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Liban - L’éclairage

Branle-bas international contre Daech : le Hezbollah veut être de la partie...

Photo Reuters

Le dossier de la présidentielle libanaise, qui se trouvait ces derniers temps en état de cryogénisation, est redevenu une priorité avec la nomination en Irak de Haïdar el-Abadi et la démission de Nouri al-Maliki. Ces développements, ainsi que la montée en puissance de Daech à l'échelle régionale et des craintes que l'avancée de cette organisation suscite en Syrie, en Irak et aux abords de la frontière libanaise, ont changé la donne.
La menace constituée par Daech avait poussé le roi Abdallah d'Arabie saoudite à adresser un appel au monde pour combattre le terrorisme et l'extrémisme. Depuis, c'est le branle-bas de combat pour faire face au péril terroriste. Le Conseil de sécurité a d'abord adopté la résolution 2170 sous l'égide du chapitre VII pour mettre au pas Daech et le Front al-Nosra. Daech ayant contrôlé le barrage stratégique de Mossoul, puis s'étant positionné aux abords du Kurdistan, la confrontation a commencé en Irak : l'aviation américaine a bombardé les positions de l'organisation pour la contenir, la sortir de Mossoul et l'empêcher d'entrer au Kurdistan. Et cela ne fait que commencer...


L'abdication de Maliki en Irak a été le fruit de concertations régionales et internationales, surtout entre Washington et Téhéran. La coordination entre les États-Unis et l'Iran s'est matérialisée dans les frappes contre les positions de Daech, dans une volonté d'en finir avec ce groupuscule, notamment après l'exode des chrétiens de Mossoul et le massacre des yazidis. La visite du patriarche maronite à Erbil, aux côtés des évêques syriaques et chaldéens, vise aujourd'hui à montrer que le Vatican souhaite que les chrétiens de la région restent attachés à leur terre. Il est également question, de sources politiques, d'une coordination au niveau des services de renseignements entre Damas et Washington pour faire face au terrorisme, d'où l'intervention de l'aviation syrienne et ses raids successifs, ces derniers jours, sur les positions de Daech à la frontière syro-irakienne.

 

(Lire aussi : L'EI intraitable : Un militaire contre un prisonnier islamiste à Roumieh)


Au plan local, les projecteurs se sont vraiment braqués sur la formation extrémiste après les incidents de Ersal. Daech a ainsi occupé la plus grande partie du dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a évoqué la volonté du groupuscule de lier Beyrouth au « califat » ressuscité à Bagdad par Abou Bakr el-Baghdadi. Hassan Nasrallah s'est attribué, sans consultations et sans aucune couverture locale, la mission de combattre Daech et l'extrémisme sunnite, soulignent des sources du 14 Mars. Il s'agit, estiment ces sources, d'une volonté pour le Hezbollah de s'assurer une place de choix dans la coalition internationale pour la lutte contre les takfiristes. En bref, Hassan Nasrallah agit une fois de plus de manière unilatérale, sans se concerter avec les autorités, tout en prétendant protéger le Liban, qui est appelé à se ranger derrière la résistance. Mieux encore, il appelle le gouvernement à coordonner avec le régime syrien pour mettre fin à la crise des réfugiés et combattre l'extrémisme...


En effet, de plus en plus de voix s'élèvent, dans les rangs du directoire du 8 Mars, pour inviter le gouvernement à coordonner avec le régime syrien sur ces deux plans, notamment aux lendemains des incidents de Ersal. Mais, derrière cette invitation, il existe une volonté de recréer un lien intrinsèque entre le régime Assad et le Liban, souligne le 14 Mars, d'une manière qui équivaudrait à parer ce dernier d'un certain regain de légitimité. Il s'agirait donc d'une volonté manifeste de sortir Bachar el-Assad de son isolement international. Or il s'est avéré que le régime syrien tente de faire pression sur le cabinet Salam à travers le dossier des réfugiés – preuve en est, l'affaire des 1 400 Syriens repoussés à la frontière par la religieuse Agnès Mariam. Le prétexte syrien est que ces réfugiés n'ont pas de papiers d'identité et qu'ils sont entrés clandestinement : en clair, ce sont les opposants qui sont visés par ces mesures. Des opposants dont certains constituent aujourd'hui pour le Liban une bombe à retardement, du moment que du fond de leur misère ils auraient été repêchés par les mouvances extrémistes...


