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Culture - Festival

Byblos 2014 : une programmation de premier plan !

À Byblos, les grands concerts de l'été se succèderont du 3 juillet au 19 août. Avec 9 soirées au compteur, alternant grosses pointures internationales et artistes phares libanais, la 15e édition du Festival de Byblos reste fidèle à sa réputation de qualité et de variété !

Première apparition au Festival de Byblos du maître du oud Marcel Khalifé. Photo Muzaffar Salman

À l'affiche de Byblos 2014, il y en a pour tous les goûts : du rock américain avec Beirut, de l'électro britannique avec Massive Attack, de la pop francophone avec Stomae, du metal symphonique néerlandais avec Epica, du jazz métissé avec le doublé Mulatu Astatke et Ibrahim Maalouf, de la musique symphonique contemporaine avec Yanni, des hymnes arabes avec Marcel Khalifé, des mélodies nomades avec Guy Manoukian et, pour la première fois, du classique avec le pianiste chinois Lang Lang. De quoi nourrir la légendaire soif d'échanges des cultures des descendants des Phéniciens !

Le programme a été annoncé hier par la présidente du comité de ce festival Latifeh Lakkis et le producteur Naji Baz, au cours d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Byblos sur mer. En présence, notamment, des ministres du Tourisme et de la Culture, Michel Pharaon et Rony Araiji ; du président de la municipalité de Jbeil, Ziad Hawat ; du représentant de la IBL Bank (principal sponsor), Habib Lahoud, ainsi que de Marcel Khalifé.

Des allocutions des uns et des autres, on retiendra le « Byblos au premier plan », lancé – comme un slogan – par le ministre du Tourisme Michel Pharaon. Saluant autant la gestion de la ville couronnée de plus d'un prix (meilleure cité touristique du monde arabe en 2013 et Golden Apple pour 2014) que le travail du comité du festival, « mais encore les prises de position du président Sleiman, fils de Jbeil, dont le mandat s'achève et auquel nous voulons rendre aussi hommage », a-t-il affirmé, le ministre Pharaon a rappelé que les spectacles de Byblos ne font pas seulement rayonner la région, mais contribuent également à la promotion culturelle et touristique de l'ensemble du pays. À l'instar des autres grands festivals. Et, appelant à « maintenir envers et contre tout la culture de la vie et celle d'une belle image d'un Liban de paix », le ministre du Tourisme a insisté sur la nécessité d'œuvrer à apaiser les tensions et à créer un climat plus sécurisant, afin que les prémices du retour du tourisme cet été (50 à 60 % de réservations hôtelières déjà enregistrées) se confirment.

Michel Pharaon qui s'active pleinement dans ce domaine a aussi annoncé l'instauration de « Live Love Lebanon », la Journée du tourisme, le 18 mai. Ce qui a amené Ziad Hawat, le président de la municipalité de Jbeil, à annoncer de son côté le lancement prochain d'une campagne intitulée « We Love Byblos ».

Plus sobrement et en quelques mots succincts, le ministre de la Culture Rony Araiji, « heureux de se retrouver dans cette cité millénaire qui regarde toujours vers l'avenir », a apporté son soutien au Festival de Byblos. Et a salué la qualité réellement internationale de sa programmation ainsi que sa constance à inclure de grands artistes libanais aux côtés des vedettes étrangères, « chose que nous préconisons toujours et à laquelle nous tenons beaucoup », a-t-il indiqué.


Voici donc le programme :

Jeudi 3 juillet
Lang Lang (21h30)
Le prodige du piano classique donnera le coup d'envoi du festival. Accompagné par l'Orchestre philharmonique du Liban dirigé par maestro Darrell Ang, il interprétera le deuxième concerto pour piano de Rachmaninov, ainsi qu'une sélection de morceaux pour piano seul faisant la part belle à Chopin.
Un concert exceptionnel en perspective ! D'autant que Lang Lang n'est pas un pianiste comme les autres. Auréolé d'une aura de rock star, il est adulé par des millions de fans et a été salué par le New York Times comme « l'artiste le plus acclamé de la planète classique ». Premier pianiste chinois engagé par l'Orchestre philharmonique de Vienne, par le Philharmonique de Berlin et les meilleurs orchestres aux États-Unis, il est reconnu pour la sensibilité et le romantisme de ses interprétations. Si sa technique pianistique époustouflante lui vaut des partenariats avec les plus grands chefs d'orchestre comme Daniel Barenboim ou Simon Rattle, son charisme l'a également propulsé hors du cadre de la musique classique. Après avoir collaboré avec le jazzman Herbie Hancock ou le danseur dubstep Marquese Scott, il s'est, entre autres, produit cette année avec le groupe Metallica lors de la cérémonie des Grammys.
Par ailleurs, Lang Lang qui figure sur la liste des 100 personnes les plus influentes du Time Magazine a été nommé en 2013 messager des Nations unies pour la paix.

