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À La Une - Economie

Partage des richesses: Thomas Piketty balaie les critiques du FT

Le quotidien britannique des milieux d'affaires pointe du doigt "une série d'erreurs" dans les données utilisées par l'économiste star.

Thomas Piketty, l'économiste star du moment. Photo AFP

Epinglé par le Financial Times pour des erreurs de calcul dans son dernier ouvrage, l'économiste star Thomas Piketty a maintenu ses conclusions et invité le journal à soumettre ses propres données au feu des critiques.

 

Dans son édition datée de samedi, le quotidien britannique des milieux d'affaires pointe du doigt "une série d'erreurs" dans les données utilisées par M. Piketty dans "Le Capital au XXIe siècle", phénoménal succès d'édition pour un livre d'économie, de surcroît écrit par un Français.
Ces erreurs auraient eu pour conséquence de fausser les conclusions, amplement commentées aux Etats-Unis, de M. Piketty. Le FT dénonce, entre autres, des erreurs de transcription à partir des sources originales et des formules incorrectes.


"Les données qu'on a sur les patrimoines sont imparfaites mais d'autres comme les déclarations de succession sont plus fiables. Je fais cela en toute transparence, je mets tout en ligne", déclare à l'AFP l'économiste. "Là où le Financial Times est malhonnête, c'est qu'il laisse entendre que cela change des choses aux conclusions alors que cela ne change rien. Des études plus récentes ne font que conforter mes conclusions, en utilisant des sources différentes", ajoute-t-il.


La thèse centrale de son ouvrage repose sur l'idée selon laquelle les inégalités économiques n'ont jamais été aussi fortes depuis les années précédant la Première Guerre mondiale. Thomas Piketty a également fait valoir que, en regardant les classements des plus grandes fortunes publiés au cours des trente dernières années, celles-ci avaient progressé trois fois plus vite que le patrimoine moyen.


"Le FT se ridiculise car tous ses confrères reconnaissent que les hauts patrimoines ont augmenté plus rapidement", insiste M. Piketty, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à l'Ecole d'économie de Paris, en invitant le quotidien britannique à publier ses propres séries de données.
L'économiste rappelle qu'il participait à un site internet, le "World Top Incomes Database", régulièrement mis à jour avec de nouvelles séries sur divers pays du monde.
"On va transformer, dans les prochaines années, cette base en base encore plus complète. Le projet consiste à mettre en ligne de façon permanente des données mises à jour", explique-t-il.

 

Un phénoménal succès d'édition
Pour appuyer sa démonstration, le Financial Times est allé jusqu'à faire le lien avec une autre affaire, avérée celle-ci truffée d'erreurs, qui avait contraint deux économistes prestigieux de l'université américaine Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, à publier une correction à leur étude controversée sur l'impact de la dette publique sur la croissance.


Reçu mi-avril à la Maison Blanche et au ministère américain des Finances, l'économiste français a écumé colloques et conférences aux Etats-Unis et en Europe, afin de dénoncer l'extrême concentration des richesses et plaider pour une plus forte taxation du capital via notamment un impôt mondial.
Interrogé sur les ventes de son ouvrage, M. Piketty a répondu qu'elles atteignaient, jeudi, les 100.000 exemplaires en France (éditions du Seuil) et les 400.000 aux Etats-Unis, Royaume-Uni et dans le reste du monde anglophone (Harvard University Press).


Parfois qualifiée de nouveau marxisme, cette oeuvre monumentale de quelque 1.000 pages a notamment reçu les éloges de Paul Krugman, Prix Nobel d'économie et influent chroniqueur du New York Times, qui a assuré que ce livre "changeait la manière de réfléchir sur la société et de faire de l'économie".

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