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À La Une - terrorisme

"Nous ne pouvons nous résigner à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens"

Le Vatican appelle la communauté internationale à prévenir de "possibles et nouveaux génocides" dans la région.

Devant 79 cardinaux du monde entier réunis en consistoire et 7 patriarches du Moyen-Orient, le pape François a appelé lundi à "une riposte adéquate" pour faire face à "un phénomène de terrorisme d'ampleur à première vue inimaginable". AFP PHOTO POOL / MAX ROSSI

Le Saint-Siège a solennellement demandé lundi à la communauté internationale d'agir pour "prévenir de possibles et nouveaux génocides" au Moyen-Orient et de s'attaquer aux "sources qui soutiennent les activités terroristes" de l'organisation Etat islamique (EI).

Devant  neuf cardinaux du monde entier réunis en consistoire et sept patriarches du Moyen-Orient, le pape François a une nouvelle fois appelé à "une riposte adéquate" pour faire face à "un phénomène de terrorisme d'ampleur à première vue inimaginable". "Nous ne pouvons nous résigner à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens", a-t-il également martelé à l'ouverture des travaux.

 

(Pour mémoire : Chrétiens d'Orient, un état des lieux)



Au cours d'une longue intervention très argumentée, le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin a appelé la communauté internationale à agir "pour prévenir de nouveaux et possibles génocides".
Pour cela, il faut impliquer "directement les Etats de la région" dans des solutions négociées et "prêter attention aux sources" qui soutiennent les activités terroristes de l'EI "par le biais d'un appui politique plus ou moins clair, du commerce illégal de pétrole, de la fourniture d'armes et de technologies".

"La communauté internationale ne doit pas fermer les yeux face au trafic d'armes", a-t-il insisté.
"Il est licite de stopper l'agresseur injuste, mais dans le respect du droit international", a répété le numéro 2 du Saint-Siège, ajoutant que la réponse ne pouvait être "seulement militaire" mais devait aussi s'attaquer aux causes profondes "exploitées par l'idéologie fondamentaliste".

 

(Lire aussi : Quand les chrétiens de Syrie organisent leur protection)

 

Reconnaître le rôle de l'Iran
Les débats ont porté en particulier sur l'importance de l'éducation dans le respect des autres religions.
Le Saint-Siège est soucieux que le rôle de l'Iran "dans la résolution des crises en Syrie et en Irak" soit reconnu, a également insisté le cardinal italien.
"Dans le cas précis du prétendu Etat islamique, une responsabilité particulière échoit aux dirigeants musulmans non seulement pour lui dénier la prétention de s'appeler +Etat islamique+ et de constituer un califat, mais aussi pour condamner" les meurtres pour raisons religieuses, a-t-il fait remarquer.

 

(Lire aussi : Des chrétiens d'Orient lancent un appel aux pays arabes à faire face à l'Etat islamique)


Mgr Parolin s'est en revanche montré prudent sur le dilemme des chrétiens d'Orient, partagés entre rester et émigrer, en mettant d'abord en avant la liberté de choix alors que certains patriarches cherchent à lutter contre l'exode actuel. "C'est un problème délicat. Si l'on veut que les chrétiens restent dans la région, ils doivent trouver des conditions adéquates de vie, de sécurité, de travail et d'avenir", a-t-il dit.
Et pour ceux qui restent, le chef de la diplomatie du Saint-Siège a demandé "de ne pas céder à la tentation de chercher à se faire protéger par les autorités politiques et militaires du moment pour garantir leur survie", mais plutôt de s'engager pour "la modernité, l'Etat de droit, la démocratie et le pluralisme".

Interrogé sur une possible visite du pape en Irak à l'occasion de sa prochaine visite en Turquie fin novembre, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a semblé l'exclure: "c'est toujours un thème évoqué. Mais il n'y a rien de précis et rien d'imminent".

 

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