Jeudi 17 juillet
Marcel Khalifé (21h30)
C'est plus qu'un simple concert, un retour au bercail, au port, « à la terre première », pour reprendre les propres termes de Marcel Khalifé. Qui, visiblement ému, a déclamé au cours de la conférence de presse une longue ode à Jbeil, d'où il est originaire. Et où ce maître du oud fera sa première apparition sur la scène du Festival de Byblos dans une grosse production résumant en quelque sorte ses 4 décennies de vedettariat.
Accompagné par l'ensemble al-Mayadine, par un chœur de 60 chanteurs ainsi que 80 musiciens de l'Orchestre philharmonique libanais dirigés par maestro Harout Fazlian, Marcel Khalifé chantera la poésie de Mahmoud Darwiche, d'Adonis, d'Ounsi el-Hage et de Joseph Harb, entre autres... Dans un hommage à la hauteur de son âme rebelle et de son statut d'artiste parmi les plus influents du monde arabe !

Samedi 19 juillet
Yanni (21h30)
C'est vrai qu'il s'était produit pas plus tard que l'année dernière à Byblos. Mais les deux concerts que Yanni avait donnés n'avaient pas suffi à réunir l'ensemble de ses fans libanais. Ceux qui n'avaient pas pu trouver de billets l'été dernier vont être ravis. Yanni, qui est actuellement en tournée mondiale avec un tout nouveau spectacle pour promouvoir son dernier album « Inspirato », a de nouveau inscrit Byblos sur son agenda, « comme il l'avait promis », signale Baz. L'espace d'une soirée unique, entouré de l'ensemble de ses musiciens et chanteurs, le compositeur-interprète et « star planétaire » de la musique symphonique contemporaine interprétera ses plus beaux morceaux dans de nouvelles orchestrations.

Mardi 29 juillet
Massive Attack (20h30)
Ce légendaire groupe britannique signe cet été son grand retour sur le circuit des festivals.
Considéré comme le précurseur du trip-hop, ce mouvement musical aux sonorités électroniques hypnotisantes, né en 1991 dans les ambiances métissées des clubs de Bristol, demeure l'un des plus importants de ces 20 dernières années. Avec des morceaux tels que Safe from Harm, Karmacoma et Paradise Circus, les Massive Attack ont imprégné la mémoire collective de plusieurs générations. 3D, Daddy G et Mushroom, le trio fondateur du groupe (auquel se sont greffées une succession de voix féminines, dont Elisabeth Fraser ou encore Sinnead O'Connor ainsi que des contributions d'artistes masculins comme Horace Andy et sa voix tremblée...), a affiné son style sombre chaloupé et mélancolique au fil des années. Évoluant du hip-hop, du groove, voire de la soul vers une sonorité plus rock, ils se sont séparés quelque temps pour mieux se retrouver en 2010, en sortant un 5e album « Heligoland ».
Réputé pour l'atmosphère dramatique qu'il crée sur scène, Massive Attack promet un spectacle total, radical et novateur où s'entremêlent musique, technologie et arts visuels.

Samedi 2 août
Epica (20h30)
En dix ans d'existence, ce groupe néerlandais s'est imposé comme l'un des chefs de file du metal symphonique. Mariant chant lyrique féminin et éléments de metal progressif et ghotique, ses six musiciens ont créé, depuis leur premier album « The Phantom Agony » sorti en 2003, une marque de fabrique qui a ses inconditionnels. Un second sur le thème de la civilisation maya, un troisième intitulé « The Divine Conspiracy » marquent leur montée en puissance sur des thèmes engagés.
Actuellement en tournée à travers le monde pour promouvoir « The Quantum Enigma », le 6e album qu'ils viennent tout juste de sortir sur le thème... de l'influence de la conscience sur la réalité, les membres d'Epica, réputés pour leurs spectacles combinant musique intense et visuels saisissants, offriront-ils aux festivaliers de Byblos une expérience à la limite du réel ?

