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2014 dans le monde - Récession

Pour les marchés, le salut viendra en 2015 encore des banques centrales

Si la Fed serrait la vis, la BCE devrait accélérer et la Chine s'ouvrir davantage.

La Réserve fédérale américaine (Fed) appuie sur le frein pour accompagner la relance américaine (elle devrait relever ses taux en 2015).

Les marchés mondiaux, qui dépendent des liquidités et sont déconnectés de l'économie, vont devoir composer en 2015 avec les tendances mondiales et des banques centrales divergentes : si la Fed serrait la vis, la BCE devrait accélérer et la Chine s'ouvrir davantage.

En 2015, « comme depuis sept ans, ce sont les interventions des banques centrales qui vont avoir de l'influence sur les marchés », résume Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Amundi.
Depuis plusieurs années, pour tenter de relancer l'économie, les grandes banques centrales ont injecté beaucoup de liquidités dans le système en pratiquant des taux très bas ou en rachetant aux acteurs du marché certains actifs.

Constamment irrigués par ces flux, les Bourses s'en sortent bien et le rendement des obligations d'État baisse, alors que dans l'économie réelle, la situation n'est pas si rose. Wall Street évolue au plus haut, l'Europe s'apprête à finir l'année en hausse, malgré une croissance à l'arrêt, et la Bourse du Japon a bondi.
En 2015, les choses seront similaires, sauf que les banques centrales à la manœuvre « ne sont plus les mêmes », relève Mathieu L'Hoir, stratégiste au sein d'Axa IM.

La Réserve fédérale américaine (Fed) appuie sur le frein pour accompagner la relance américaine (elle devrait relever ses taux en 2015). La Banque d'Angleterre opte pour le statu quo. Les marchés chercheront ailleurs leurs doses de liquidité : la Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à frapper fort en début d'année, rejoignant la Banque du Japon (qui rachète beaucoup d'actifs) et même la Banque centrale de Chine qui a commencé à baisser ses taux en novembre.
« La BCE est pieds et poings liés et elle va devoir être au rendez-vous. Il y a urgence compte tenu de l'évolution de l'inflation », qui est trop basse, selon M. L'Hoir.

Un nouvel assouplissement de la BCE devrait profiter directement aux marchés européens, d'autant qu'une politique monétaire ultra-accommodante s'accompagne d'un affaiblissement de la monnaie, en l'occurrence l'euro, de quoi constituer une bouffée d'air frais pour les entreprises du continent.
« Le centre de gravité des banques centrales revient en Europe », là même où la croissance déçoit, selon M. Boscher, pour qui la baisse de l'euro « devrait donner un coup de booster visible en 2015 pour les profits des entreprises ».

« Moins centré sur les États-Unis »
Plus généralement, pour les économistes du néerlandais ING, « les divergences de politiques monétaires pourraient conduire à un marché des actions moins centré sur les États-Unis ».
Au chapitre des risques, au-delà des habituelles craintes géopolitiques (Ukraine) ou incertitudes électorales (Royaume-Uni, Espagne), l'action de la Fed au cours de l'année pourrait causer du chahut. « La divergence entre les banques centrales (...) va avoir comme conséquence d'induire nettement plus de volatilité sur les marchés », prévient M. L'Hoir.

Pour Christopher Low, économiste de FTN Financial, « tant que la Fed ne s'emporte pas et n'augmente pas trop ses taux, les actions devraient se comporter correctement », en particulier aux États-Unis.
Le resserrement monétaire américain et la hausse du dollar qui va avec se ressentiront à travers le monde, en particulier dans les pays émergents très dépendants du billet vert. « Lorsqu'il y a un changement de politique monétaire aux États-Unis, il y a un changement de politique monétaire mondiale », rappelle M. L'Hoir.

Toutefois, l'impact sur les émergents « sera beaucoup moins violent que ce qu'on avait vécu dans la seconde moitié de 2013 », quand la Fed avait évoqué la fin de sa politique ultragénéreuse. Certains pays émergents pourraient mieux encaisser ce changement en raison de la baisse du prix du pétrole.
« La question du pétrole, c'est une espèce de relance budgétaire massive au niveau mondial, notamment pour les pays qui subventionnent leur énergie », selon M. L'Hoir, un scénario très favorable à l'Inde et à l'Asie du Sud-Est, mais moins à la Russie.

Enfin, en dehors des banques centrales, les marchés pourront compter en 2015 sur l'ouverture financière de la Chine, avec le projet « Shanghai-Hong Kong Stock Connect » lancé en novembre 2014 et qui permet aux investisseurs du monde entier l'accès direct aux actions chinoises.
« La Chine est en train de donner naissance au deuxième plus grand marché boursier mondial », signale M. Boscher.
Et de conclure : « Cela va mettre des années à se mettre en place, mais cela ne peut qu'être favorable aux investisseurs internationaux. »

Les marchés mondiaux, qui dépendent des liquidités et sont déconnectés de l'économie, vont devoir composer en 2015 avec les tendances mondiales et des banques centrales divergentes : si la Fed serrait la vis, la BCE devrait accélérer et la Chine s'ouvrir davantage.En 2015, « comme depuis sept ans, ce sont les interventions des banques centrales qui vont avoir de l'influence sur les...

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