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Économie - Liban - Conjoncture

Sécheresse : « Nous entrons dans le rouge », prévient Hoayek

La pénurie d'eau n'en finit plus d'affecter les agriculteurs comme les consommateurs à travers le pays. Et, faute de planification et de moyens à l'échelle étatique, la situation risque de s'aggraver si rien n'est fait à temps pour répondre à la crise.

Moins d’un quart de la quantité d’eau habituellement utilisée pour l’irrigation et l’arrosage est aujourd’hui disponible. Photo Bigstockphoto.com

Oum Brahim est originaire de la région de Baalbeck. Chaque année, cette dame d'un certain âge transforme religieusement des kilos de fruits en confitures, qu'elle stocke chez elle dans de gros bocaux. Mais les choses sont différentes pour elle en cet été 2014 : en effet, certains fruits se sont faits rares, et, dans certains cas, plus chers, à cause de la sécheresse. Oum Brahim a donc renoncé cette année à confectionner ses précieuses préparations.
« Ce n'est pas tant la quantité que la qualité », estime le président de l'Association des agriculteurs, Antoine Hoayek, interrogé par L'Orient-Le Jour. En effet, explique-t-il, en raison de la pénurie d'eau, beaucoup de cultivateurs se sont retrouvés obligés de cueillir prématurément leurs fruits et légumes. D'où une production en grosse partie de qualité inférieure qui a déferlé sur les marchés, et une raréfaction et un renchérissement des produits de bonne qualité.

Rappelons que les agriculteurs libanais sont durement affectés par une sécheresse qui perdure depuis le début de l'année ; selon le service météorologique de l'aéroport de Beyrouth, interrogé en juin, il n'est tombé à ce jour pas plus de 470 mm en 2014 au Liban, pour une moyenne annuelle de 824 mm. Selon M. Hoayek, moins d'un quart de la quantité d'eau habituellement utilisée pour l'irrigation et l'arrosage est aujourd'hui disponible.

 

(Lire aussi : "Si tu m'aimes vraiment, économise l'eau" : Le Liban joue sur l'émotion pour limiter le gaspillage)

 

Un projet de « goutte à goutte » tombe... à l'eau
Autre conséquence de la sécheresse dont souffrent les agriculteurs, les surcoûts engendrés en termes d'irrigation. « Bien entendu, tempère M. Hoayek, le cas varie d'un terrain à l'autre. Certains producteurs arrivent à se débrouiller, soit en ayant à leur disposition un puits, soit en achetant de l'eau. Mais il ne faut pas se leurrer : nous traversons une crise. La situation n'est pas désastreuse, mais nous entrons dans le rouge. »
À cet égard, l'Association des agriculteurs a appelé en juillet les autorités locales, par exemple dans la région du Chouf, à faire preuve de flexibilité en permettant aux cultivateurs d'approfondir leurs puits sans devoir d'abord obtenir une autorisation. Parmi les autres solutions proposées – en février dernier – par l'association, figuraient également l'indemnisation des agriculteurs affectés par la sécheresse et la création d'un organisme de protection des agriculteurs contre les catastrophes naturelles.

 

(Lire aussi : Les dix commandements pour faire face à la pénurie d'eau de l'été...)


Pour sa part, après avoir annoncé le lancement d'un programme destiné à lutter contre la sécheresse, le ministère de l'Agriculture aurait apparemment fait marche arrière, rapporte M. Hoayek. Ce projet, financé à hauteur d'environ 500 000 dollars par le ministère, prévoyait la distribution à l'échelle nationale de tuyaux d'arrosage goutte à goutte (micro-irrigation), grâce à des subventions octroyées par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (ou Fao). Il aurait été annulé a priori car le ministère s'est rendu compte de la difficulté de distribuer les tuyaux équitablement à tous, révèle en substance M. Hoayek.
Reste donc à voir quelles nouvelles mesures prendront les autorités avant, espérons-le, que le seuil critique soit franchi...

 

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Oum Brahim est originaire de la région de Baalbeck. Chaque année, cette dame d'un certain âge transforme religieusement des kilos de fruits en confitures, qu'elle stocke chez elle dans de gros bocaux. Mais les choses sont différentes pour elle en cet été 2014 : en effet, certains fruits se sont faits rares, et, dans certains cas, plus chers, à cause de la sécheresse. Oum Brahim a donc...

commentaires (1)

Faut juste se débarasser de tous les parasites qui squattent nos ministères, notre parlement, notre gouvernement, toutes nos institutions,et y mettre des gens honnêtes et capables, dévoués à leur patrie le Liban. Ces parasites actuels trouveront toujours une raison pour ne pas appliquer des plans: "...Ce projet financé à hauteur d'env. 500000 $ par le ministère (de l'Agriculture) prévoyait à l'échelle naktionale...etc.,etc." Que voulez-vous, ça fatigue de travailler, de réfléchir...Et puis aussi "ils" n'ont pas le temps pour cela, trop occupés avec leurs intérêts et projets personnels... Pauvre Liban !

Irene Said

12 h 10, le 02 août 2014

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Commentaires (1)

  • Faut juste se débarasser de tous les parasites qui squattent nos ministères, notre parlement, notre gouvernement, toutes nos institutions,et y mettre des gens honnêtes et capables, dévoués à leur patrie le Liban. Ces parasites actuels trouveront toujours une raison pour ne pas appliquer des plans: "...Ce projet financé à hauteur d'env. 500000 $ par le ministère (de l'Agriculture) prévoyait à l'échelle naktionale...etc.,etc." Que voulez-vous, ça fatigue de travailler, de réfléchir...Et puis aussi "ils" n'ont pas le temps pour cela, trop occupés avec leurs intérêts et projets personnels... Pauvre Liban !

    Irene Said

    12 h 10, le 02 août 2014

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