La Syrie continue en revanche d'être représentée par l'ambassadeur Ali Abdel Karim Ali, qui n'arrête pas de critiquer de manière très peu diplomatique le gouvernement pour sa gestion du dossier des réfugiés et de défendre le régime syrien à partir du ministère des Affaires étrangères et de Aïn el-Tiné – les deux seules instances officielles où il est encore reçu – en violation de la convention de Vienne dont l'un des articles interdit aux ambassadeurs de porter atteinte aux États auprès desquels ils sont accrédités.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que les rapports diplomatiques libano-syriens sont récents. Ils avaient été établis sous le mandat de Michel Sleiman, au terme d'un sommet qu'il avait tenu le 13 août 2008 avec son homologue syrien. Sur proposition du président Sleiman, le Conseil des ministres devait plus tard nommer M. Michel Khoury à la tête de la mission diplomatique à Damas et le muter à cette fin de Nicosie. Le 10 avril 2009, Michel Khoury prenait ses fonctions officiellement.
Le diplomate devait cependant être confronté à un problème de taille, celui de l'enchevêtrement de prérogatives avec le Conseil supérieur libano-syrien, qui avait été créé sur base du Traité de fraternité, de coordination et de coopération, sous le mandat des présidents Élias Hraoui et Hafez el-Assad, et qui est présidé par Nasri Khoury. La Syrie refuse obstinément de dissoudre ce conseil dont le siège est à Damas et qui compte un grand nombre d'employés.

 

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