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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Israéliens et Palestiniens consomment la rupture des négociations

Kerry met en garde Israël contre le risque de devenir un « État d'apartheid ».

Ce pan du mur de séparation en dit beaucoup sur les raisons de l’échec des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. Thomas Coex/AFP

Israéliens et Palestiniens apparaissaient hier déterminés à consommer leur rupture, à la veille de la date butoir des négociations de paix parrainées par l'administration américaine, une échéance de toute façon jugée irréaliste depuis plusieurs mois.


Tirant la leçon de neuf mois d'efforts infructueux et de multiples navettes, le secrétaire d'État américain John Kerry a mis en garde Israël contre le risque de devenir un « État d'apartheid avec des citoyens (arabes) de seconde classe » en cas d'échec de la solution à deux États.
« La création de deux États sera la seule solution réaliste. Parce qu'un État unitaire finirait par être soit un État d'apartheid avec des citoyens de seconde classe, soit un État qui détruira la capacité d'Israël d'être un État juif », a déclaré M. Kerry. « Une fois ce scénario à l'esprit (...) vous comprenez combien il est impératif d'arriver à une solution à deux États, à laquelle les deux leaders, (jeudi) encore, ont réaffirmé leur attachement », a-t-il dit.
M. Kerry, qui a fait ces déclarations lors d'une réunion à huis clos vendredi, a été vigoureusement critiqué hier par des dirigeants israéliens. « En ce jour de commémoration nationale de l'Holocauste, voilà le secrétaire d'État américain nous décrivant comme un État apartheid, nous, l'État soumis à des menaces de destruction (...) », s'est indigné le ministre israélien des Transports, Israel Katz.


M. Kerry avait néanmoins estimé prématuré d'enterrer le processus de paix, rapporte le site d'information américain Daily Beast. L'émissaire américain Martin Indyk est d'ailleurs reparti dimanche pour des consultations à Washington, à la suite de la suspension des discussions par le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 24 avril, selon les médias israéliens.


Les Palestiniens ont également pris acte de cette suspension, au lendemain de la conclusion d'un nouvel accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) du président Mahmoud Abbas et le Hamas, au pouvoir à Gaza, qui ne reconnaît pas Israël. Cet accord prévoit la formation d'un gouvernement transitoire de consensus composé de personnalités indépendantes. Dans un discours à Gaza, un dirigeant du Hamas, Moussa Abou Marzouk, en charge du dossier de la réconciliation, a rappelé hier que « le prochain gouvernement ne serait pas politique ». Cet exécutif non partisan aura pour missions principales de restructurer les services de sécurité, préparer des élections dans un délai de six mois et de reconstruire la bande de Gaza, comme le prévoient les précédents accords de réconciliation signés au Caire en 2011, a-t-il indiqué.

 

Ne pas faire la paix
« Pendant les pourparlers, la division était une arme utilisée tous les jours par Israël qui demandait ce que nous ferions au sujet de Gaza », a expliqué le négociateur palestinien Saëb Erakat à la radio officielle Voix de la Palestine. « Quand nous avons commencé à y remédier par la réconciliation, Israël a exploité cela en disant que les efforts de paix étaient incompatibles avec la réconciliation. Si on ne peut faire la paix ni sans Gaza ni avec Gaza, c'est qu'il y a un objectif d'Israël : ne pas faire la paix. Ils veulent tuer la solution à deux États », a-t-il accusé.


Par ailleurs, le Conseil central palestinien, une instance dirigeante de l'OLP, a adopté dimanche un plan prévoyant la poursuite des démarches d'adhésion à une soixantaine d'instances de l'ONU et accords internationaux, après l'admission de la Palestine début avril à 15 conventions et traités internationaux. La direction palestinienne estime que le refus d'Israël de libérer le 29 mars comme prévu un dernier contingent de prisonniers, exigeant une prolongation des négociations au-delà du 29 avril, l'a déliée de son engagement à suspendre de telles initiatives jusqu'à la fin des pourparlers.
Israël a pour sa part gelé les projets de construction de logements palestiniens dans les 60 % de la Cisjordanie occupée sous son contrôle total pour sanctionner les démarches des Palestiniens dans l'arène internationale. L'administration militaire a également gelé cinq projets non autorisés soutenus par des fonds étrangers : un terrain de jeux financé par le gouvernement italien, la modernisation de puits avec un financement suédois, la distribution dans deux cas de tentes par l'ONU ainsi que d'abris par une ONG française.

Israéliens et Palestiniens apparaissaient hier déterminés à consommer leur rupture, à la veille de la date butoir des négociations de paix parrainées par l'administration américaine, une échéance de toute façon jugée irréaliste depuis plusieurs mois.
Tirant la leçon de neuf mois d'efforts infructueux et de multiples navettes, le secrétaire d'État américain John Kerry a mis en...

commentaires (2)

EN FIN DE COMPTE CES TYPES JUSTIFIENT 100% TOUTES LES RÉSISTANCES... NÉES DE LEUR INIQUITÉ... ET DES ABRUTIS QUI LES SUPPORTENT !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 43, le 29 avril 2014

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Commentaires (2)

  • EN FIN DE COMPTE CES TYPES JUSTIFIENT 100% TOUTES LES RÉSISTANCES... NÉES DE LEUR INIQUITÉ... ET DES ABRUTIS QUI LES SUPPORTENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 43, le 29 avril 2014

  • "Israel "risque" de devenir un Etat d'apartheid" ! C'est la blague du jour lancée par le secrétaire d'Etat américain. Il ne sait que trop en effet qu'Israel est un Etat d'apartheid, depuis son annexion du premier mètre carré de la Cisjordanie, territoire du peuple palestinien.

    Halim Abou Chacra

    04 h 19, le 29 avril 2014

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