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Culture - Rencontre

Santiago Gamboa : « Mes souffrances sont mon plus grand trésor... »

De Bogota à Paris, en passant par Rome et New Delhi, Santiago Gamboa est un romancier au regard sans concession. « Réaliste », dit-il. On le retrouve à la « Maison internationale des écrivains » à Beyrouth dans le cadre des rencontres des écrivains entre deux cultures. Pour un regard toujours lucide et sans effusion lyrique.

Santiago Gamboa, un témoin vigilant de ce qui l’entoure. Photo Michel Sayegh

Chemise noire, lunettes à grosses montures, barbe de quelques jours, un corps massif, un peu à la Falstaff, la cinquantaine fringante et ce léger accent ensoleillé, en français, des pays latinos. Colombien, Santiago Gamboa, né d'une famille intellectuelle de gauche, a le voyage dans le sang. Un homme aux semelles de vent qui connaît le sens du tumulte et de la houle de la vie. Dont son œuvre (neuf opus à son actif dont le premier traduit en 19 langues!) porte l'empreinte entre récits de voyages, nouvelles, romans et un essai politique intitulé Guerre et paix, tout comme l'ouvrage majeur de Tolstoï...
Témoin vigilant de ce qui l'entoure, son premier voyage au Liban ne le surprend pas beaucoup. «Je connais la région, dit-il, en parlant de l'arrière pays, c'est la même structure et la même atmosphère chaotique que dans les villes latinos... C'est différent de l'Inde et de la Chine.»

Q - Que cherchez-vous dans la vie ?
R - Je ne cherche rien. Je vis. Mes souffrances sont mon plus grand trésor. La littérature, la poésie, la musique sont mes ports d'attache. Je m'intéresse à la religion aussi, mais en tant qu'approche philosophique. C'est un art qui contient tous les arts...

Comment vous définissez-vous ?
Je me définis comme un journaliste et écrivain colombien qui a vécu trente ans en dehors de son pays. Paris, New York, Rome, New
Delhi. C'est à Paris, par le biais de mon identité de latino, que j'ai découvert mon appartenance au tiers-monde...

Comment la critique classe vos livres ?
Les avis sont divisés et diversifiés. Et pas souvent clairs. Tenez, me ranger auprès de Garcia Marquez n'est pas très vrai, à part que tous les deux nous sommes colombiens et journalises. J'écris toujours à la première personne, j'ai été influencé par Mario Vargas Llosa, Graham Greene, St Jean Delacroix et j'ai une admiration pour Arthur Rimbaud.

Quel style avez-vous lorsque vous abordez l'écriture ?
Réaliste. Pas historique. Et je ne suis pas poète. Le romancier c'est la classe ouvrière de la littérature, tandis que le poète c'est l'aristocrate. Il écrit peu et en fulgurance...Tandis qu'un écrivain c'est au poids de son labeur, toujours énorme, qu'il doit le talent. Et un journaliste, souvent, finance la carrière d'un romancier... Un poète, lui, peut faire de la pub. C'est la force de ses mots !

Comment concevez-vous le rapport auteur-public ?
Il faut être cruel quand on est lecteur. Pas passif. Pour le choix du livre qui sera votre compagnon pour un bout de temps ! Et puis être écrivain c'est fuir les stéréotypes qui nous été imposés. La littérature c'est comme acheter devant un étalage de légumes ou de fruits : il faut faire le tri! La littérature est une création artistique, un art majeur. Elle touche à la spiritualité et transmet des modèles de
pensée...

Chemise noire, lunettes à grosses montures, barbe de quelques jours, un corps massif, un peu à la Falstaff, la cinquantaine fringante et ce léger accent ensoleillé, en français, des pays latinos. Colombien, Santiago Gamboa, né d'une famille intellectuelle de gauche, a le voyage dans le sang. Un homme aux semelles de vent qui connaît le sens du tumulte et de la houle de la vie. Dont son...

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