Une source ministérielle estime qu'il est plus que jamais nécessaire pour le Liban de ne pas outrepasser la politique de distanciation qu'il s'est fixée vis-à-vis des développements en Syrie, et de rester attaché à la déclaration de Baabda, quand bien même certaines parties ont renié leurs engagements à ce niveau. Le gouvernement continue de refuser toute ingérence dans la crise syrienne pour éviter au pays les répercussions de la guerre sur la scène locale. En fait, le Hezbollah et ses alliés tentent de recréer une équation qui rendrait au régime syrien le rôle qu'il jouait sur la scène interne avant la guerre, et avant l'arrestation de l'ancien ministre Michel Samaha. Les contacts entre le président Michel Sleiman et Bachar el-Assad s'étaient d'ailleurs interrompus lorsque le complot Samaha-Mamlouk avait été révélé au grand jour.
Concernant le dossier présidentiel, le Hezbollah tient à ce que le prochain chef de l'État soutienne la résistance et ses armes, abandonne la politique de la distanciation et renonce à la déclaration de Baabda. Cependant, les événements en Irak pourraient faciliter une issue de crise sur ce plan et modifier les positions du 8 Mars. Il existerait d'ailleurs entre les composantes de ce camp une divergence autour des candidatures. C'est pourquoi le 8 Mars n'aurait jusqu'à présent pas nommé officiellement son candidat à la présidence, selon des sources bien informées. S'il faut en croire des sources diplomatiques occidentales, le 8 Mars n'est pas pressé d'aller à la présidentielle et préfère attendre les développements régionaux à partir de l'Irak. Une entente régionale et internationale et des signes de détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran se profilent à l'horizon. Cela se traduirait par des rencontres entre les responsables des deux pays, et la formation d'un cabinet d'union nationale en Irak, en attendant que les positions respectives se décantent concernant la crise syrienne.

 

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Le dossier de la présidentielle libanaise, qui se trouvait ces derniers temps en état de cryogénisation, est redevenu une priorité avec la nomination en Irak de Haïdar el-Abadi et la démission de Nouri al-Maliki. Ces développements, ainsi que la montée en puissance de Daech à l'échelle régionale et des craintes que l'avancée de cette organisation suscite en Syrie, en Irak et aux...

commentaires (3)

Ah bon ??on disait pourtant que daech etait aux ordres de damas !!! Et la on parle de les combattre en incluant et le hezb et l armee syrienne . Help les specialistes gruyere de la politique du M.O . Ont ils compris enfin que l alliance daech/binsaoud/israel etait reelle ?

FRIK-A-FRAK

18 h 00, le 20 août 2014

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Commentaires (3)

  • Ah bon ??on disait pourtant que daech etait aux ordres de damas !!! Et la on parle de les combattre en incluant et le hezb et l armee syrienne . Help les specialistes gruyere de la politique du M.O . Ont ils compris enfin que l alliance daech/binsaoud/israel etait reelle ?

    FRIK-A-FRAK

    18 h 00, le 20 août 2014

  • EST-CE UNE BLAGUE HIZBIQUE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 20 août 2014

  • UNE ARMÉE INTERNATIONALE DE COMBAT, ONUSIENNE, SOUS LES ORDRES DU MASTODONTE, ET DONT LES PAYS ISLAMIQUES FORMERAIENT L'ÉPINE DORSALE, DEVRAIT VOIR LE JOUR IMMÉDIATEMENT ET COMMENCER LES OPÉRATIONS DE NETTOYAGE SANS PLUS RETARD.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 50, le 20 août 2014

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