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Économie - Liban - Emploi

Rien ne va plus pour 191 salariés du Casino du Liban

Des employés en colère ont bloqué les routes attenantes au Casino du Liban pour protester contre le licenciement de 191 personnes. La direction affirme pour sa part qu'elle restera ferme sur ce plan.

Les salariés licenciés recevront des indemnisations représentant 12 à 36 mois de salaire, selon la direction.

La direction du Casino du Liban a décidé de se passer de 191 personnes sur les 1 250 salariés que compte l'entreprise. « Il s'agit d'employés qui ne venaient pas, ou peu. Certains sont là depuis 20 ans, d'autres nous ont rejoints il y a trois ou quatre ans. Ils recevront tous des indemnisations représentant 12 à 36 mois de salaire », explique une source de la direction. En d'autres termes, il s'agit de mettre fin aux emplois fictifs qui ont longtemps prospéré au Casino.


Eddy* est l'un des employés licenciés. Il a 38 ans et travaillait au sein du département des relations publiques depuis 2012, un poste qu'il a obtenu « par piston » même s'il est diplômé en sciences de l'informatique. « Lors de mon embauche, je me suis étonné de l'absence de responsable au sein de ce département. J'ai demandé qui serait la personne chargée de m'encadrer et on m'a répondu qu'il fallait simplement que je vienne sept heures par jour tous les deux jours », témoigne-t-il. Son salaire était d'environ 2 millions de livres par mois. Une journée classique ? « Je venais au bureau, faisais quelques recherches sur mon ordinateur, m'assurais de rester sept heures puis je rentrais chez moi », reconnaît Eddy, mais sans pour autant justifier la décision de la direction. Il estime qu'avant de le licencier, on aurait dû lui proposer un poste dans son domaine de compétence, l'informatique. Sa position rejoint celle du président du syndicat des employés, Hady Chahwane, qui souligne que la direction fait payer aux salariés son incapacité à réformer l'entreprise. « Ils ont été licenciés parce qu'ils ne travaillent pas alors qu'on ne leur a jamais demandé de le faire », a-t-il déclaré. Le syndicat, qui a bloqué les routes attenantes à l'établissement, a exhorté le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, à intervenir en sa qualité d'actionnaire indirect à travers sa filiale Intra, qui détient 52 % du Casino du Liban.


De son côté, la direction du Casino assure qu'elle ne reviendra pas sur sa décision, invoquant en outre une conjoncture difficile. « Le conseil d'administration a décidé de restructurer les ressources humaines pour développer la productivité et permettre aussi au Casino de faire face au ralentissement économique dans le pays », souligne la source précitée, en affirmant que le chiffre d'affaires du groupe a baissé de plus de 6 % en 2014.


Autre facteur qui a sans doute accéléré la prise de décision : les revendications des employés non cadrés. En effet, près de 250 personnes travaillent pour le Casino à travers une société de sous-traitance, Abela. Il s'agit majoritairement de croupiers, recrutés indirectement sur une base contractuelle car les embauches sont officiellement gelées depuis quelques années en attendant justement cette fameuse restructuration.
« Contrairement aux autres, ce sont des employés productifs et nécessaires, ils devraient donc être cadrés dans les mois à venir », relève-t-on de même source au sein de la direction.

 

* Prénom modifié pour préserver l'anonymat de la personne concernée.

 

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La direction du Casino du Liban a décidé de se passer de 191 personnes sur les 1 250 salariés que compte l'entreprise. « Il s'agit d'employés qui ne venaient pas, ou peu. Certains sont là depuis 20 ans, d'autres nous ont rejoints il y a trois ou quatre ans. Ils recevront tous des indemnisations représentant 12 à 36 mois de salaire », explique une source de la direction. En d'autres...

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