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À La Une - Syrie

Attaques sanglantes de l'EI en Syrie : plus de 120 morts en 24h

L'opposition syrienne en exil boycotte les pourparlers de Moscou

Une femme kurde syrienne et son fils blessés par la double attaque perpétrée dans la ville de Hassaké, dans le nord de la Syrie. DELIL SOULEIMAN/AFP

Le bilan de la double attaque qui a visé vendredi une fête kurde dans le nord-est de la Syrie s'élève à 45 morts, rapporte samedi une ONG syrienne qui pointe du doigt le groupe Etat islamique (EI).
Et dans les provinces de Hama et de Homs (centre), au moins 82 membres des forces du régime et des supplétifs ont été tués dans des attaques menées également vendredi par l'EI, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Il s'agit de l'une des journées les plus sanglantes de l'EI", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, faisant état en outre de l'exécution par l'EI de 13 personnes au cours des deux derniers jours dans les zones qu'il contrôle dans les provinces de Deir Ezzor, Homs et Damas, notamment pour "espionnage pour le compte du régime" et "blasphème".

La double attaque, perpétrée à la veille de Norouz, le Nouvel an kurde, dans la ville de Hassaké, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais selon M. Abdel Rahmane, "c'est bien l'EI qui est derrière le double attentat". L'une des attaques a été perpétrée par un kamikaze en pleine fête, tandis qu'une bombe a visé un autre rassemblement, quelques centaines de mètres plus loin.
"Les Kurdes allumaient des bougies en soirée et il y a beaucoup d'enfants dans la rue", a affirmé M. Abdel Rahmane.

(Lire aussi : En Syrie, les chrétiens sont trop implantés pour être déracinés)

La fête de Norouz est célébrée dans de nombreux pays qui ont été des territoires ou qui ont été influencés par l'Empire perse. Les Kurdes célèbrent le Norouz durant la semaine de 21 mars et le considèrent comme la fête la plus importante de l'année.

Les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la milice kurde qui combat les jihadistes dans le nord et le nord-est de la Syrie, contrôlent avec le régime syrien la ville de Hassaké, mais l'EI a attaqué à plusieurs reprises des localités environnantes.

Ban Ki-moon a dénoncé les agissements "méprisables" de l'EI qui incite à la violence confessionnelle entre communautés en Syrie.
Ces attaques "ne resteront pas impunies", a averti pour sa part le commandant kurde Joan Ibrahim sur une page Facebook des YPG.

De son côté, le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé samedi un message à M. Ban et au président du Conseil de sécurité de l'ONU sur les attaques de Hassaké, appelant notamment la communauté internationale à "mettre un terme à sa politique de deux poids deux mesures quand il s'agit de terrorisme". "Le feu des terroristes ne s'arrêtera pas aux frontières de la Syrie mais il se propagera à travers le monde", a prévenu le ministère, alors le régime utilise le terme "terroristes" pour désigner tous ceux qui cherchent à le renverser depuis mars 2011. Selon l'agence de presse officielle Sana, il a appelé le Conseil à "prendre des mesures contre les groupes terroristes et les Etats qui les soutiennent ou les parrainent".

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Ailleurs en Syrie, la guerre fait toujours rage entre régime et rebelles. Dans la province méridionale de Deraa, berceau de la révolte syrienne, l'armée de l'air du régime a lâché 12 barils d'explosifs sur les quartiers rebelles de la localité de Bosra al-Cham, selon l'OSDH qui n'a pas fait état de victime dans l'immédiat. Le président Bachar el-Assad a démenti l'utilisation par ces troupes de cette arme meurtrière, malgré les preuves apportées par des ONG internationales et les condamnations de l'ONU.

Parallèlement, l'opposition syrienne en exil a annoncé samedi qu'elle rejetait une invitation de la Russie pour participer à des discussions avec le régime le 6 avril à Moscou, mettant en garde contre une tentative de remettre Bachar el-Assad sur le devant de la scène.
La Coalition de l'opposition "a discuté de la lettre (d'invitation) transmise à la Coalition par le ministère russe des Affaires étrangères et a décidé de ne pas participer à 'Moscou 2'", lit-on dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion à Istanbul. Une source de la Coalition a affirmé à l'AFP que l'invitation de la Russie, allié indéfectible de Damas, était "un grand développement car il s'agit d'une reconnaissance de la Coalition en tant qu'institution".
Mais "il n'y a pas de raison de participer à la rencontre de Moscou 2, surtout que nous percevons des tentatives de la part des alliés du régime notamment la Russie et l'Iran de remettre Assad sur le devant de la scène", a déclaré à l'AFP Anas al-Abdo, réaffirmant le refus de "toute transition politique dont ferait partie Assad".


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"Pourparlers de Moscou" chez Poutine, plongé dans sa guerre froide anachronique et stupide ! A quoi va servir ce théâtre du petit tsar grotesque, premier responsable de la désintégration de la Syrie et du peuple syrien comme de l'implantation de Daech dans ce pays, par son soutien aveugle et inconditionnel à la dictature barbare ?

Halim Abou Chacra

05 h 30, le 22 mars 2015

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  • "Pourparlers de Moscou" chez Poutine, plongé dans sa guerre froide anachronique et stupide ! A quoi va servir ce théâtre du petit tsar grotesque, premier responsable de la désintégration de la Syrie et du peuple syrien comme de l'implantation de Daech dans ce pays, par son soutien aveugle et inconditionnel à la dictature barbare ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 30, le 22 mars 2015

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