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Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

Dans la guerre contre l’EI, les USA sur une « pente glissante »...

« En tant que commandant en chef, je ne laisserai pas les États-Unis être entraînés dans une nouvelle guerre en Irak », a assuré Barack Obama, qui a toutefois dû autoriser l'envoi de 1 500 conseillers militaires américains supplémentaires en Irak... Photo AFP

Les Etats-Unis ont choisi de mobiliser des moyens limités dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), mais le conflit s'enlise et ressemble de plus en plus à une véritable guerre où les enjeux s'élèvent chaque jour davantage pour Washington.


Début août, il s'agissait simplement de protéger les minorités religieuses en Irak, mais l'objectif s'est transformé au fil des semaines. Désormais, il faut détruire le groupe EI en Syrie et en Irak, une évolution spectaculaire pour le président Barack Obama qui était un opposant véhément à la guerre en Irak quand il n'était qu'un candidat à la Maison Blanche. « En tant que commandant en chef je ne laisserai pas les Etats-Unis être entraînés dans une nouvelle guerre en Irak », a répété Barack Obama le 7 août, à la veille des premiers bombardements américains. Mais la situation sur le terrain ne prête guère à l'optimisme et le président américain a dû autoriser la semaine passée l'envoi de conseillers militaires américains supplémentaires en Irak : ils seront ainsi bientôt 3 100 sur place. Les premiers bombardements étaient destinés à protéger les Yazidis réfugiés sur le Mont Sinjar, mais en aucun cas les Etats-Unis n'avaient l'intention de « devenir l'armée de l'air irakienne », avait aussi souligné à l'époque M. Obama. « C'est pourtant exactement ce que les Etats-Unis sont devenus », estime Micah Zenko, du Council of Foreign Relations. Et après plus de 800 raids aériens il n'y a aucune fin en vue et les autorités américaines estiment même que la lutte contre le groupe EI pourrait durer des années.

 

(Lire aussi: Comment est organisé le groupe Etat islamique?)

 

Impasse
Les conseillers militaires américains ne sont pas déployés dans « un rôle de combat », ont aussi répété les autorités américaines mais certains de ces hommes sont basés dans la province d'Anbar, à l'ouest de l'Irak, près des lignes de front, ce qui augmente le risque de voir des Américains tués là-bas.
Le principal risque de cette implication croissante est la célèbre « pente glissante », avec Washington de plus en plus impliqué et attiré dans la guerre en Syrie, avec une pression accrue pour une réelle intervention militaire américaine qui permettrait de renverser la vapeur, notent des experts. Pour le moment la stratégie militaire des Etats-Unis ressemble à celle utilisée durant l'occupation de l'Irak entre 2003 et 2011, quand des conseillers et formateurs travaillaient avec les soldats irakiens et les tribus sunnites pour combattre el-Qaëda, estime Robert Scales, un général à la retraite. Mais pendant que l'armée irakienne s'entraîne, les combattants du groupe EI ont le temps de renforcer leurs positions sur les pans de territoire qu'ils contrôlent, d'emmagasiner des armes et de recruter davantage de jihadistes, a mis en garde M. Scales dans le Washington Post.

 

(Pour mémoire : Obama déterminé à « lancer l’offensive » contre l’État islamique)


Daniel Bolger, ancien lieutenant général qui a dirigé des troupes en Irak, a également mis en garde contre le risque que courent les Etats-Unis de répéter les erreurs de « deux guerres ratées » en Irak et en Afghanistan, en s'appuyant trop sur l'armée pour résoudre des problèmes qui sont aussi politiques. « L'afflux de troupes en Irak en 2007 n'a rien gagné, ça a juste permis d'avoir plus de temps », a-t-il jugé dans le New York Times. « Mais, au final, limité par un gouvernement corrompu et sectaire à Bagdad et entravé par la volonté de nos compatriotes américains de ne pas s'engager dans une lutte qui risquait de durer des décennies, l'afflux de soldats en 2007 n'a fait que préparer l'impasse actuelle », conclut-il.

 

 

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Les Etats-Unis ont choisi de mobiliser des moyens limités dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), mais le conflit s'enlise et ressemble de plus en plus à une véritable guerre où les enjeux s'élèvent chaque jour davantage pour Washington.
Début août, il s'agissait simplement de protéger les minorités religieuses en Irak, mais l'objectif s'est transformé au fil des semaines....

commentaires (4)

Avec OBAMA; c'est la "chienlit" Il ne faut pas espèrer que ce Président est capable de résoudre un problème comme par exemple la loi social pour tous aux USA. c'est un échec !!! Alors, imaginer qu'il va venir nous aider ...!!!! vaste rigolade, mais une rigolade mortelle pour nous

FAKHOURI

16 h 32, le 13 novembre 2014

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Commentaires (4)

  • Avec OBAMA; c'est la "chienlit" Il ne faut pas espèrer que ce Président est capable de résoudre un problème comme par exemple la loi social pour tous aux USA. c'est un échec !!! Alors, imaginer qu'il va venir nous aider ...!!!! vaste rigolade, mais une rigolade mortelle pour nous

    FAKHOURI

    16 h 32, le 13 novembre 2014

  • OU : DU SKI... À GOGO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 35, le 13 novembre 2014

  • Les USA sont sur une pente glissante en Irak comme au bon temps du Vietnam .Mort gratuite.

    Sabbagha Antoine

    15 h 15, le 13 novembre 2014

  • Je le redis une nouvelle fois, il n’y a pas de solution diplomatique dans ce conflit. Il n’y a aucun argument qui peut convaincre le groupe État Islamique de renoncer à ses conquêtes et le tyran Bachir el Assad d’abdiquer. L’un comme l’autre ne peuvent être réduits à l’impuissance que par la force des armes, et ce n’est pas celles mises en œuvre jusqu’à présent qui y parviendront. Tant qu’Obama et ses alliés occidentaux ne se résoudront pas à employer les grands moyens, notamment l’envoi d’une puissante armée au sol, les combats et les massacres s’éterniseront. Donner des armes aux combattants syriens permettra peut-être de vaincre le groupe Armée Islamique, mais ensuite ces armes aux mains de l’armée syrienne, qui soutient le dictateur Bachir el Assad, serviront une fois de plus à mater les insurgés s’opposant au régime, en assassinant des populations entières, hommes femmes et enfants, comme ça n’a cessé d’être le cas depuis des décennies.

    Jacques MARAIS

    11 h 46, le 13 novembre 2014

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