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Ibrahim Maalouf au pays des merveilles

Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, 34 ans, en concert récemment au London Jazz Festival, sa passion pour le cinéma et l'improvisation musicale. Quelques jours après la sortie le 18 novembre de son dernier album, « Au Pays d'Alice », réinterprétation musicale d'« Alice au Pays des merveilles » créée avec le rappeur Oxmo Puccino. L'artiste nous raconte la genèse du projet.

Photo AFP

« Le festival d'Île-de-France m'a commandé une création autour du thème des merveilles. On a commencé à bosser dessus en 2010, la création a eu lieu en 2011, on a fait un seul concert et à la fin on s'est pris dans nos bras et on s'est dit : "C'est pas possible, ça ne peut pas s'arrêter là" », raconte le musicien à Maureen Cofflard de l'AFP. Il lui aura fallu trois ans pour produire ce disque « particulièrement coûteux, soit l'équivalent de trois albums » sur son label Mi'ster Productions, avec « une chorale d'enfants, un orchestre classique, mon groupe en plus d'Oxmo et moi ».
Il jouera cette création à la Philharmonie de Paris du 5 au 8 février prochain.
Évoquant la scène, il dit avoir dû se « faire violence pour y être bien ». « Je suis beaucoup plus à l'aise en studio tout seul » où « je fais tout moi-même ». C'est pourtant à « 8-9 ans » qu'il y a fait ses premiers pas aux côtés de son père, le trompettiste Nassim Maalouf, qui lui créa une trompette unique à quatre pistons permettant de jouer les notes de la musique orientale.
« Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, je jouais, j'étais avec mon père, j'étais rassuré, c'était drôle. Dès que le concert était fini, j'allais jouer aux billes », se rappelle-t-il. Le trac est venu plus tard, lorsqu'il avait compris « qu'il y a des gens qui écoutent et regardent ».
À Londres, il a interprété son cinquième album, Illusions, Victoire de la musique du meilleur album de musique du monde en 2014.

 

 

 

 

La musique de film, son rêve
Le trentenaire, né à Beyrouth en pleine guerre civile et parti enfant à Paris où il vit toujours, a également réalisé cette année la musique de trois films, « un blockbuster (Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello), un film d'auteur ( Red Rose de l'Iranienne Sepideh Farsi) et un teen-movie ( La crème de la crème de Kim Chapiron) ». « Il y a une logique. J'ai travaillé quatre ans sur mon premier album » qui au départ était censé être une musique de film qu'il voulait présenter à des réalisateurs. « C'était ça, mon rêve. »
Il travaille actuellement sur le second long-métrage d'Ounie Lecomte : Je vous souhaite follement d'être aimé

Bande originale du quotidien
Ce boulimique de création qui voit ses albums comme « une bande originale du quotidien » a également écrit et produit le dernier album de Grand Corps malade. « Il m'a fait confiance mais il ne pensait pas qu'on irait si loin. Au départ, il voulait que je pose le son de ma trompette comme tous les chanteurs qui m'appellent », parmi lesquels Sting, Vanessa Paradis ou Juliette Gréco. « J'adore faire ça mais je suis frustré parce que (...) j'aimerais bien composer, arranger, leur proposer une chanson » mais jusqu'à récemment, « on ne me demandait pas parce qu'on me disait : toi, t'es trompettiste. » Une « case » dont il veut sortir. « Je crois qu'on est une génération aujourd'hui assez décomplexée face au fameux débat "on ne peut pas tout faire". Nous, on s'en fout un peu. C'est un mode de vie, une manière de ne pas s'interdire des choses », dit-il, expliquant avoir créé son propre label après avoir été refusé par toutes les maisons de disques.
Très attaché à la « liberté qu'offre l'art », il prépare une improvisation géante avec 1 000 artistes amateurs ou professionnels le 8 février au salon Musicora de La Villette à Paris.

 

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