Mardi 5 août
Stromae (21h30)
C'est indéniablement le concert pop qui risque de provoquer un raz-de-marée humain sur les rivages de la cité millénaire. Stromae (anagramme de maestro), grand vainqueur des Victoires de la musique 2014, est cet artiste Formidable (pour reprendre le titre d'un de ses singles cultissimes) révélé en 2010 par Alors on danse (son tube planétaire avec Papaoutai et Tous les mêmes).Véritable phénomène populaire, cet auteur-compositeur-interprète belge d'origine rwandaise, fils spirituel de Jacques Brel, est un artiste inclassable, qui enflamme les plus grandes scènes d'Europe avec ses textes sombres sur rythmes festifs. Accompagnant chacune de ses mélodies entêtantes de mises en scène et de chorégraphies, ce showman à la dégaine de grand clown triste, en chemise, chaussettes et nœud papillon colorés, réussit à faire danser la planète francophone sur des histoires de violence conjugale, de recherche en paternité ou encore de lendemains de fête .. Son 2e album « Racine Carrée » s'est vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires de par le monde. À Byblos (sa toute première performance au Moyen-Orient) comme ailleurs, pour les fans de Stromae, c'est sûr, qu'« Alors on danse ».

Mercredi 6 août
Ibrahim Maalouf et Mulatu Astatke
Une double affiche exceptionnelle pour une soirée de jazz unique et métissée tout à la fois.
Faut-il encore présenter Ibrahim Maalouf ? Grand vainqueur aux deux dernières éditions des Victoires de la musique, qui l'ont sacré meilleur artiste jazz en 2013 et meilleur album de musiques du monde en 2014, ce jeune musicien libanais concocte, avec sa trompette à quart de ton (inventée par son père Nassim Maalouf), un mélange inédit de jazz, de blues, de musique orientale et afro-cubaine.
De son côté, Mulatu Astatke, percussionniste né en 1943 en Éthiopie, a été le tout premier étudiant africain du Collège de musique de Berklee à Boston. Il en a ramené des influences jazz, reggae, funk et rythmes latinos... qu'il mélange à la musique traditionnelle éthiopienne dans un métissage unique en son genre. Ce musicien aujourd'hui considéré comme le père de l'Ethio-jazz a joué dans les années 70 avec de nombreux artistes de jazz américain dont Duke Elligton. Mais c'est l'incorporation de huit de ses morceaux dans Broken Flowers, le film de Jim Jarmusch sorti en 2005, qui l'a fait connaître du grand public.

Mercredi 13 août
Guy Manoukian (20h30)
Absent de la scène locale depuis quelques années, ce compositeur et pianiste libanais est très attendu par ses fans. Pour sa première apparition depuis la sortie de son album « Nomad » (Sony Music) qui caracole en tête du hit-parade depuis le début de l'année, Guy Manoukian présentera ses plus grands succès, accompagné par maestro Élie Alya et son orchestre, avec la participation exceptionnelle de Mario Reyes de la famille des Gipsy Kings.

Mardi 19 août
Beirut (20h30)
Le meilleur pour la fin ? Avec un nom pareil, ce n'était qu'une question de temps avant que le groupe (cent pour cent) américain Beirut ne soit invité à se produire au Liban. Pour ceux qui pensent que son fondateur a des origines libanaises, désolée de vous décevoir, mais il n'en est rien ! Zach Condon, la tête pensante de cette formation, n'a rien d'oriental, si ce n'est sa passion pour la musique de Fairouz qu'il écoutait en boucle. D'où le surnom Beirut que lui ont donné ses copains.
En fait, ce groupe, révélation de l'année 2006 avec son premier album « Gulag Orkestar », a fait sauter les barrières entre folk américain et musique balkanique. Mariant dans les suivants (« Club Cup » et « Rip Tide ») pop mélancolique, sonorités slaves et mélodies orchestrales, dans des alternances de ballades et morceaux plus rythmés, Beirut occupe aujourd'hui une place de choix parmi les grandes formations du rock indépendant.
À Byblos, il se produira en grande formation comprenant ukulélé, accordéon et cuivres : la combinaison parfaite pour créer une ambiance de fête!

* Billets en vente au Virgin Ticketing Box-office.

 

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À l'affiche de Byblos 2014, il y en a pour tous les goûts : du rock américain avec Beirut, de l'électro britannique avec Massive Attack, de la pop francophone avec Stomae, du metal symphonique néerlandais avec Epica, du jazz métissé avec le doublé Mulatu Astatke et Ibrahim Maalouf, de la musique symphonique contemporaine avec Yanni, des hymnes arabes avec Marcel Khalifé, des mélodies...

commentaires (1)

Espérons que l’état de sécurité sera calme cet été pour permettre à ces talents de se reproduire sans problèmes .

Sabbagha Antoine

14 h 59, le 14 mai 2014

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Commentaires (1)

  • Espérons que l’état de sécurité sera calme cet été pour permettre à ces talents de se reproduire sans problèmes .

    Sabbagha Antoine

    14 h 59, le 14 mai 2014

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